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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
27 juin 2006

Hôi An : Le dernier vendeur de xi mà

a49Dans l'antique cité de Hôi An, une adresse gastronomique est devenue au fil des années un "must". On y trouve pourtant un seul plat, le xi mà qui s'apparente à une compote liquide au sésame. Depuis 60 ans, Ngô Thiêu s'attache à sa recette.
Le vieillard Ngô Thiêu est considéré aujourd'hui comme le dernier vendeur du xi mà dans l'ancienne cité de Hôi An, province centrale de Quang Nam. Qu'il pleuve ou qu'il fasse soleil, cela plus d'un demi-siècle qu'il occupe cette portion d'un trottoir de la rue Nguyên Truong Tô. Le vieillard a l'apparence d'une statue, immobile sur cette avenue, vendant depuis toujours une des spécialités de sa localité : le xi mà. Certes, Hôi An connaît des dizaines de recettes de compotes, au maïs, au dolique vert, au taro... Mais lui seul s'évertue à vendre le xi mà.
Toujours vêtu de couleur brune sombre, il porte dignement un feutre "ton sur ton". Tous les jours à 7h00, il occupe ce bout de trottoir, face au Centre des orphelins de Hôi An, une casserole de compote liquide au sésame à ses pieds.
Ngô Thiêu est son nom, mais personne ne semble au courant. Enfants comme adultes de Hôi An l'appellent intimement "Monsieur xi mà ".
Le sien est teintée d'une couleur bleue foncée et est légèrement épais. À la première cuillerée de compote, on sent tout de suite la fraîcheur et l'agréable douceur de ce dessert.
Celui-ci est préparé essentiellement à partir du sésame noir. La céréale est moulue avec des cenelles et quelques herbes médicinales chinoises séchées. Le mélange marine jusqu'à ce qu'il se transforme en une épaisse compote. La recette tient du secret, tout résidant dans le choix de ces quelques herbes médicinales chinoises qui font toute la différence. Lui seul les connaît, gage de son succès quotidien.
Les clients sont ici à la bonne franquette. Une planche de bois fait office de table, les gourmands s'accroupissent autour tandis que "Monsieur xi mà " verse lentement et cérémonieusement 2 grosses cuillères de compote dans un petit bol. Le client avale petit à petit son contenu comme s'il avait peur de perdre rapidement l'agréable goût du xi mà. Pour les gens de Hôi An, cette collation fait office de petit-déjeuner léger. La mère l'achète pour ses enfants, la grand-mère pour "papi". Beaucoup des clients sont des réguliers, comme s'ils ne pouvaient plus s'en passer. Alors "Monsieur xi mà " passe les âges fidèle à son poste, n'ayant pas le cœur de quitter sa planche par amour de ses clients.
Un bol de xi mà ne coûte que mille dôngs, soit l'équivalent d'une tasse de thé vert. Souvent les octogénaires de Hô An aiment à s'y retrouver en nombre, pour y poursuivre une discussion abandonnée la veille ou simplement faire un peu de bien à ses papilles.
Chaque matin, Ngô Thiêu se lève à 3h pour préparer sa compote et être à son poste à 7h00 pétantes."Il est l'unique personne dans cette ville à le vendre. Ngô Thiêu a un droit exclusif sur le xi mà depuis des dizaines d'années", témoigne un vieillard.
Bien que tous ses enfants aient épousé de belles carrières et souhaitent donc que leur père reste tranquillement à la maison pour y finir ses jours, le vieillard s'obstine. La palanche de compote qui courbe ses épaules depuis plus d'un demi-siècle est devenue sa meilleure amie et il ne peut se résoudre à abandonner son poste. Immigrant à Hôi An, c'est grâce à cette palanche de xi mà qu'il a pu élever ses enfants et mener une vie modeste. Elle est le témoin fidèle de ses efforts, le refuge de ses souvenirs. Alors même si aucun de ses descendants ne prendra sa place, "Monsieur xi mà " souhaite vendre sa recette au sésame jusqu'à son dernier souffle.

(Source : Huong Giang/CVN)

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