L'apprenti-novillero arlésien Marc-Antoine Romero II a remporté la troisième édition du cycle de promotion "Graines de toreros", organisé par le Centre de tauromachie de Nîmes et la communauté d'agglomération de Nîmes-Métropole, à l'issue de la novillada sans picadors qui s'est déroulée ce dimanche après-midi dans les arènes de Saint-Gilles, après avoir coupé un total de trois oreilles face au bétail du Laget, propriété des éleveurs français Luc et Marc Jalabert. Les arènes Émile-Bilhau ont enregistré deux-tiers d'entrée (libre) pour cette novillada sans picadors qui s'est déroulée par un temps gris et menaçant, assorti d'une violente averse au 1er novillo.

Le cartel, 100% français, réunissait Marc-Antoine Romero II, Thomas Bournel et Mathieu Guillon, opposés à cinq erales du Laget et un exemplaire de Luc et Marc Jalabert (3e), correctement présentés et armés (les trois derniers un peu plus gros), mobiles et donnant un bon jeu général (exception faite du 3e exemplaire, un peu plus sec de charge).

Marc-Antoine Romero II a coupé l'oreille du premier eral de la novillada puis a ravi deux pavillons à l'issue de sa seconde prestation.

Thomas Bournel a écouté un silence à l'arrastre du deuxième exemplaire puis s'est vu octroyer un trophée devant le cinquième eral de la course.

Mathieu Guillon a coupé l'oreille de son premier adversaire puis a salué au tiers face au dernier exemplaire de l'après-midi.

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Le film de la course, par Christophe Chay.

L'édition 2006 de "Graines de toreros" s'est conclue par une novillada sans picadors réunissant les trois meilleurs apprentis-toreros qui ont officié durant tout l'été dans les différentes arènes de la communauté d'agglomération de Nîmes-Métropole. Pour sa troisième édition, la finale du cycle n'a pas été marquée par un très haut niveau de toreo, les becerristas péchant souvent par manque de précision ou de fond, notamment avec la cape. Dans ce contexte, certaines oreilles accordées doivent donc être modérées.

Marc-Antoine Romero II est donc le lauréat de cette édition 2006, une saison au cours de laquelle le fils du banderillero homonymique a énormément évolué et dont le toreo a gagné en aplomb et en maturité. Une récompense qui doit donc plus être considérée comme la palme d'une année d'encouragement plus que la prestation brute du becerrista arlésien. Face au novillo d'ouverture, et sous un rideau de pluie, le benjamin des Romero a proposé un étonnant quite par chicuelinas, partagé en collera avec son collègue du CTN, Thomas Bournel.

Muleta en main, Marc-Antoine a tenté de hausser son niveau de toreo en mettant en exergue la mobilité de son adversaire. Parfois rude dans ses gestes, le becerrista a fait valoir sa vaillance après s'être fait soulever sans mal, montrant de l'envie, faute d'esthétique. Une bonne épée lui a permis de promener la première oreille de la journée.

Face au quatrième exemplaire, doté d'une charge régulière, Marc-Antoine Romero II a fait preuve de la même envie, prenant sa muleta après un quite par chicuelinas de Bournel. La faena, généreuse dans ses gestes bien que parfois maladroite, a comporté quelques bonnes phases par le bas. Désireux de gagner en lenteur, le benjamin des Romero a mis plus d'application dans la conduite de ses muletazos, achevant son ouvrage par une série de manoletinas.

Une excellente épée lui a permis d'obtenir les deux oreilles, la seconde pouvant être considérée comme assez généreuse.

Après une réception acceptable avec la cape et un quite contrarié pour Mathieu Guillon, Thomas Bournel a livré un tiers de banderilles assez inégal, mais bien conclu par une pose de calafía. Muleta en main, l'élève nîmois a subi de nombreux désarmés lors d'une faena manquant d'emprise et de précision sur l'eral. La médiocrité de sa finition avec les aciers n'a rien arrangé au tableau final.

