J’ai goûté pour la première fois au pain « français » de Hanoi et je suis assez déçu. Il ne croque pas comme son homologue saigonnais et il s’effrite facilement. De plus, il n’a pas beaucoup de goût…
Nous avons décidé d’aller à pied à la Citadelle… Mal nous en a pris! Sous la chaleur étouffante des petites rues du vieux quartier, ce fut une expédition éprouvante, surtout pour Bernard qui n’a pas la résistance des viêt-kiêu que nous sommes et encore… j’ai dû acheter une petite bouteille d’eau glacée « La Vie » dans un café. A un moment, sur la rue Phan Dinh Phung, Bernard qui était en nage, s’est assis sur le perron d’une boutique de luminaires (des copies de Tiffany’s) mais ne bloquant pas la porte d’entrée. Il n’empêche que la patronne est sortie et au lieu de nous dire de partir, s’est contentée de le chasser de la main d’une façon méchante et ce, plusieurs fois. Comme quoi, on a beau dire, on n’assiste pas à ce genre de scène dans le Sud. Ici, il y a des gens très sympathiques et des gens détestables, à la limite de la grossièreté.
Fenêtrte sur la Citadelle
On est enfin arrivé à la Porte du Nord de la Citadelle, dédiée à deux héros, Nguyên Tri Phuong et Hoàng Diêu.
L'autel dédié aux deux héros au dessus de la porte Nord
La statue en bronze dédiée à Hoàng Diêu
La statue en bronze dédiée à Nguyên Tri Phuong
On apprend que la Citadelle n’est ouverte que le matin et se visite jusqu’à 11h. Il va falloir être plus matinal et ne pas perdre du temps à marcher On a quand même pu voir le chantier des fouilles déserté car c'est l'heure du déjeuner chez les viernamiens et peut-être aussipar la canicule (cela ne doit pas être marrant de fouiller sous des auvents en tôle ondulée. Philippe et moi avons réussi à prendre une photo de l'entrepît, mais le policier nous a gentiment fait non du geste.
L'entreôt des céramiques des fouilles de la Citadelle
Au bout, on aperçoit le Palais Présidentiel, l’ancien Palais du Gouverneur Général, redoutable pâtisserie belle époque (1906). Sylvie a voulu aller le voir de près avec Philippe. Ils sont allés ensuite devant le Mausolée de l’Oncle Hô. J’ai rebroussé chemin pour aller chercher Bernard qui s’était assis sur la clôture d’un bâtiment officiel sans que le policier de garde ne l’engueule. Pourtant, il y aurait plutôt matière. En chemin, j’ai pris en photo le Ministère des Affaires Étrangères, une ancienne bâtisse coloniale. Nous sommes allés ensuite prendre un pot devant une ancienne villa sous un longanier.
L'actuel ministère des Affaires Etrangères
Philppe, Bernrd et Sylvie prenant un pot, au fond le mausolee de lOncle Hô
Le longanier sous lequel on a pris un pot (on voit au centre deux longanes.
Comme nous étions proches, nous avons décidé d’aller voir la Pagode à Pilier Unique qui j’avoue, est bien décevante. Il faut dire qu’elle a été restaurée en 1912 par l’École Française d’Extrême Orient qui n’a rien trouvé de mieux de remplacer le pilier de pierre par du béton ainsi que le pont qui y mène. Bien sûr, on aime le symbolisme qui s’y rattache: une représentation bouddhique microcosmique du monde sous forme d’un lotus émergeant de l’onde, symbole de la revendication des Ly - la première dynastie royale du Tonkin - de la plénitude de leur pouvoir et de leur rôle d’intercesseur mystique
J’ai préféré m’attacher à quelques objets amusants ou attendrissants, tels ce vélo rafistolé avec du bois, ce balai fait de feuilles d’aréquier et de bambou pour la manche ou cette petite barque qui sert aux moines à récolter les fruits de lotus et draguer l’étang qui pourrait presque être une sculpture contemporaine.
L’urne en bronze possède une tête en dragon en bronze avec une corne mais Philippe n’a pas pu déchiffrer les caractères chinois pour le dater…
Nous avons retrouvé Sylvie devant les boutiques de souvenirs. Elle s’est juste achetée un éventail, indispensable à Hanoi, et regardait des porte-clés représentant les minorités ethniques. C’est moi qui en ai pris deux… Philippe nous a acheté des eskimos au durian. Nous demandons aux vendeuses combien coûterait une course en taxi pour rentrer à l’hôtel. Elle nous dit 30 000 D à condition qu’il ne prenne pas des détours pour augmenter son compteur. Sur ce, on arrête un taxi Hanoi qui nous demande 50 000 D. Comme nous étions crevés, nous avons accepté. A l’arrivée, le compteur affichait 20 000 D! Là encore, je dois dire que je n’ai jamais eu ce problème avec les taxis de Saigon…
Après une douche, nous sommes ressortis déjeuner au restaurant de bun cha d’hier et nous étions à la même table. La même jeune fille a commencé à nous servir puis elle a été prise à partie par une autre qui avait l’air d’être sa supérieure pour avoir lu son journal! Elle lui a carrément frappé avec son journal en l’insultant devant les clients et en lui disant qu’elle n’avait qu’à payer 2500 D (son prix) si elle voulait lire… On était offusqué par autant de brutalité gratuite! Une famille française s’est installée à l’autre table, chassant ainsi la méchante. Les parents avec deux garçons habillés de tshirts rouges. Ils ont commandé du coca avec des glaçons et à la réflexion des parents, ils ont répondu que la glace est industrielle… Le jeune avait l’air plus déluré. Il faisait à lui seul toute la conversation et il avait même un petit carnet sur lequel il notait toutes les dépenses, les additions des restaurants et leur adresse. Prémisse d’un journal de voyage? En sortant, Sylvie s’est dirigée directement chez sa petite vendeuse de sacs et je l’ai laissée là avec Philippe. Bernard a besoin d’un guide pour les ramener à l’hôtel alors qu'on est dans la rue des instrments de musique qu'on a faite hier après-midi!
