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Alain.R.Truong
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1 décembre 2006

Temporada : Quito - Nouveau triomphe historique d'El Juli et Sébastien Castella, au sommet de leur rivalité artistique

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Les matadors de toros El Juli et Sébastien Castella sont sortis en triomphe des arènes de Quito après avoir coupé trois oreilles et trois oreilles et la queue symboliques respectivement, face au bétail de Huagrahuasi, propriété de l’éleveur équatorien Marcelo Cobo, à l’issue de la corrida qui s’est déroulée ce jeudi midi dans la capitale équatorienne. La plaza de toros Monumental de Iñaquito a enregistré un plein pour cette deuxième corrida de la Feria du Christ au Grand Pouvoir.

Le cartel, hispano-franco-équatorien, réunissait Julián López El Juli, Sébastien Castella et Juan Francisco Hinojosa – qui confirmait son alternative –, opposés à six toros de Huagrahuasi, bien présentés, inégaux en bravoure et donnant un jeu varié (le meilleur exemplaire, le 5e, Lanudo, n°148, a été gracié ; tour de piste posthume accordé au 2e exemplaire, excellent ; 4e, manso mais noble ; 1er, 3e et 6e, manquant de race et de continuité dans leurs charges, le 6e étant le plus manso de l’envoi).

El Juli, parrain de la cérémonie, a coupé les deux oreilles du deuxième toro de la corrida puis a ravi un autre pavillon face au quatrième exemplaire.

Sébastien Castella, témoin de la cérémonie, s’est vu octroyer un trophée lors de sa première prestation puis a coupé les deux oreilles et la queue symboliques du 5e toro de la course, qui a été gracié.

Juan Francisco Hinojosa, qui confirmait son alternative, a salué au tiers à l’issue de ses deux combats.

La corrida vécue ce jeudi par le public de Quito fait partie des spectacles majeurs et intenses qui font “gagner” la tauromachie : une course qui véhicule toutes les valeurs essentielles qui font du toreo un art à part entière au sein duquel les hommes vêtus de lumières doivent repousser les limites de la compétition mutuelle pour réaliser des exploits toujours plus grands. Quatre jours après le final formidable de la dernière feria de Lima, El Juli et Sébastien Castella ont à nouveau offert un récital de grande tauromachie, proposant une lutte de très haut niveau qui annonce une compétition sans merci en vue de la saison 2007. A l’équateur du monde, deux grandes stars du toreo ont fait triompher la tauromachie.

Le ton avait été donné par El Juli, désireux de remettre les pendules à l’heure après la victoire implacable de Castella en terres péruviennes. Face à un noble exemplaire de Huagrahuasi, Julián a lié une faena extraordinaire, pleine de profondeur et de sens du détail. Toréant main basse et dans un mouchoir de poche, El Juli a donné le ton à cette mi-journée de bon toreo. Déjà, lors de sa réception avec la cape, le torero de Velilla de San Antonio s’était signalé pour le temple exquis de ses véroniques. Le dernier tiers s’est déroulé sur le même rythme, tout en suavité, avec un sens inouï des distances et du pouvoir. La faena a progressivement gagné en profondeur, à l’unisson de la longueur des muletazos proposés par le Juli. Une œuvre majeure qui s’est conclue, sous les yeux de Castella, dans un impressionnant numéro entre les cornes avec des passes dans les deux sens. Même légèrement tombée, l’épée entière a déclenché une nuée de mouchoirs blancs sur les gradins d’Iñaquito avant l’octroi logique des deux premières oreilles de la corrida.

Sébastien Castella ne pouvait rester muet après une telle démonstration de la part de son concurrent n°1 du moment : le protégé de Luis Álvarez ne s’est pas laissé démonter par les condition improbables du troisième exemplaire de la course, reçu de façon impassible au centre de la piste pour débuter sa faena. Rapidement arrêté à la muleta et répétant peu, le toro de Huagrahuasi a posé de réels problèmes à Castella, mais la détermination du torero biterrois s’est avérée être la plus forte face au caractère inégal de l’animal. Avec patience et technique, sûreté dans le poignet et sitio affirmé, Sébastien Castella n’a pas tardé à faire de cet exemplaire un collaborateur, gagnant progressivement en profondeur. Une œuvre époustouflante de précision, d’engagement et de volonté conclue par un final entre les cornes qui a mis à mal le cœur de certains spectateurs ! Le public a une fois de plus réclamé les deux oreilles mais la présidence – tenant certainement compte de la variété des terrains employés par le Français au gré des assauts inconstants du toro, lié à l’inclinaison tombée de l’estocade – a limité la récompense à une très grosse oreille.

