Une nouvelle ligne pour homme et une boutique exclusive : Tom Ford a décidé de frapper fort ce mois-ci avec un retour destiné à marquer l'univers du luxe d'une empreinte exceptionnelle. L'espace est situé à Manhattan, au 845 de Madison Avenue. Etendu sur trois niveaux et 800 m2, il est signé par le cabinet William Sofield. Celui-ci a choisi des tons sobres de gris pâle et sable brun, avec des murs tendus de veau velours, des meubles en cuir, des tapis en castor, des rangements en ébènes et de nombreuses oeuvres d'art, commandes spéciales ou pièces de la collection personnelle de Tom Ford. Lui-même a consacré douze mois à l'élaboration de ce concept global à son nom. Le rez-de-chaussée, de son propre aveu, est la copie conforme de sa maison londonienne. La boutique sert d'écrin à un service de mode masculine sur mesure proposé par un atelier de pointe tenu par deux tailleurs. Du prêt-à-porter, des accessoires en cuir certains conçus en collaboration avec Ermenildo Zegna -, des lunettes, de la joaillerie et des produits de beauté complètent cet univers. Ouvertement inspiré par les empires de Giorgio Armani ou Ralph Lauren, Tom Ford a imaginé un monde de raffinement et de qualité à la hauteur de ses ambitions. La notion de service y est centrale : la boutique n'est ouverte au public que de 11 h à 17 h. De 7 h à 11 h et de 17 h à 19 h, elle est réservée aux rendez-vous privés du sur-mesure. L'équipe de vendeurs, d'hôtesses et de femmes de ménage chargée de veiller sur les lieux a été formée par le maître d'hôtel personnel de Tom Ford, Angus Richards-Barron. L'accueil se veut raffiné, souriant et ultra-compétent. Un bureau signé Claude Lalanne ­ une pièce unique en crocodile or - dressé sous un tableau de Fontana donne le ton. « Je ne savais pas quoi porter, se souvient le créateur au micro du WWD. J'ai passé beaucoup de temps en shopping sans rien trouver qui m'aille. Tout était trop pointu ou bien la qualité n'était pas là. Je suis alors allé chez un tailleur sur mesure de Saville Row, une expérience très aride. On vous fait entrer dans une petite pièce, on tire un petit rideau et on vous assoit sur un petit tabouret. Rien de vraiment bien romantique ». Avant de définir son concept de luxe suprême, Tom Ford ne s'est posé qu'une question : « Où Cary Grant s'habillerait-il s'il était encore là ? ». Mais pas question pour lui de s'enfermer dans un monde ultra-élitiste. Désireux au contraire d'attirer une clientèle large, Tom Ford a posé les étiquettes des costumes de 3 000 $ (prêt-à-porter) à 5 000 $ (premier prix en sur mesure), celles des chemises à 350 $, des chaussettes à 75 $. Le parfum ­ également personnalisé ­ s'offre à environ 365 $. Une campagne publicitaire est prévue pour l'automne, mais Tom Ford n'a pas souhaité pour l'instant révélé de détails. K.K. (photo D.R.) (Courtesy www.vogue.fr)
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