Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alain.R.Truong
Alain.R.Truong
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 50 899 895
Archives
Newsletter
Alain.R.Truong
17 juin 2007

Agent orange : les juristes vietnamiens soutiennent les victimes

1"Le corps des juristes sera aux côtés des victimes vietnamiennes de l'agent orange/dioxine dans leur lutte pour la justice", a affirmé le président de l'Association des juristes vietnamiens, Pham Quôc Anh, lors d'un meeting de soutien aux victimes vietnamiennes de l'agent orange, le 14 juin à Hanoi.
Lors de ce meeting, organisé à l'occasion de la première séance (fixée pour lundi prochain) du procès en appel contre 37 fabricants américains de produits chimiques, l'association a demandé à la Cour d'appel de New York de donner "un verdict équitable et juste" et de faire dédommager les victimes par les fabricants américains.

L'association a rendue publique une Déclaration sur ce procès, dans laquelle elle précise que, de 1961 à 1971, l'US Air Force a déversé sur le Vietnam 80 millions de litres de défoliants dont plus de 41.000 millions de litres d'agent orange - contenant 170 kg de dioxine - sur 3 millions d'hectares de forêts et rizières.

Cette dioxine, un des produits les plus toxiques et les plus cancérigènes qui soient, a eu et a toujours des conséquences désastreuses sur l'homme et son environnement. Selon les juristes, les compagnies américaines incriminées sont coupables d'une violation flagrante et brutale du droit international et des droits de l'homme.

Pour un jugement juste et équitable
Actuellement, le Vietnam compte quelque 3 millions de victimes de l'agent orange. "C'est pourquoi, ces fabricants américains de défoliants doivent assumer leurs responsabilités et dédommager les victimes", selon cette Déclaration.

En 1991, le Congrès américain avait adopté la Loi Agent orange et mis sur pied un comité chargé d'étudier cette question. Après avoir reconnu le danger de la dioxine, ce comité avait affirmé que "la dioxine détruit les hormones, influe gravement sur les fœtus en développement, ainsi que sur le cerveau et le système immunitaire".

En 1979, puisque la Constitution américaine ne permet pas de poursuivre en justice le gouvernement sur ses actes pendant la guerre, 70.000 vétérans américains contaminés par l'agent orange ainsi que les organisations de ces mêmes vétérans avaient demandé aux fabricants de l'agent orange et d'autres défoliants qui avaient vendu leurs produits à l'armée, de les dédommager. Ces sociétés avaient été condamnées à verser 180 millions de dollars au Fonds de dédommagement pour les vétérans de guerre contaminés par la dioxine.

C'est en 2004 que l'Association des victimes vietnamiennes de l'agent orange et 5 victimes ont porté plainte contre ces mêmes fabricants de produits chimiques. Malgré des similitudes flagrantes avec le procès intenté par les vétérans américains, Jack Weinstein, juge de la Cour fédérale de Brooklyn, a rejeté cette plainte. Pour tous les observateurs, il s'agit d'une décision irrationnelle et inégale. Son argument : le Protocole de Genève n'interdit que les gaz asphyxiants et substances similaires. Pourtant, selon l'Assemblée générale de l'ONU, l'utilisation à des fins militaires de n'importe quel produit chimique toxique sur des êtres vivants va à l'encontre des règlements du droit international ainsi que du Protocole signé à Genève en 1925.

L'Association des juristes vietnamiens a condamné avec vigueur cette décision du juge Weinstein. "Nous pensons que, si ce procès est mené dans un souci de justice, d'équité et de bon sens, les victimes vietnamiennes seront dédommagées et que le drame survenu au Vietnam ne se produira plus dans n'importe quel autre pays du monde", lit-on dans la Déclaration.

Les milieux scientifiques américains, cités par l'agence de presse Associated Press, ont averti que les quelque 86.000 échantillons biologiques et dossiers relatifs à l'agent orange, conservés par l'armée de l'air américaine, sont menacés de dégradation en raison du manque de crédits pour leur conservation. Cette importante base de données est le résultat d'un programme de recherche étalé sur 25 ans, d'un montant de 143 millions de dollars, mené sur près de 2.800 GI's ayant participé aux épandages de défoliants. Il s'agit de documents d'une valeur inestimable qui permettraient de mieux comprendre les effets de l'agent orange sur la santé humaine, et seraient aussi très utiles à bien d'autres travaux de recherche. Selon le sénateur Daniel Akaka, sa conservation nécessiterait de débloquer 1,45 million de dollars, sur les 4 prochaines années. Mais, jusqu'ici, la proposition qu'il a envoyée au Congrès américain est restée lettre morte... Huong Linh/CVN)

Len Aldis, secrétaire de l'Association d'amitié Grande-Bretagne - Vietnam, a été nommé membre d'honneur de l'Association des victimes de l'agent orange/dioxine vietnamiennes. M.Aldis est en effet engagé depuis de nombreuses années dans ce combat pour la justice. Il a notamment créé le site www.petitiononline.com/AOVN où l'on peut signer une pétition de soutien aux victimes dans leur procès contre 37 fabricants américains de produits chimiques. Selon Len Aldis, "la lutte pour la justice des victimes vietnamiennes a reçu un fort soutien de l'opinion internationale, ce que reflètent les quelque 700.000 signatures recueillies sur mon site". (

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité