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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
15 décembre 2007

Venise, XVIIIe siècle. Miroir en verre gravé et verre filé

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Venise, XVIIIe siècle. Miroir en verre gravé et verre filé, 252 x 190 cm. Estimation : 30 000/35 000 €

La bordure historiée d’une verdure de la manufacture d’Enghien, tissée à la fin du XVIe siècle, encadre un arbre aux grandes feuilles crispées, devant lequel quatre chiens poursuivent un cerf. Dans la frondaison est perché un volatile, tenant dans son bec un limaçon, et sont cachés des fruits et des légumes. À peine deux siècles plus tard, ce décor feuillagé est l’élément décoratif le plus important d’un miroir en verre gravé, véritable dentelle qui témoigne de la virtuosité technique des artisans vénitiens (voir photo). Pour la tapisserie flamande du XVIe siècle, il faut prévoir 20 000 €. D’abord fonctionnelle, la tapisserie devient de plus en plus décorative, rivalisant avec les tableaux. Quant au mobilier, il épouse des formes plus imposantes, tel un cabinet à deux corps entièrement marqueté de fleurs en bois fruitier, certaines teintées de couleur, un travail flamand du XVIIe siècle estimé 7 000 €. Les intérieurs s’ouvrent de plus en plus à la lumière, dont les jeux se réfléchissent dans les surfaces des miroirs, qui, dès le XVIe siècle, grâce aux progrès techniques développés dans les ateliers de Murano, à Venise, présentent eux aussi des proportions de plus en plus importantes. La ville des Doges est réputée depuis longtemps pour l’excellence et l’inventivité de ses verres. Mais, au XVIIIe siècle, sa position d’excellence est fortement concurrencée, notamment par les ateliers de Bohême. Pour reconquérir leur place, les verriers muranais se lancent dans des créations de plus en plus sophistiquées : surtouts de table élaborés, lustres et grands miroirs, participant pleinement aux décors intérieurs rocaille. La malléabilité du matériau a en effet permis de se plier aux caprices de la mode. Il nous faut seulement imaginer les reflets des flammes des bougies sur toutes les facettes d’un miroir comme celui présenté ici ! Le verre est gravé de carquois, faisceaux de licteurs, fleurs et rinceaux dans des feuillages simulant des algues, quatre galons en parcloses étant soulignés de nombreuses baguettes en verre filé façon cordelières. Une application de petites feuilles en relief rythmant la surface et le fronton à cartouche central gravé d’une allégorie de la justice hérissent le pourtour, ainsi qu’un masque de lion et des roses. Une féerie dorée... Pour compléter le décor, on peut choisir une base de pendule à musique plaquée d’acajou à ornementation de bronzes dorés, estampillée Duhamel et estimée 7 000 €. Le cartouche central, orné d’une tête de polichinelle et d’instruments de musique, renferme un jeu d’orgue d’époque Louis XV, dont les tuyaux, le soufflet, le sommier et le clavier sont à restaurer.  (courtesy www.gazette-drouot.com)

Lundi 17 décembre, salle 5. Jean-Marc Delvaux SVV. MM. Lepic, Kassapian

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