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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
11 septembre 2006

Métier traditionnel, désintérêt des montagnards

aDix mille dôngs par jour, c'est modeste comparé aux 30 mille dôngs de revenu que procure la pêche des crevettes et des poissons. D'où le peu d'intérêt actuel pour la fabrication de la brocatelle. C'est ce que déclarent les tisserands de la commune Nam Mâu, district Ba Bê, province montagneuse de Bac Kan (Nord).
La zone touristique du parc national Ba Bê accueille chaque année des milliers de touristes domestiques et étrangers. Environ 90% des étrangers logent chez les locaux. Vivant totalement dans le parc, les habitants auraient pu tirer profit de la fabrication et la vente de produits traditionnels notamment des artisanats très originaux de l'ethnie Tày. En réalité, le parc avait développé des projets visant à initier des femmes de la commune Nam Mâu au tissage de la brocatelle et s'était engagé à faire écouler leurs produits en vue de multiplier les services destinés aux touristes. Cependant, après un cours de 40 jours de l'année précédente, chacun a repris son travail et rien de nouveau n'a vu le jour, a fait savoir, Mme Triêu Thi Liên, (hameau Pac Ngoi, commune Nam Mâu). Comme les autres femmes, elles continuent de tisser et de déposer leurs produits aux réceptions des hôtels, maisons d'hôte, mais seulement quelques pièces sont vendues.
Dix mille dôngs par jour, c'est modeste comparé aux 30 mille dôngs que rapporte la pêche. C'est pourquoi peu de gens veulent poursuivre le métier.

Indifférence malgré les intérêts existants
Triêu Van Quang, doyen du village montagneux Pac Ngoi s'est confié l'air attristé : "Ce métier est maintenant peu exercé. On ne cultive plus de lin. Toutes les matières premières proviennent des régions basses, mais ce sont des fibres synthétiques et non des produits naturels". Le métier risque de disparaître. La monotonie des modèles semble inévitable tandis que la plupart des sacs, robes tissés mis en vente proviennent ...du marché Dông Xuân (Hanoi)
Contrairement à la situation difficile que connaît Nam Mâu, le tissage du lin dans la commune Lung Tam (district Quan Ba, province de Ha Giang) prend actuellement son essor. Depuis des années, la coopérative Hop Tiên se montre performante. Sa contribution dans la lutte contre la pauvreté est hautement appréciée par le comité populaire provincial. Créée en 1998, Hop Tiên, prend en charge dès lors la restitution du métier à tisser le lin traditionnel de l'ethnie H'Mông à Quan Ba. La première récolte de lin en 1999 voit l'entrée de 69 membres. La commune Lung Tam devient un site touristique attrayant du haut plateau pierreux avec des centaines d'arrivées de touristes étrangers chaque année. Lors de la foire internationale des coopératives et des PME à l'automne 2001 à Hanoi, la brocatelle de Hop Tiên s'est vu décerner une médaille d'or et 5.000 m de tissu ont été immédiatement vendus. Plusieurs entreprises se sont engagées à écouler ses produits. Le point culminant a été observé en 2003 avec 400.000 m de tissu vendu. À présent, la coopérative s'étend sur la fabrication d'oreillers, stores, vêtements... aux nouveaux modè-les. Chaque coopé- rateur dispose d'un salaire régulier de 12.000 dôngs par jour. Le revenu annuel de chaque foyer membre est de 15-20 millions de dôngs, et peut s'élever à 40 millions. Par conséquent, plusieurs familles sont sorties de la pauvreté. Actuellement, la coopérative s'approvisionne en lin à partir des 4 districts montagneux de la province de Hà Giang et élargit sa zone de matière première sur place. Elle a également recruté en supplément 40 habitants de 2 hameaux voisins.
Malgré sa perspective et ses avantages, la coopérative ne comprend que 51 membres dont la contribution s'élève à 200.000 dôngs par personne. Selon Sung Mi Qua, responsable de la coopérative, les H'Mông sont habitués à une vie en plein air dans un cadre naturel. Ce travail qui exige la sédentarité les gêne beaucoup. Ils aiment aller chercher des produits forestiers sans s'assujettir à aucune discipline. Il y a au total 9 machines à coudre dont 4 sont financées par la province mais seulement 2 tisseurs. La coopérative encourage les jeunes du hameau à apprendre gratuitement le métier et puis à travailler mais personne ne se présente. Le coopérateur bénéficie de beaucoup de privilèges : emploi stable, bonne rémunération, voyage gratuit... mais peu d'ethnies en considèrent l'importance. "Nous n'osons signer aucun contrat de fourniture de brocatelle par crainte de l'incapacité de répondre au délai de livraison et à la quantité requise. Parce que nos tisserands travaillent selon leur désir. Ils peuvent arrêter n'importe quand" déclare M. Qua inquiet.
"Le métier risque de disparaître. La monotonie des modèles semble inévitable tandis que la plupart des sacs, robes tissés étalés proviennent ...du marché Dông Xuân, à Hanoi."
(Source : Hông Duong/CVN)

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