Thomas s'est rattrapé face au cinquième exemplaire, liant les meilleures naturelles de l'après-midi lors d'une faena au tracé inconstant. Désireux chacune de ses passes, il a manqué à l'élève nîmois plus de technique et d'assurance pour proposer un toreo plus dominateur. Toutefois, la clarté de ses naturelles, dessinées avec précision et personnalité, laisse augurer d'une belle marge de progression. Une oreille pour la manière en dépit d'une lame assez basse.

Avec l'énergie et l'allégresse qui lui ont permis de se qualifier pour cette finale, Mathieu Guillon a toréé au culot et avec vibration un premier adversaire des frères Jalabert peu évident à diriger au vu de son jeune âge. Assez rapide dans l'exécution de ses muletazos, principalement dirigés vers l'extérieur, le protégé de Richard Milian a pu ravir un trophée après un final par statuaires lors d'un ensemble bien vendu et qui a transmis au public. L'apprenti-novillero landais a toutefois éprouvé quelques difficultés à cadrer son eral lors de l'estocade.

Mathieu Guillon a également développé beaucoup d'envie lors de sa seconde faena face à un eral possédant plus de fixité à la muleta. Vibrant dans ses gestes mais ne pesant guère sur la charge de son adversaire – à gauche notamment –, le becerrista a été quelque peu bousculé en fin de faena après une relance de la droite par molinete. Il a conclu son ensemble par une série de pechos enflammés et répétés à l'envi, se montrant long avec l'épée.

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Fiche technique de la novillada

Source : Christophe Chay.

Arènes Émile-Bilhau – SAINT-GILLES. Dimanche 1er octobre 2006. 15 h 30.

Novillada sans picadors (finale de "Graines de toreros"). Temps gris et menaçant, avec pluie (1er). Éclairage allumé au 5e novillo. 2/3 entrée (libre).

5 erales du LAGET

&

1 eral de Luc & Marc JALABERT (3e), correctement présentés et armés (les trois derniers un peu plus gros), mobiles et donnant un bon jeu général (exception faite du 3e exemplaire, un peu plus sec de charge),
pour

Marc-Antoine ROMERO II (bleu roi & noir) : 1 oreille – 2 oreilles.

1er eral (dédié au public) : entière contraire.
4e eral : entière fulminante.

Thomas BOURNEL (tête de nègre & or) : silence – 1 oreille.

2e eral (dédié au public) : pinchazo en gardant l'épée – entière transperçante sur le flanc gauche, trois descabellos.
5e eral : deux-tiers de lame basse.

Mathieu GUILLON (vermillon & or) : 1 oreille – salut au tiers.

3e eral (dédié au public) : un tiers de lame basse – quasi-entière.
6e eral : un quart de lame, descabello.

Présidence : M. Jean-Paul Fournier (maire de Nîmes et président de Nîmes-Métropole), assisté de MM. Gronchi (maire de Saint-Gilles) et Abric (maire de Langlade).

Durée de la course : 2 h 29.

Remarques :

Les trois becerristas se présentaient à Saint-Gilles.
Les six erales ont été sautés par de jeunes acrobates – conseillés depuis la barrière par Juan Villanueva – avant le tiers des banderilles.
Le trophée du triomphateur de "Graines de toreros" – un tableau de Michel Gilles ainsi qu'un costume de lumières neuf – a été décerné à Marc-Antoine Romero II (deuxième prix à Mathieu Guillon et troisième prix à Thomas Bournel).
Le prix du meilleur lot d'erales fourni durant le cycle de "Graines de toreros" a été attribué à Alain et Louis Tardieu.

Reseña des erales du Laget et de Luc & Marc Jalabert :

1.N°115, negro bragado (applaudi à l'arrastre) (L.).
2.N°38, negro (silence à l'arrastre) (L.).
3.N°86, negro mulato (applaudi à l'arrastre) (L.M.J.).
4.N°96, negro (applaudi à l'arrastre) (L.).
5.N°105, negro (applaudi à l'arrastre) (L.).
6.N°104, negro (applaudi à l'arrastre) (L.).

Photo : Marc Antoine Romero II félicité par le Maire de Nîmes reçoit les nombreux prix offerts au lauréat de "Graines de toreros" dont un tableau du peintre Michel Gilles - Photo Corrida.tv