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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
1 novembre 2006

Insuffler de l'âme au bambou

aLê Phuoc Tiên est l'un des titulaires du prestigieux titre de "Mains d'or" du Vietnam. Bien peu savent que cet artisan talentueux fut d'abord un modeste menuisier qui, sans une crue providentielle de l'été 1999, ne serait probablement jamais sorti de l'anonymat.
À la campagne, dans bien des familles pauvres, il est fréquent que les aînés arrêtent l'école pour subvenir aux besoins du foyer et surtout aux études de leurs jeunes frères et soeurs. Ce fut le cas de Lê Phuoc Tiên qui, dès l'âge de 13 ans, a dû travailler aux côtés de son père menuisier. Habile et avide d'apprendre, il réalise au bout de 3 mois son premier meuble et touche dans la foulée son premier "salaire". "La première fois que j'ai rapporté 20.000 de dôngs à ma mère, j'ai pleuré de joie. Je n'oublierais jamais l'émotion que j'ai ressentie à cet instant", a-t-il confié.
Ensuite, Tiên travaille à la tâche dans des menuiseries. Au bout de ans, le jeune ouvrier d'à peine 20 ans est devenu un vrai professionnel autonome. Germe alors en lui l'idée d'ouvrir son propre atelier à Hôi An qui, à cette époque-là, connait une croissance fulgurante avec l'arrivée des touristes internationaux. N'ayant pas de mise de fonds suffisante, il doit se résoudre à emprunter de l'argent. Mais ses articles, bien que de qualité, se vendent mal. Sa petite entreprise part à vau-l'eau et il songe un instant à mettre la clé sous la porte.

Coup de pouce du destin
Mais c'est sans compter sur la providence. En 1999, en pleine saison des crues, un morceau de bambou emporté par le courant est ramassé par le menuisier qui, en attendant le retrait des eaux, s'amuse à y graver les idéogrammes chinois tâm (cœur) et phuc (bonheur). Puis, il l'accroche bien en évidence dans son magasin. Quelques temps plus tard, un touriste français tombe en arrêt devant le bel objet et l'achète pour 10 dollars. "Pourquoi ne pas graver des idéogrammes chinois sur du bambou, une plante que l'on trouve partout dans la campagne. Cela semble tant plaire aux touristes étrangers ?", s'interroge alors l'artisan qui, sans le savoir, est à un tournant de son existence.
Début 2000, Tiên ouvre une boutique spécialisée dans la vente des bambous gravés. Le succès ne se fait pas attendre. Les lettres nhân (patience), tri (esprit) ou duc (vertu)... inscrites avec soin plaisent aux clients étrangers, ravis de ramener chez eux un morceau de sagesse orientale. Tiên reçoit alors tant de commandes, directes ou via Internet, qu'il ne peut y répondre tout seul. L'artisan embauche du personnel, forme des ouvriers originaires de différentes provinces. Sa société compte maintenant une cinquantaine d'employés.
Lors du Festival de Huê 2002, Tiên a tenu un stand qui a remporté un franc succès. Consécration suprême, l'artisan s'est vu décerner les prix Étoile du Vietnam et Mains d'or par le ministère de l'Industrie. Le talent de Tiên est même arrivé aux oreilles du directeur du groupe hôtelier français Victoria. Admiratif, il l'a invité à travailler pour un de ses hôtels de haut standing implanté à Phan Thiêt. Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, Tiên compte investir 2 milliards de dôngs pour créer un village de métiers traditionnels. Objectif : développer ou relancer certaines professions artisanales. Il compte pour cela embaucher des soldats démobilisés, des personnes déshéritées partageant la même passion pour le travail manuel bien fait. Après un tel parcours, une telle ascension à partir de presque rien, Tiên souhaite faire passer le message suivant : "Tout est possible dans la vie à condition de ne pas ménager ses efforts". Et ne pas oublier non plus qu'une chose aussi insignifiante qu'un morceau de bambou flottant peut parfois modifier le cours d'une existence...

