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Alain.R.Truong
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6 mai 2006

Ca trù et quan ho, futur patrimoine immatériel mondial?

photo_catruLe ca trù et le quan ho, 2 chants traditionnels vietnamiens, sont candidats au titre de "Patrimoine oral et immatériel de l'humanité" de l'UNESCO. Déjà 2 fois honoré à l'échelle mondiale, le Vietnam se soucie de préserver son riche patrimoine culturel.
Fort d'une imposante culture traditionnelle, le Vietnam s'est invité à 2 reprises au sein du patrimoine culturel et immatériel de l'humanité : la première fois en 2004 avec le nha nhac ou musique de cour, puis 2 ans plus tard avec les gongs du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre).
Aujourd'hui, le ca trù et le quan ho frappent à la porte de l'UNESCO. Longue tradition des chants populaires vietnamiens, leurs dossiers de candidature sont en cours d'établissement sous les auspices du ministère de la Culture et de l'Information.

Les chanteurs octogénaires du ca trù
Le ca trù est surtout chanté dans les plaines du Nord. Une natte en jonc à même le sol, souvent dans la grande salle du dinh (1) , sur laquelle s'installent une chanteuse et des musiciens jouant de la cithare traditionnelle. Le public entoure la natte "scénique", savourant les airs veloutés et toujours animés des cracs cadencés d'une cloche en bambou.
Pour les spécialistes en chants populaires, le ca trù recèle une grande vitalité et une forte attirance. Ces chants traditionnels, très riches en gammes, sont transmis de génération en génération. Des clubs de ca trù se forment et se ramifient dans diverses localités, en particulier à Hanoi, Hai Phong, ou dans les provinces de Hà Tây, Hai Duong, Thanh Hoa, Quang Binh... L'élaboration du dossier "L'art du ca trù par les Vietnamiens" est confié au groupe des chercheurs en arts dirigé par le musicien Dang Hoành Loan. Neuf mois, 15 provinces et villes. Les chercheurs ont mené un vrai travail de fond et peuvent se réjouir de leurs découvertes : documents inédits, collections d'airs ancestraux, stèles de pierre sur lesquelles sont gravées des histoires relatives au ca trù... Et pour l'émotion, leurs rencontres avec ces chanteurs légendaires du ca trù, aujourd'hui septuagénaires ou octogénaires, mais à la mémoire vive et aux témoignages reflétant la culture vivace et raffinée du Vietnam.

Un répertoire de 600 airs du quan ho
Le quan ho de Bac Ninh, né dans le village de Lim, au nord de Hanoi, est un chant alterné. Deux groupes se font face, l'un composé de chanteurs (liên anh), l'autre de chanteuses (liên chi) qui, sans accompagnement instrumental, s'échangent de belles paroles improvisées ou puisées dans un vaste répertoire de plusieurs centaines d'airs, exprimant des sentiments amicaux et fraternels - mais pas amoureux, sous peine d'expulsion du groupe !
Depuis des lustres, les airs de quan ho sont étroitement liés à la vie du village et sont ainsi devenus des éléments essentiels de leurs activités culturelles communautaires. La tradition veut que la fête du village Lim, ou fête du quan ho, ait lieu chaque année, aux premiers jours du printemps. Cet événement, qui n'existe nul part ailleurs, attire un large public, étrangers compris. Pour le quan ho de Bac Ninh, 600 airs ont déjà été répertoriés, mais les plus anciens commencent petit à petit à s'effacer des mémoires collectives. D'où l'urgence d'une politique de préservation.
Récemment, un séminaire international intitulé "Conservation et valorisation des chants populaires dans la société contemporaine" s'est tenu à Hanoi, en présence des représentants de l'UNESCO, du Conseil du patrimoine national vietnamien et d'une centaine de scientifiques et chercheurs vietnamiens et étrangers. Les participants ont constaté à l'unanimité que le quan ho est un élément culturel essentiel des populations de la région du Kinh Bac (région septentrionale limitrophe de Hanoi, ou Bac Ninh actuel). Patrimoine musical national circonscrit à une aire géographique limitée, le quan ho représente le summum de l'art populaire national, avec un répertoire qui s'est enrichi au fil des générations.
Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur le sujet, quelque 520 travaux de recherche sur le quan ho sont rassemblés dans le livre Espace culturel du quan ho de Bac Ninh de 1.300 pages. Ces éléments scientifiques seront bien sûr présents dans le dossier qui sera présenté à l'UNESCO dans un futur proche.
On ne peut que se féliciter de voir le Vietnam élaborer un programme d'actions pour conserver son patrimoine culturel national.
(1) dinh : Maison communale où l'on vénère le génie titulaire du village.
(Source : Nghia Dàn/CVN )

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