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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
2 janvier 2007

Le fruit du dragon s'attaque à l'Occident

aLes cultivateurs de la province de Binh Thuân (Centre) peuvent se réjouir. Leur produit phare, le fruit du dragon, vient de recevoir un certificat décerné par l'organisation suisse EurepGap. Une preuve pour la qualité et une garantie pour l'écoulement sur le marché occidental.
Les rayons de soleil de la mi-novembre donnent une couleur particulière aux vergers de Hàm Thuân Nam, province de Binh Thuân (Centre). Une ambiance douce et tranquille, à l'ombre des feuilles de l'arbre qui dégage l'odeur agréable de ses feuilles jaunes. Profitant de ces instants de repos, les agriculteurs n'oublient cependant pas les épreuves passées pour goûter à cette quiétude. "En me rappelant les premiers jours de la coopérative, je trouve que nous sommes vraiment audacieux d'avoir osé produire des fruits du dragon selon la norme européenne Gap", déclare Hô Trong Tuân, un des 11 membres de la coopérative locale Hàm Minh.

Tout débute en 2005 quand Nguyên Thuân, 15 ans d'expérience dans l'arboriculture et membre de l'Association des fruits du dragon Binh Thuân, se renseigne sur le projet de rehaussement de la compétitivité des petites et moyennes entreprises au Vietnam (VNCI), financé par l'Agence américaine pour le développement international. Seize cultivateurs de Minh Hoà, commune de Hàm Minh, décident alors de créer la coopérative Hàm Minh, dotée d'une superficie de 50 ha et qui cultive des fruits du dragon selon les normes européennes.

Pourtant, les conditions pour y parvenir sont vraiment difficiles. Chaque coopérateur doit posséder au moins un hectare de terre capable d'accueillir un millier de plants. De plus, pour recevoir l'aide financière du projet, la coopérative doit répondre aux critères stricts en matière d'environnement : vergers éloignés des zones contaminées par des déchets industriels, des cimetières et des champs de combat. Sans oublier les normes sur les sources d'eau : les puits d'irrigation doivent être obligatoirement couverts pour éviter les insectes. L'investissement pour les infrastructures est également gros. Selon un cultivateur, afin de faire fructifier 2 ha de plantation, sa famille doit mobiliser plus de 400 millions de dôngs destinés à construire des entrepôts d'engrais organiques, à acquérir des équipements de travail et des insecticides…
Les propriétaires du verger passent aussi de nombreuses heures sur internet pour trouver des informations concernant les traitements végétaux interdits ou utilisés dans des pays développés comme la France, l'Allemagne, les États-Unis... Plusieurs d'entre eux, n'arrivant pas à appliquer les réglementations sévères de la culture avancée, ont quitté la coopérative qui ne compte actuellement que 11 membres pour 32 ha de terre.

Vouloir, c'est pouvoir. Sous cette maxime, les audacieux ont fait avec tous leurs efforts pour leur projet. En novembre, les fruits du dragon de la coopérative Hàm Minh ont reçu le certificat de norme européenne GAP (Good agriculture Practice) délivré par l'organisation suisse des vendeurs européens au détail EurepGap. "Cette attestation sera le passeport pour les fruits du dragon de Binh Thuân qui auront désormais accès aux débouchés européens et américains", a annoncé Seth Winnick, consul général américain à Hô Chi Minh-Ville. Depuis, les premiers 500 kg du fruit se sont retrouvés dans les rayons de la chaîne de supermarché Metro en Europe. Nul doute que ce premier succès en appelle d'autres pour la spécialité de Binh Thuân.

Informations supplémentaires
Originaire d'Amérique centrale, le fruit du dragon est issu de la famille des cactacées, répandue dans les zones intertropicales. Il est présent sous 2 espèces différentes : Hylocereus undatus pitahaya à chair blanche et Hylocereus purpursil pitahaya à chair rouge. La première est majoritairement cultivée en Asie du Sud-Est. Très faible en calories, le fruit est source de vitamine C.
Le fruit du dragon vietnamien occupe 40% du marché européen, 42% en Israël et une large part en Thaïlande et en Colombie. La superficie des cultures au Vietnam s'élève à 10.000 ha dont 7.000 pour la seule province de Binh Thuân où il constitue un produit majeur du secteur économique. Ainsi, sur les 10 entreprises exportatrices de produits agroalimentaires de Binh Thuân, 8 se spécialisaient dans ce fruit dont 20.000 tonnes ont été vendues en Europe l'an dernier. (Khac Phuc/CVN)

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