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Alain.R.Truong
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9 mars 2008

"Art is a Guaranty of Sanity": Louise Bourgeois au Centre Pompidou

Fille de restaurateurs de tapisseries anciennes, les motifs de la couture, du fil, de l’aiguille sont présents tout au long de son œuvre et aboutissent à la figure maternelle et protectrice de la grande fileuse que représente pour elle l’Araignée. Une version monumentale de l’araignée, intitulée Maman, 1999, est présentée dans le jardin des Tuileries. J'imagine Corinne Thiépaut évitant le jardin pendant un certain temps...

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Maman Tuileries - Installation au Jardin des Tuileries, Paris, 2008 . (Georges Meguerditchian, Centre Pompidou/ADAGP 2008)

La rétrospective commence dès le forum avec une araignée géante en bronze et acier, jamais montrée en Europe.

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Crouching Spider © Georges Meguerditchian, Centre Pompidou, 2007

En Galerie 2, sur plus de 900 m2, un parcours chronologique permet de découvrir les principales œuvres de Louise Bourgeois tout en donnant une large place aux dix dernières années  de création de l’artiste qui, à plus de 95 ans, ne cesse de renouveler son langage artistique.

L’œuvre de Louise Bourgeois, singulière à plus d’un titre, échappant à toute classification esthétique, oscille entre géométrie abstraite et réalité organique, l’artiste usant de toutes les formes et de tous les matériaux au gré de ses besoins d’expression. Elle passe ainsi de la rigidité du bois dans les années 50, à la liquidité du plâtre et du latex dans les années 60, pour se consacrer au marbre et au bronze dans les années 70-80. À partir des années 90 elle constitue des environnements intitulés Cellules, faites d’objets trouvés, et suggérant des émotions, des sensations, ou des souvenirs d’enfance. Depuis 2000 elle a recours au tissu, aux vêtements, pour fabriquer d’étranges figurines, des couples enlacés, des colonnes et des têtes semblables à des momies.

Ses thèmes de prédilection sont la maternité, le couple, l’enfance, le corps, la sexualité, l’ambivalence féminin-masculin. Autant de problématiques d’ordre intime et autobiographique qui en font une référence majeure pour l’art contemporain. L’art et la vie sont pour Louise Bourgeois indissociables: « La sculpture est le corps, Mon corps est la sculpture». La création artistique est une façon de revivre ses émotions, de leur donner forme de les exorciser. « Il faut abandonner le passé tous les jours ou bien l’accepter. Et si on n’y arrive pas, on devient sculpteur»

Salle 1. Nous commençons par une oeuvre très forte qui résume presque toute l'oeuvre de Louise Bourgeois, la guillotine, la maison en marbre, la référence à la tapisserie, le tout dans une cellule en métal.

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Cell (Choisyl), 1990-1993, (détail), marbre rose, métal et verre, Ydessa Hendeles Art Foundation, Toronto (photo AT)

Salle 2. Les oeuvres des années 50. Peintures au mur et sculptures-totems, dont ma préférée:

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Femme volage, 1951, bois peint et acier inoxydable, Solomon R. Guggenheim Museum, New York  (photo AT)

Salle 4. Les oeuvres des années 60. Très dérangeantes pour certains car très fortes et à connotation sexuelle sous-jacente.

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Janus, 1968, bronze, patine noire polie (oeuvre suspendue), collection de l'artiste (courtesy Cheim & Read, Galerie Karsten Geve, et Hauser & Wirth, Zurich et Londres)

Janus fleuri, 1968, bronze, patine dorée (oeuvre suspendue), collection de l'artiste (courtesy Cheim & Read, Galerie Karsten Geve, et Hauser & Wirth, Zurich et Londres)

Janus in Leather Jacket, 1968, bronze, patine noire et polie (oeuvre suspendue), collection de l'artiste (courtesy Cheim & Read, Galerie Karsten Geve, et Hauser & Wirth, Zurich et Londres) (photo AT)

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End of Softness, 1967, bronze, patine dorée, collection de l'artiste (courtesy Cheim & Read, Galerie Karsten Geve, et Hauser & Wirth, Zurich et Londres) (photo AT)

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Rabbit, 1970, bronze (oeuvre murale), Solomon R. Guggenheim Museum, New York  (photo AT)

Une des oeuvres préférées de Philippe. Cela nous fait penser aux écorchés que l'on trouvait sur les natures mortes flamandes, entre autres...

