Mondialement reconnu comme la première région palustre du Vietnam depuis 1989, le parc national de Xuân Thuy, province de Nam Dinh (Nord), vient de recevoir une allocation de 100.000 dollars pour favoriser le développement du tourisme écologique dans sa zone tampon.
Bien qu'il ait été le premier parc naturel vietnamien à recevoir une reconnaissance internationale, Xuân Thuy - dans la province septentrionale de Nam Dinh -, n'a été que peu préservé au fil des années. Son écosystème s'est largement dégradé sous la pression des hommes. Heureusement, une prise de conscience est en passe de prendre forme, avec en son sein une question : Comment faire pour à la fois protéger l'environnement et élever le niveau de vie des pêcheurs pauvres ? Le projet de sensibilisation de la communauté au développement du tourisme écologique dans la commune de Giao Xuân - zone tampon du parc national de Xuân Thuy - a pour objectif d'y répondre. Ses armes, un crédit de 100.000 dollars à utiliser sur 2 ans (2006-2007) et une volonté réelle de trouver les solutions nécessaires.
Ses 15.000 ha englobent 5 communes, dont Giao Xuân, du district de Giao Thuy. Le parc Xuân Thuy est réputé en tant que zone palustre littorale offrant une riche biodiversité. En effet, ses marais et forêts hébergent plus de 220 espèces d'oiseaux (dont 9 figurent sur le Livre Rouge du Vietnam - un ouvrage listant les espèces menacées au niveau national). Cette vaste étendue compte aussi 110 espèces de végétaux supérieurs, 500 d'animaux et de plantes aquatiques et toutes sortes d'animaux aquatiques de très grande valeur économique comme crustacés, poissons, huîtres.

Dégradation de l'environnement écologique
"L'urgence est de mettre fin à toutes les actions anthropiques destructrices et nuisibles à l'environnement marin", affirme Thân Thi Hiên, experte au Centre de préservation des organismes maritimes et de développement communautaire (MCD). Selon elle, "il faut des actions effectives pour attirer la participation des pêcheurs pauvres - acteurs principaux de la destruction de l'environnement en raison de leurs pratiques de subsistance - à la protection de l'écosystème". Des mots et des actions puisque le MCD organisait récemment un colloque sur ce sujet dans les locaux de la direction du parc.
Depuis peu, un projet cherche aussi à œuvrer dans ce sens. Il s'agit de développer le tourisme écologique à Giao Xuân, située au cœur des 5 communes tampon du parc. Les Fonds EU et McKnight ont assuré le financement à hauteur de 100.000 dollars pour que le projet se déroule sur 2 années (2006-2007). Les 12 premiers mois serviront à améliorer les connaissances de la communauté, son savoir-faire sur le tourisme écologique et sur sa mise à l'essai. Ensuite, on cherchera à impliquer des entreprises spécialisées dans ces activités, tout en dressant le bilan des essais pour élaborer une politique relative au tourisme écologique communautaire.

Renforcer la capacité et le rôle de la communauté
Selon Nguyên Thu Huê, directrice du MCD, le projet a pour objectif général d'intensifier la capacité et le rôle de la communauté (surtout des femmes et des pêcheurs pauvres) dans la préservation et le développement durable des ressources maritimes vietnamiennes. On espère ainsi établir un équilibre entre réduction de la pauvreté et protection de l'environnement.
Six pans ont ainsi été définis : offrir plus d'opportunités économiques et d'emplois à la communauté, attirer la participation et la gestion des femmes dans les activités de développement des moyens de subsistance de remplacement, développer la capacité des établissements locaux et des institutions concernées, amoindrir l'exploitation nuisible au parc pour rétablir l'environnement, fournir des guides pratiques multipliables pour les communautés/régions analogues, faire le bilan des expériences et leçons afin d'élaborer une politique nationale.
Les bénéficiaires seront en premier lieu femmes et pêcheurs pauvres de la commune de Giao Xuân. Par ce projet, ils apprendront à gérer les ressources du parc tout en y favorisant l'essor d'un commerce autour des voyages écologiques.
Car le tourisme vert sied parfaitement à Xuân Thuy, cette forme encore toute nouvelle au Vietnam est une chance appropriée aux avantages considérables du parc national. À ses habitants de prendre conscience que la gestion communautaire sera aussi la voie pour sortir de la pauvreté et jouir ensemble de ce que la nature leur offre.

Hoàng Minh/CVN