L'exposition "Les maîtres du Nord"  présente une centaine d'œuvres flamandes, hollandaises et allemandes du XVe au XVIIIe siècle. Un florilège pictural de l'art des Flandres à découvrir au musée Calvet d'Avignon. Cette toile s'inspire de la mode des paysages fluviaux du début du XVIIe siècle, tout en y introduisant des petits détails pittoresques.

Pieter Bout : "Paysage fluvial animé" (entre 1670 et 1680), toile marouflée sur bois, Musée Calvet, Avignon. © Musée Calvet Avignon

Osias Beert est le premier artiste flamand à peindre des natures mortes. Cette coupe de fruits exotiques symbolise l'abondance, tout en rappelant la fragilité de l'existence humaine par l'intermédiaire de petits détails tels que les mouches ou les pétales fanés.

Osias Beert : "Citrons, grenades et branches de citronnier dans une coupe de Chine posée sur un entablement" (1610) peinture sur bois, Musée Calvet, Avignon. © Musée Calvet Avignon / A. Guerrand

La parabole du fils prodigue connaît beaucoup de succès au XVIe siècle. Simon de Vos s'est ici inspiré des gravures de deux artistes hollandais : Jacob Matham et Crispijn de Passe. Ce tableau dénonce la débauche de la jeunesse et ses excès dans l'amour charnel (les prostituées), le vin et le jeu (les cartes à jouer).

Simon de Vos : "Le fils prodigue dissipant son héritage" (vers 1640) Musée Calvet, Avignon. © Musée Calvet Avignon / Lepeltier

Ces deux tableaux représentent le Christ selon deux styles différents. Celui de gauche est un clair-obscur à la manière du Caravage, avec des détails très réalistes, tandis que celui de droite représente la nature de manière fortement stylisée, comme au Moyen Age.

A gauche : Abraham Bloemaert  : "Le Christ portant la croix" (1622 - 1630) huile sur toile, 74 x 61 cm. Avignon, Musée Calvet. A droite : Johann Koerbecke : "La Résurrection du Christ" (vers 1455) toile marouflée sur bois, panneau de retable. Avignon, Musée Calvet. © Musée Calvet Avignon

C'est un clair-obscur saisissant que Van der Meer choisit pour représenter un village hollandais. La composition de ce tableau attire le regard vers le centre et les effets de lumière. Cet artiste s'est essayé à de nombreux clairs de lune, ce qui lui valut beaucoup de popularité.

Aert van der Neer : "Vue d'un village au clair de lune" (1645 - 1655) peinture sur bois, Avignon, Musée Calvet. © Musée Calvet Avignon

Si l'artiste utilise ici des thèmes classiques comme le motif des bergers et le paysage méditerranéen, ce tableau ne rentre pas dans les canons de la peinture académique. En effet, la composition ne s'ordonne pas autour du château. Celui-ci est relégué au fond, au profit des bergers.

Jan Frans van Bloemen : "Paysage aux chevriers" (1730 - 1740) huile sur toile. Avignon, Musée Calvet. © Musée Calvet Avignon

De la pose cavalière et arrogante du jeune homme (à gauche) à l'aspect rêveur du fumeur de pipe, ces deux portraits dévoilent les tempéraments de leurs modèles. Celui de gauche rappelle les portraits aristocratiques de Van Dyck tandis que celui de droite évoque les "têtes de caractère" de Rembrandt.

A gauche : attribué à Jacob van Oost l'Ancien : "Portrait de jeune homme" (vers 1632) huile sur toile. Avignon, Musée Calvet. A droite : Cornelis Dusart : "Fumeur à la pipe assis" (1690 - 1700). Avignon, Musée Calvet. © Musée Calvet Avignon

Cette toile représente un village flamand en fête. Les habitants dansent et les paysans boivent. Une procession avec les statues de Saint Hubert et de Saint Antoine traverse le bourg pour se rendre à l'église tandis qu'une pièce de théâtre divertit les villageois.

Pieter Bruegel le jeune : "La Kermesse villageoise avec un théâtre et une procession" (1625 - 1630) huile sur toile. Avignon, Musée Calvet. © Musée Calvet Avignon / A. Guerrand

Peintre du courant baroque à Amsterdam, Jan van Noordt décrit ici la crucifixion de manière théâtrale. Sur la gauche, un personnage enrubanné invite le spectateur à admirer la scène et porte un bâton qui rappelle la tradition des trois coups avant le lever de rideau.

Jan van Noordt : "Le C1hrist en croix sur le Golgotha" (1645 - 1650) huile sur toile. Avignon, Musée Calvet. © Musée Calvet Avignon / Lepeltier

Entourage de Frans Francken le Jeune : "Crésus montrant ses trésors à Solon" (1620 - 1630) peinture sur bois. Avignon, musée Calvet. © Musée Calvet Avignon / A. Guerrand Lepeltier

A gauche : Anonyme : "Portrait d'homme à la barbe rousse" (vers 1535) Avignon, Musée Calvet. A droite : Jan Weemix : "Enfant et chien dans une fenêtre en trompe-l'œil" (1700 1715) Avignon, Musée Calvet. © Musée Calvet Avignon

Jan Bruegel le jeune s'inspire de la série des "Cinq Sens" peinte par son père. Ces tableaux, ayant connu beaucoup de succès, furent copiés ou imités tout le long du XVIIe siècle. Ici, une femme dissuade un enfant de toucher au feu, tandis qu'un perroquet lui mordille l'index.

Jan Bruegel le jeune (pour le paysage) et Hendrick van Balen (pour les figures) : "Allégorie du toucher" (1630 - 1632) Avignon, Musée Calvet. © Musée Calvet Avignon

Ce tableau appartient à une série de peintures sur le thème de la noce paysanne et s'inspire des œuvres de Bruegel par la profusion de détails et la mise en scène de sujet.

Jan Bruegel l'Ancien : "Le cortège d'une noce paysanne" (1630 - 1635) Avignon, Musée Calvet. © Musée Calvet Avignon

Le tableau de gauche reprend le thème de l'Homo bulla, en vogue dans la peinture hollandaise et flamande du XVIIe siècle. Elle évoque la fragilité de la vie de l'homme, qu'un souffle de vent peut balayer telle une bulle de savon.

A droite, Van Musscher décrit la naissance du sentiment amoureux, lorsque la main d'un homme frôle celle d'une femme. A gauche : Jacob Backer : "Enfant soufflant une bulle de savon" (1635 - 1640) Avignon, Musée Calvet. A droite : Michiel van Musscher : "La leçon de luth interrompue" (1702) Avignon, Musée Calvet. © Musée Calvet Avignon / Lepeltier

Exposition : "Les maîtres du Nord", jusqu'en 2010.
Lieu : Musée Calvet, Avignon.
Adresse : 65 rue Joseph Vernet, 84 000 Avignon
Sur le web : musee-calvet.org

Près de deux siècles séparent ces deux portraits aux styles très différents. Alors que celui de gauche se présente de manière austère et frontale, celui de droite est plein de vie. En effet, les regards de l'enfant et de son chien convergent dans la même direction, tout en occultant l'objet de leur émotion (probablement un oiseau).

Sur ce tableau, Crésus, roi de Lydie au VIe siècle avant Jésus-Christ, montre ses richesses à ses invités et essaye d'impressionner Solon, le célèbre législateur athénien.