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Arch of Hysteria, 1993, bronze polie (oeuvre suspendue), collection de l'artiste (courtesy Cheim & Read, Galerie Karsten Geve, et Hauser & Wirth, Zurich et Londres) (photo AT)

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(à vérifier) (photo AT)

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(à vérifier) (photo AT)

Salle 5. Ma préférée, celle des "Cells", de Spider et des "Red Rooms"...

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Cell VII (interior view) -  technique mixte - collection Friedrich Christian Flick, Zurich. Photo by Peter Bellamy; Courtesy of Cheim & Reid, New York, NY

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Détail de Cell VII  (photo AT)

J'ai été très ému par ces vêtements blancs d'une autre époque suspendus sur des cintres-os (une idée que je reprendrai bien volontiers pour mon usage personnel...). Au lendemain des défilés parisiens, on pourrait y avoir une analogie avec tous ses mannequins squelettiques que j'ai vu sur les podiums.

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Spider, 1997 - acier, tapisserie, bois, verre, tissu, coutchouc, argent, or et os - collection Joe et Maurice Donelly, New York  © Louise Bourgeois/Licensed by VAGA, New York.

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Détail de Spider (photo AT)

Hélène et Rodolphe m'ont raconté le lendemain du vernissage qu'ils étaient très émus d'y voir le flacon de Guerlain suspendu... leurs mères respectives en portaient...

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Red Room (Parental) 1994  (vue de l'intérieur), technique mixte, collection Ursula Hauser, Suisse.

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Philippe a adoré la larme en verre rouge suspendue au dessus du lit parental (photo AT)

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Geneviève et moi étions particulièrement émus par l'oreiller brodé "Je t'aime"...

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Red Room (Child), (vues de l'intérieur), 1994, technique mixte, Musée d'art contemporain de Montréal

Nous avons été très touchés par les mains en latex (ou cire?) ou en verre soufflé et particulièrement par la petite tétine en verre soufflé rouge.

La salle 6 est occupée par une seule oeuvre. Geneviève, Philippe et moi l'avions particulièrement adoré. Nous avons passé beaucoup de temps à l'examminer, les oeuvres qu'elle renferme sont particulièrement émouvantes et nous parlent beaucoup.

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Passage dangereux, 1997, technique mixte , collection Ursula Hauser, Suisse (photos AT)

Je salue Madame Ursula Hauser pour son choix. Elle possède deux de mes oeuvres préférées exposées.

Salle 7.

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Femme Couteau, 2002, tissu, acier et bois, Courtesy Cheim & Read, New York, and Galerie Hauser and Wirth, Zurich, Photo: Christopher Burke

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Spider, 2003, acier et tapisserie, collection Carolee et Nathan Reiber, Miami (au premier plan)

Spider, 2003, acier inxydable et tissu, collection Joe et Maria Donnelly (au second plan) (photo Vincent LELOUP)

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Spider, 2003, acier inxydable et tissu, collection Joe et Maria Donnelly (au premier plan)

Heart, 2004, caoutchouc, acier inoxydable, métail, fil, plastique, bois et carton, courtesy Galerie Karsten Greve AG, Saint Moritz (au second plan) (photo AT)

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Endless Pursuit, 2000, tissu bleu et fil, collection Usula Hauser, Suisse (au premier plan)

Spider, 2003, acier et tapisserie, collection Carolee et Nathan Reiber, Miami (au second plan) (photo AT)

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Seven in a Bed, 2001, tissu et acier inoxydable, Courtesy Cheim & Read, New York, Photo: Christopher Burke/© Louise Bourgeois

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Sans titre, 1996, vêtement, os, caoutchouc et acier, Courtesy Cheim & Read, New York, Photo: Allan Finkelman

J'aime cette oeuvre qui rappelle la "Cell VII" mais particulièrement cette robe noire rebrodée de jais pendue à un ceintre-tibia.

Salle 8.

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Sans titre, 2002, tissu et acier, collection de l'artiste (photo AT)

Philippe aime cette tête dont il trouve une correspondance avec l'art chinois, une terre cuite Han?

