Le matador de toros colombien Cristóbal Pardo II est sorti en triomphe des arènes de Cali après avoir coupé les deux oreilles d’un toro de Puerta de Hierro, propriété de l’éleveur colombien Eduardo Estela, à l’issue de la corrida qui s’est déroulée ce dimanche, en fin d’après-midi, dans la cité sud-américaine. La plaza de toros de Cañaveralejo a enregistré trois-quarts d’entrée pour cette septième corrida de la Feria del Señor de los Cristales qui s’est déroulée sous un ciel nuageux.

Le cartel, hispano-franco-colombien, réunissait Antonio Ferrera, Miguel Abellán, Jean-Baptiste Jalabert Juan Bautista, Wilde Perlaza Paquito Perlaza, Cristóbal Pardo II et Ramsés Ruiz, face à six toros de Puerta de Hierro, bien présentés, morphologiquement imposants et sérieusement armés, mansos en général et donnant un jeu fort inégal (meilleurs pour le toreo les trois derniers exemplaires ; 1er, 2e et 3e, rapidement sur la défensive).

Antonio Ferrera a écouté un silence face au premier toro de la corrida.

Miguel Abellán a coupé une oreille à l’issue de sa faena devant le deuxième exemplaire.

Juan Bautista a écouté un silence à l’arrastre du troisième toro de la course.

Paquito Perlaza a ravi un pavillon à l’issue de sa prestation.

Cristóbal Pardo II s’est vu octroyer deux trophées devant le cinquième exemplaire de la journée.

Ramsés Ruiz a coupé l’oreille du dernier toro de l’après-midi après sonnerie d’un avis.

C’est un torero « modeste » qui a été le grand triomphateur de cette « Corrida du toro », traditionnellement organisée chaque 31 décembre à Cali, avec la présence en piste de six matadors de toros. Le fils du torero homonymique a signé une prestation importante, ne laissant pas passer l’occasion de triompher face à un bon exemplaire de Puerta de Hierro. Pourtant, le succès du torero sud-américain a mis un certain temps avant de se dessiner, notamment à l’issue d’un tiers de banderilles plus que poussif.

Muleta en main et genoux en terre, Pardo est parti à la conquête de la gloire en parvenant à lier plusieurs muletazos de qualité, interprétés avec une lenteur appréciable, notamment sur le côté gauche. Complet sur chaque corne, le jeune torero a conclu sa prestation d’une épée nettement sur le devant. Cela ne l’a pas empêché de couper les deux oreilles de son adversaire au moment même où les aficionados européens présents sur les gradins se souhaitaient la bonne année.

Une autre oreille a été coupée avec force dans la première partie de course par Miguel Abellán, l’un des toreros qui a véritablement lancé cette feria de Cali, voilà tout juste une semaine… Déclinant un toreo main basse de grande qualité, le Madrilène n’a pas tarder à captiver l’attention de l’afición de Cañaveralejo. Dédiée à ses cinq compagnons de cartel, la faena a été nettement au-dessus des conditions de l’exemplaire de Puerta de Hierro, à la sosería prononcée. Une estocade tombée d’effet fulminant a même déclenché une pétition de seconde oreille sur les gradins.

Héritant d’un toro éteint et rapidement sur la défensive, Juan Bautista n’a pas été en mesure de répéter son succès de la veille. Malgré ce, le torero arlésien a tracé plusieurs muletazos supérieurs qui n’ont malheureusement pas trouvé d’accord avec les assauts incertains du toro le plus lourd de la corrida. Épée en main, Juan Bautista a placé une estocade de parfaite exécution.

Le silence a également raccompagné l’un des grands triomphateurs de cette édition 2006, Antonio Ferrera. Colossal avec les banderilles, le torero extremeño n’a pas été en mesure de tirer le moindre parti de son adversaire.

Une oreille a en revanche été à nouveau récoltée par Paquito Perlaza, qui devrait être sacré triomphateur de cette feria au vu du nombre de trophées obtenus au cours du cycle. Le torero colombien, qui a proposé une faena dominatrice et de qualité, a été une fois de plus soutenu de façon unanime par ses compatriotes après avoir donné le change, cape en main, notamment sur une spectaculaire réception par larga cambiada. Décisif avec l’épée, Perlaza est définitivement rentré dans le cœur de l’afición de Cañaveralejo.

Cette corrida du toro a été celle de tous les succès pour les toreros nationaux engagés cet après-midi à Cali : à ce titre, le benjamin du cartel, Ramsés Ruiz, a étonné par sa capacité à s’adapter aux conditions maniables de son adversaires. Rapidement dans le sitio, le torero sud-américain a dessiné des séries empreintes de temple et de classe, couronnées par le port d’une grande lame. Malheureusement pour le jeune torero colombien, la seconde oreille s’est envolée par la maladresse du puntillero : un avis lui a été adressé et une seule oreille lui a été accordée du fait des longueurs prises au niveau du temps de sa faena.

Cristóbal Pardo II, un triomphe sur ses terres pour espérer sortir de l'anonymat - photo archives Puerta Grande de toros