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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
25 novembre 2006

Les estampes japonaises de Claude Monet au musée Marmottan: impressionnantes

PARIS (AP) - Qu'il s'agisse d'une "Promenade en barque sous les cerisiers en fleurs" ou d'une "Chasse aux lucioles à la tombée de la nuit", les estampes japonaises que collectionnait Claude Monet transportent le spectateur dans un univers poétique. Exposées pour la première fois à Paris, elles exercent aujourd'hui sur le visiteur du musée Marmottan la même fascination qu'à la fin du XIXe siècle sur les peintres impressionnistes.

Considéré à l'époque au Japon comme un art mineur, l'ukiyo-e, ou "images du temps qui passe", suscite l'enthousiasme d'artistes comme Auguste Rodin, Edouard Manet ou Charles Baudelaire. Claude Monet aussi acquiert des gravures nippones; il en décore les murs de sa maison de Giverny. Ceux qui lui rendent visite sont "assez stupéfaits de voir que dans la salle à manger, il n'y a que des estampes japonaises", relève Marianne Delafond, la commissaire de l'exposition.

Le musée Marmottan présente l'ensemble des 231 gravures rassemblées par le peintre tout au long de sa vie. "La collection est telle qu'elle était quand Monet est décédé", note la conservatrice. Parmi ces pièces, qui quittent pour la première fois la maison de Giverny, on compte surtout des paysages et des portraits, aucune scène érotique. Beaucoup d'oeuvres sont signées des grands maîtres de l'estampe Katsushika Hokusai (1760-1849) et Utagawa Hiroshige (1797-1858). Marianne Delafond admire la qualité des choix de Claude Monet: "On sent qu'il a été bien conseillé et qu'il a acheté des estampes tout à fait extraordinaires".

Ainsi, une atmosphère magique enveloppe "La chasse aux lucioles à la tombée de la nuit" (Chobunsai Eishi 1756-1829). Dans "Le maquillage", Kitagawa Utamaro (1753-1806) surprend de dos une courtisane se poudrant la nuque; en quelques traits, l'artiste suggère la délicatesse du geste et la douceur de la peau.

Loin de ce calme domestique, les paysages sont spectaculaires. Les inquiétants "Tourbillons de Naruto à Awa" de Hiroshige plongent le spectateur dans une spirale quasi-hypnotique de bleus et de blanc. La mer est presque aussi effrayante "Sous la vague au large de Kanagawa" de Hokusai: derrière des écumes géantes, on distingue au loin, tout petit, le mont Fuji. Ce dernier s'élève en revanche, majestueux et rouge, dans "Beau temps par vent du sud", également de Hokusai.

Ces paysages ont marqué les artistes français. Après une exposition consacrée par une galerie parisienne à Utamaro et Hiroshige, Camille Pissarro confie dans une lettre son enthousiasme et celui de Monet. "Ces artistes japonais me confirment dans notre parti-pris visuel", écrit-il. Marianne Delafond souligne qu'"il y avait un même amour de la nature" chez les impressionnistes et chez les maîtres japonais de l'estampe. "Quand Monet peint son pont à Asnières, c'est un peu comme quand Hiroshige peint son pont du Tokaido", avance-t-elle. Selon elle, ces artistes ressentaient une même "nécessité de représenter l'instantané comme si tout allait disparaître".

"Les estampes japonaises de Claude Monet", jusqu'au 25 février au musée Marmottan, tous les jours, sauf le lundi, de 10h à 18h, entrée: 8 euros (plein tarif) ou 4,50 euros (tarif réduit)

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