Frédéric Michalak-Photo : Laurent Gudin

"Umlhanga me fait penser à Hossegor. C'est une petite station qui bouge bien, où les gens ne se prennent pas la tête. Ici, j'ai davantage le sentiment de vivre dans le présent qu'en France. Je profite de la plage, je contemple le soleil qui se lève en face de chez moi. J'écoute les oiseaux, j'observe les singes qui se baladent. C'est cool. Le surf ? Pourquoi pas ? Mais plus tard, car je suis venu ici pour garder mes jambes ! Il y a beau y avoir des filets au large pour empêcher les requins de s'approcher de la côte, on ne sait jamais ! "En dehors du rugby, je ne fais pas grand-chose"... "Mais il nous arrive parfois de nous retrouver tous ensemble, précise-t-il. Pour des parties de pêche, des barbecues. On boit des bières, on se marre. Les entraîneurs sont présents et sont tellement en phase avec nous que j'ai même l'impression que ce sont des joueurs à part entière !"

Frédéric Michalak chez les Sharks-Photo : Laurent Gudin

"Comme je n'ai personne à voir (il vit seul, sans femme ni enfants, ndlr) et que la chaleur est épuisante, je me repose beaucoup, explique-t-il. Je fais désormais la sieste, alors qu'avant je ne la faisais pas. Ce qui ne m'empêche pas, le soir, de m'endormir comme un bébé vers 22-23 heures !"

Ici, je passe inaperçu. C'est agréable de se promener, de faire les boutiques sans être reconnu. Ça change, ça me fait respirer. Sans sombrer dans la psychose, j'en étais presque venu à me demander si on m'aimait bien à Toulouse parce que j'étais Fred ou bien parce que j'étais connu. Ici, je ne rencontre pas de gens intéressés. Les gens ne me mentent pas. Et le soir, je peux sortir, profiter, danser en boîte si je le souhaite sans problème." "Ce qui est sympa, ajoute-t-il, c'est que les gens vivent ici en fonction du soleil. Ils mangent tôt et sortent tôt. À 20 heures, tu peux aller prendre un pot dans un bar et rentrer à minuit. Pour nous sportifs, c'est très agréable. Ça ne nuit pas à la récupération. L'important, ici, c'est d'être bon sur le terrain. En dehors, tu fais ce que tu veux."

Frédéric Michalak est entraîneur bénévole dans un Township de Durban-Photo : Laurent Gudin

"Quand je vois la carrière de Yannick Noah, ça me donne des idées, confie-t-il. Même si, pour l'instant, ce n'est pas d'actualité, pourquoi pas un jour me lancer, si Dieu le veut... J'ai quelques chansons sympas, plutôt hip-hop et rap. Elles parlent de ma vie perso, de l'existence en général, des rencontres, des voyages. Karcherisé ? C'est un titre politiquement incorrect qui parle des jeunes des quartiers où j'ai grandi, et de la conscience du jeune homme que j'ai été qui n'oublie pas d'où il vient. La musique est une vraie passion. C'est une échappatoire au rugby qui me permet d'évacuer toutes les pensées négatives qui peuvent me travailler."
"Même si j'ai le téléphone, j'ai voulu couper avec la France pour ne pas être à la fois là-bas et ici. Je n'ai donc pas Internet. Quand je veux communiquer, je le fais par MSN dans des cybercafés. Je veux vivre l'expérience à fond. À 100 %. Pour ne pas avoir de regrets."

Lire l'article de Gérald Mathieu "Sport"