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Sans titre, 2002, tapisserie at aluminium, Courtesy Cheim & Read, New York, Photo Christopher Burke

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La même oeuvre, vue de profil (photo AT)

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Sans titre, 2002, tapisserie at aluminium, collection de l'artiste, (photo AT)

La suite de l'exposition se trouve un étage en dessous. On passe devant une oeuvre permanente du Centre Pompidou:

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Precious Liquid, 1992, Installation, collection du Centre Georges Pompidou © Louise Bourgeois

La Galerie d’art graphique propose «Tendres compulsions» une exposition plus intime,conçue à la manière d’un cabinet de curiosités.

Certaines figurines en bois, en latex ou en tissu au caractère hybride, et souvent percées d’aiguilles, témoignent de la démarche fétichiste de l’artiste qui a recours à de véritables pratiques d’exorcisme, issues de ses affinités avec le primitivisme.

Une salle consacrée à la confrontation entre dessins et sculptures, met en perspective le thème de la femme-maison, de la maternité, de l’araignée, de la femme-couteau, de la femme-pieu, du couple. L’espace central est dédié à la présentation des sculptures de petit format qui reprennent ces mêmes thèmes traduits dans le plâtre, le marbre, le latex, le bronze.

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(photo Vincent LELOUP)

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(photo Vincent LELOUP)

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(photo AT)

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(photo AT)

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Paysage mou II, 1967, albâtre, Kunstmuseum, Berne (photo AT)

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Art is a Guaranty of Sanity, 2000, crayon sur papier rose, collection de l'artiste (photo AT)

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Louise Bourgeois, Le couple, 2007. Gouache sur papier, courtesy Cheim & Read, Galerie Karsten Greve, and Hauser & Wirth. © Louise Bourgeois Photo: Christopher Burke

La seconde salle est dédiée à un ensemble inédit d’œuvres sur papier qui associent estampes rehaussées à la main et textes manuscrits sur le thème du corps, Extrême-Tension (2007).

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Extrême-Tension, 2007, 11 panneaux encadrés, gravure, encre, aquarelle, gouache, crayon sur papier, collection de l'artiste

Ces oeuvres sont d'autant plus émouvantes quand on pense qu'elles ont été réalisés l'année dernière et qu'elles portent une charge émotive tellement forte.

Sont également présentés, Ode à la Bièvre (2002), un livre composé d’un patchwork de tissus aux motifs abstraits et un ensemble de gravures rehaussées à la gouache rouge, 10 am is when you come (2007), allusion à l’arrivée quotidienne de Jerry Gorovoy, son assistant, chez l’artiste.

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Nous avons été très émus par cette salle.

Louise Bourgeois continue à écrire des textes à caractère autobiographique et poétique, sur tous les supports qui lui tombent sous la main, comme ce cahier de partitions musicales sur lesquelles elle dessine ses souvenirs de Paris: Paris toujours Paris.

Cette exposition est un complément essentiel de la rétrospective qui permet de pénétrer dans le laboratoire de la création, dans les mécanismes inconscients de l’artiste, dans ces tendres compulsions qui donnent naissance à des œuvres à la forte charge émotive.

«Je m’appelle Louise Joséphine Bourgeois. Je suis née le 24 décembre 1911 à Paris. Tout mon travail des cinquante dernières années, tous les sujets, trouvent leur source dans mon enfance.» «Mon enfance n’a jamais perdu sa magie, elle n’a jamais perdu son mystère, ni sa dimension dramatique.»

Louise Bourgeois en photos:

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Louise Bourgeois and her father Louis, 1948 - Courtesy Louise Bourgeois Studio. ©Copyright Louise Bourgeois, 2004. Allrights reserved

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(c) photo : Peter Bellamy

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(c) photo : Robert Mapplethorpe

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Louise Bourgeois, New York - 1990 - Herb Ritts (1952–2002) - Museum of Fine Arts, Boston

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Mapplethorpe Gallery Photo

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photo Annie Leibovitz

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Louise Bourgeois en 1990 avec sa sculpture en marbre Eye to Eye (1970) - Photo: Raimon Ramis

Et surtout, prenez votre temps pour regarder les vidéos:

Photorama réalisé par Christine Barbe pour “Ouvretesyeux” lors du vernissage Louise Bourgeois au Centre Pompidou. (source ouvretesyeux.wordpress.com)

Un catalogue de référence sous la direction de Marie-Laure Bernadac et Jonas Storsve, concu comme un abécédaire des thèmes, des œuvres, des personnalités qui ont structuré sa démarche, rassemble des essais de spécialistes, des notices et d’importants écrits inédits de l’artiste.

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