Khac Phuc/CVN

Un passionné pour le bambou

Ayant commencé son affaire vers la fin des années 1990, Duong Thùy Vy est devenu aujourd'hui un des premiers exportateurs d'articles en bambou vietnamiens. Cette réussite dépend pour une part importante du respect strict de règles sévères de traitement du bambou selon 3 critères : qualité, esthétique et commodité.
Né en 1986 à Vinh Tuy (banlieue de Hanoi), Duong Thùy Vy est entré au prytanée alors qu'il avait 16 ans. En quittant l'armée en 1998, il décide de se lancer dans les bonsaïs, mais il doit déchanter face aux difficultés des premiers jours. À la vue d'articles en bois de bambou à un village de métier de la province de Bac Ninh (Nord), tout de suite, son intention s'oriente vers ce matériau.

Des débuts avec 30 millions de dôngs
"Je voulais des articles en bambou non seulement esthétiques mais aussi pratiques. Au début, je n'avais pas conscience des besoins du marché. C'est pourquoi, tant de problèmes se sont posés. Heureusement, la passion m'a toujours habitée. J'ai décidé d'emprunter 30 millions de dôngs à mes parents et amis et j'ai installé mon premier atelier, de 2.000 m2, à Hô Chi Minh-Ville où le niveau de vie est le plus élevé du Vietnam", raconte Duong Thùy Vy.
Malheureusement, par manque de connaissances du marché au Sud, il échoue à sa première tentative. Les échecs se suivent, mais ceux-ci n'altèrent pas son envie. Mieux, il en retire de précieuses expériences. Tout d'abord, il ouvre un showroom au 43, rue Mac Dinh Chi dans le but d'attirer l'attention des consommateurs. Durant 3 mois, ses créations occupent tout son temps et son esprit, et limitent sa vie à sa maison, son atelier et son magasin. Faute d'argent, Vy connaît un nouvel échec. Chaque mois, il doit dépenser environ 20 millions de dôngs pour acheter les matières premières et payer ses employés. Une fois de plus, il doit revenir à Hanoi pour emprunter 50 millions de dôngs à la banque. Cette fois-ci, lui et ses assistants s'initient au métier en se faisant passer pour des clients auprès des autres ateliers. Heureusement, à Mui Né apparaissent de plus en plus de centres de loisirs, accentuant le besoin d'articles de décoration. Ses produits se font remarquer grâce à la variété de ses modèles et à leur prix bon marché. Il signe un contrat avec un centre de loisirs auquel il fournit des articles de décoration pour 60 chambres.
Un jour, un Français lui passe commande de tables avec des chaises en bambou qui doivent aussi pouvoir servir de rangement. En premier lieu, cette commande lui pose énormément de difficultés. Mais après 3 ans de recherche, Vy a fait naître un article correspondant au souhait de son client étranger. Grâce à ce travail, il lance sa marque Tre Nguôn à l'étranger.

Les ateliers s'épanouissent du Nord au Sud
Le chiffre d'affaires de Duong Thùy Vy augmente peu à peu. Ce qui le pousse à ouvrir 2 ateliers supplémentaires, à Hanoi et Nha Trang. "Pour satisfaire le marché, je dois diminuer le nombre de mes artisans, mais travailler avec plus de créateurs. De fait, nos articles sont plus riches en modèle, et vendus à un prix plus élevé", déclare-t-il. Toujours d'après lui, "les articles en bambou obtiennent un beau galbe grâce à la technologie moderne, ses qualités et couleurs équivalent celles du bois". Grâce à ces investissements, le chiffre d'affaires de son entreprise atteint 120 millions par mois, ses cibles commerciales sont essentiellement la Russie et les États-Unis.
"Cette réussite dépend du respect strict de règles sévères de traitement du bambou selon 3 critères : qualité, esthétique et commodité" souligne-t-il. Ce succès fait de Duong Thùy Vy l'un des premiers exportateurs d'articles en bambou vietnamiens à l'étranger.

Nguyên Tùng/CVN

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