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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
14 juillet 2007

Etats des lieux de Charles Matton au MEP

Dans «États de lieux», Charles Matton invente des mises en scènes de lieux clos où la délectation de l’intime réifié prend le regard à son propre piège: entre jouissance voyeuriste et mort de l’imaginaire.

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Charles Matton, La salle de bains de Mariefried, Suède, 2001. Photographie couleur (Courtesy MEP, Paris. © photo : Sebastian Straessle)

«Reconstitutions de lieux», «réductions de lieux», «espaces miniatures» sont les différentes définitions données à ses œuvres que Charles Matton nomme simplement «boîtes». «Faire surgir l’objet, voilà qui est plus important que de le faire signifier» écrivait Jean Baudrillard dès 1987, dans la préface de l’exposition de Matton au Palais de Tokyo. Il se référait à ses premières boîtes, constats rigoureux, inventaires hyper anecdotiques où l’objet «surgi» se doit d’être le reflet fidèle du réel - tels L’atelier de Francis Bacon, différents ateliers de sculpteurs, La chambre d’une femme désordre, celle de Paul Bowles à Tanger, ou encore Le grenier de Leopold von Sacher Masoch.

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Charles Matton, Le grenier de Leopold von Sacher-Masoch II, 2005. Photographie couleur (Courtesy MEP, Paris. © photo : Sebastian Straessle)

Mettre en doute les apparences, témoigner de ce qui semble afin de le mieux comprendre, illustrent bien le propos artistique de Charles Matton, depuis ses premières peintures, et quel que soit le médium employé (peinture, dessin, sculpture, photo, film, vidéo).

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Charles Matton, La chambre d’Anna Freud à Vienne, 2002. Photographie couleur (Courtesy MEP, Paris. © photo : Sebastian Straessle)

Cette traque de la réalité se poursuit dans cet au-delà, cet «autre côté» irrémédiable des apparences, par des jeux de miroirs. Ainsi dans les boîtes «vampire studios» - telles une Armoire à glace, une Salle de bains carrelée, ou encore La chambre d’Anna Freud à Londres - un faux miroir doublant les éléments ne reflètera jamais le visage du spectateur. Autres boîtes à leurres : les bibliothèques, caves ou halls d’hôtel, dans lesquelles des miroirs se répondant l’un l’autre créent des perspectives abyssales dans un espace pourtant circonscrit, où le visiteur à plaisir à se perdre.

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Charles Matton, L’atelier d’un sculpteur contemporain, 2004. Photographie couleur (Courtesy MEP, Paris. © photo : Sebastian Straessle)

Les photographies qui accompagnent les boîtes de Charles Matton dans Etats de lieux offrent une exploration nouvelle de la démarche de l’artiste. Ainsi, le paradoxe contenu dans la confrontation d’apparences - à échelle réduite - avec leur représentation - proche de la grandeur nature - donne-t-il lieu à un trouble, à une remise en question jubilatoire des habitudes de notre regard.

Du 13 juin 2007 au 30 sept.embre 2007, Maison européenne de la photographie - 5/7, rue de Fourcy. 75004 Paris (M° Saint-Paul), du mercredi au dimanche de 11h à 20h, fermé les jours fériés. Plein tarif: 6 euros - Tarif réduit: 3 euros - Gratuit le mercredi de 17h à 20h - www.mep-fr.org

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