Après les expositions «Contrepoint», le musée du Louvre poursuit sa politique en faveur de l'art contemporain et des artistes vivants en donnant carte blanche à Jan Fabre. Dans les salles consacrées aux peintures des écoles du Nord, le visiteur est invité à redécouvrir les chefs d’œuvre de van Eyck, van der Weyden, Bosch, Metsys ou Rubens à travers le regard de cet artiste majeur de la scène contemporaine.

Aperçu d'une oeuvre de Jan Fabre, à l'occasion de l'exposition «L’ange de la métamorphose», 2008. Courtesy, Musée du Louvres. © Jan Fabre

Après avoir suivi des études à l’Académie royale des Beaux- Arts et à l’Institut des arts décoratifs et artisanaux d’Anvers, Jan Fabre présente à la fin des années 1970 des « actions » provocatrices et des « performances privées ». Enfant prodige de la nouvelle vague flamande des années 1980, il est avant tout dessinateur et plasticien mais réalise également des mises en scène d’une incroyable liberté où il place le corps au centre de sa démarche. Il a participé en tant qu’artiste à de prestigieuses expositions internationales telles que la Documenta de Kassel, les biennales de Venise, Lyon, Sao Paolo, Valencia et Istanbul.

En 2006, la ville d’Anvers a accueilli son exposition «Homo Faber» au cœur de la collection ancienne du musée des Beaux Arts. Sa compagnie de théâtre Troubleyn, créée en 1986, sillonne quant à elle la scène européenne, notamment le Théâtre de la Ville de Paris, le festival d’Avignon et dernièrement les Salzbourg Festspiele, avec la création Requiem für eine Metamorphose. 

Le parcours proposé par Jan Fabre dans les collections du musée peut être perçu comme une "dramaturgie mentale" mettant en scène les figures majeures de son œuvre et celles des maîtres anciens. L'artiste cherche à relier son univers avec de grandes thématiques présentes dans les collections : la mort et la   résurrection, les vanités, le sacrifice, l'argent, la folie, le carnaval, la  bataille, l'atelier. Une trentaine d'œuvres, dessins, sculptures, installations, vidéos et films de performance viennent ainsi rythmer le parcours imaginé par l’artiste. 

La cohérence du dialogue instauré entre Jan Fabre et les maîtres anciens, dont il se sent l’héritier, ainsi que le choix des interventions proposées, donnent aux œuvres du Louvre une force et un mystère chargés de nouvelles significations. 
Le 22 avril 2008, l’artiste réalisera une performance dans la galerie Daru intitulée Art kept me out of jail (and out of museums). Il sera également invité à l’auditorium du Louvre afin de rendre compte du caractère pluridisciplinaire de son travail.

11 avr. - 07 juil. 2008. Paris. Musée du Louvre.