Je n’ai pas bougé de l’après-midi ensuite, sauf pour sortir acheter des bananes pour Bernard qui était complètement déshydraté ete se sentait pas bien. Les joueurs de tennis n’avalent -ils pas des bananes entre chaque changement de service pour se recharger en potassium? Il a décidé de rester à l’hôtel pour profiter du climatiseur et se reposer. Je descends dans la chambre de Philippe et Sylbie qui me montre ses achats (pas moins de 3 sacs brodés du même modèle mais de couleur différente ainsi que le sac ethnique plissé et 3 autres sacs carrés brodés dans des coloris différents). Elle me raconte que la vendeuse a voulu reprendre la tunique ethnique qu'elle a achetée hier au motif que sa patronne l'aurait vendue à un japonais. Elle a fait la sourde oreille.
Philippe propose d’aller manger des « oc bu » au Câu Gô (Pont de bois), adresse que lui a fournie l’amie de Thomas. Sur le chemin, nous crioisons la marchande de fruits de Sylvie qui nous demande de lui acheter quelque chose car elle éait trop chargée et n'avait pas vendu grand chose de la journée. Je lui prends un kilo et demi de rambutans à 35 000 D et Sylvie, un kilo. Je les ramène à l'hôtel. En revenant, ils m'apprennent qu'ils lui ont pris en plus deux mangues qu"elle va découper à l'avance et nous les reprendrons au retour. Elle nous raconte qu'elle a 5 enfants à charge, que son mari est un ancien bô dôi (militaire) revenu de la guerre diminué et qu'il est incapable de travailler...
Et encore une fois, le renseignement fourni à Philippe était à côté de la plaque ! On a dû comprendre que nous voulions manger des coquillages... Nous nous sommes installés sur le trottoir pour manger des coques grillées (xo nuong) avec une sauce faite de nu oc mam, du citron, du sel et poivre et de l’ail. Les palourdes sont bouillies dans de l’eau avec beaucoup de gingembre et des escargots qui ressemblent à de petits « oc bu » sont eux, bouillis avec des feuilles de citron. On a commandé ensuite un « ghe » (crabe de mer) bien frais bouilli (elle n’a pas voulu nous le griller - pratique du Sud -) qui était délicieux avec une sauce au sel et poivre plus ail et kumquat vert (à la place du citron). Nous avons essayé ensuite des « oc huong » (sorte de bulot à la coquille blanche tachetée de rouge). Le tout avec deux cocas, une bière Hanoi et une Twister Orange, nous est revenu 460 000 D, ce que j’ai trouvé élevé, pas ma sœur qui raffole des coquillages! A un moment, une magnifique jeune tonkinoise est venue s'asseoir à la table voiisine. J'aurais bien voulu la prendre en photo mais connaissant la susceptibilité des hanoiens, j'ai préféré renoncer.
L'adresse de son stand: 45 Câu Gô.
Nous nous sommes arrêtés en chemin dans un magasin d’argenterie. Du vrai argent et non pas du métal argenté. La petite cuillère pour sel et poivre revenait à plus de 9€! Il y avait un pendentif « Vanité » en acier presque au prix de l’argent! J’ai également pu constater que les pendentifs en quartz rutile étaient nettement plus chers que chez Hàng et le comble, cela a été de voir en vitrine une fausse boucle « H » Hermès comme celle que j’avais à la ceinture! La vendeuse à qui j’ai fait la remarque, me dit « La tienne est en inox (sic) alors que la mienne est en argent massif! Je lui ai alors indiqué que ce n'était pas de l'inox mais de l'acier et que tout voyageur pris avec un produit de contrefaçon écopait d’une amende de 10 000€!
Au retour, la marchande ambulante de fruits nous attendait. Elle avait préparé les 2 mangues pour Sylvie et Philippe. Je lui ai demandé de m’en découper une pour 15 000 D que je partagerai avec Bernard. Philippe ne l’a pas trouvée très bonne, ce qui n’est pas le cas de Sylvie, Bernard et moi. Bien sûr, c’est la fin de la saison des mangues et il ne faut pas être trop difficile.
Je regarde le match de Gasquet contre Verdasco sur le câble. J'ai été dégoûté qu'il ait laissé passer deux balles de match au second set et il avait tellement mal entamé la troisième que je me suis couché.