2 – 1 à la mi-course en faveur du Juli, le Madrilène pouvait revenir tranquille en piste pour affronter le quatrième exemplaire de la corrida, guère évident à déplacer avec la cape mais fort maniable dès lors que son attention était captées par les leurres. Prenant en compte le manque de forces et de caractère de l’animal, Julián s’est imposé lors d’un travail tout en douceur mais toujours empreint d’une volonté de fer. Une larga cambiada pour débuter puis des séries de muletazos genoux en terre, enchaînés à des molinetes ; El Juli est revenu l’espace d’un instant comme un novillero afin de transformer son essai. Derrière cet habillage allègre, El Juli n’en a pas moins construit des séries sérieuses et empreintes de lenteur, parvenant en fin de faena à un accord idéal avec son adversaire, totalement aimanté par la serge. Une fois encore excessivement tombée, l’épée s’est avérée fort efficace occasionnant une nouvelle pétition d’oreille, accordée en suivi.

3 – 1, Sébastien Castella n’avait plus le choix pour triompher et surtout dépasser le Juli en termes de trophées et d’impression générale. Dès ses premiers lances de cape, le torero français s’est trouvé a gusto face à Lanudo, accueilli encore une fois par d’impressionnants cambios dans le dos en début de faena. Imposant une tauromachie brillante et posée, Castella s’est progressivement laissé griser par la noblesse débordante du toro de Huagrahuasi, subissant un accrochage sans conséquence lors d’une série circulaire. Ce bref incident n’a en rien érodé la volonté et la soif de triomphe du matador de toros biterrois. Reprenant immédiatement la direction des opérations, Sébastien s’est alors livré à un récital de toreo grande, faisant passer et repasser son adversaire avec pouvoir et lenteur. Une démonstration exultante de domination accueillie de façon quasi-hystérique par le public, demandant à corps et à cris la grâce de Lanudo. Muleta en avant et toréant de face, Castella a poursuivi son œuvre, conscient que la course venait de tourner définitivement à son avantage… Alors que la faena s’achevait sous les cris de « torero ! torero ! », la présidence lâchait le mouchoir orange et pardonnait ainsi la vie à Lanudo. Deux oreilles et la queue symboliques dans l’escarcelle du torero biterrois et un nouveau triomphe majeur acquis face au Juli ; score final : 3 – 4 en faveur de Castella !

Comment se comporter en piste lorsque officient à vos côtés deux « monstres » de la tauromachie ? C’est sans doute la question que doit encore se poser le modeste torero équatorien Juan Francisco Hinojosa, qui confirmait ce jeudi son alternative dans la capitale de son pays natal. Le torero originaire d’Ambató a toréé avec dignité, étalant un courage non négligeable face au sorteo le moins évident de la mi-journée. S’exposant beaucoup face au toro de la cérémonie, l’impétrant a même réussi à tirer quelques muletazos de qualité, se montrant toutefois fatal avec l’épée. Le 6e toro, manso de gala et d’une violence affirmée, a posé bien des difficultés au torero encore doté d’un faible bagage technique. Pris de façon spectaculaire en cours de faena – avec une intervention appuyée et nécessaire de la part des cuadrilas et de ses compagnons de cartel –, Hinojosa a dans un premier temps été évacué. Après avoir repris ses esprits, le jeune Équatorien est revenu en piste pour achever son combat alors qu’El Juli s’apprêtait à mettre un terme à cette faena en qualité de chef de lidia. Avec pundonor, Hinojosa a enfoncé une estocade rageuse, recevant la dernière ovation d’une course véritablement historique.

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Desplante de Sébastien Castella face au toro gracié, Lanuedo, de Huagrahuasi - photo El Comercio de Quito

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Commentaires
G
J'osais esperer que Castella rejoindrai la S.P.A, après sa dernière blessure!<br /> Vivement qu'un taureau, l'envoie rejoindre l'enfer des assassins!<br /> Hors sujet: Bravo pour votre Blog: J'aime!
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