Le compte-rendu de Julie de Los Rios: Pour cette collection baptisée Untitled, black, Gaspard Yurkievich s'est fixé deux objectifs : travailler le noir, uniquement le noir et s'attacher à l'architecture du vêtement en revisitant les classiques du vestiaire masculin. Inspiré par l'oeuvre de l'artiste Antony Mc Call, connu pour ses films de lumière solide, où le noir met en avant la lumière, le créateur nous a conviés au Laboratoire Artscience. L'expérience peut commencer. Plis et découpes, brillances et matités structurent les indispensables chemises, vestes de costume, trenchs et cabans. Les chemises se découpent dans le dos, s'étoffent de plastron ou se plissent sur les hanches. Les jambes de pantalons sont fines et courtes. La silhouette évoque l'architecture des tenues de la Renaissance. L'accessoire s'interprète en noir, lui aussi. Les "chapeaux-casquettes" créés par Elvis Pompilio, les chaussettes jaunes comme des rais de lumière, la pochette ou la sacoche s'accordent au look sombre. Les chaussures jouent les contrastes : satin contre cuir, croco, vernies, version boots ou derbies. La silhouette noire ou faussement noir - tartan vert et marine très foncé, cuir métallisé vert d'eau, se structure dans le clair-obscur de matières - cachemire, coton, gabardine de laine et dans la superposition de textures différentes - mattes, brillantes, en jacquard, en fausse fourrure, perforées. Avec cette collection basique mais très travaillée, Gaspard Yurkievich a tenté l'expérience de l'ultra tailoring. J.DLR. www.vogue.fr