Eugène Boudin (1824-1898), Voiliers dans la baie, 1890
Eugène Boudin (1824-1898), Voiliers dans la baie, 1890, huile sur toile marouflée sur panneau. Estimation : 80 000/100 000 €.
Dimanche 27 avril à Lyon. Chenu-Scrive-Bérard SVV. M. Ottavi.1890. Cette année-là, Eugène Boudin a 66 ans. L’artiste passe ses journées à lutter contre vents et marée, face à la baie de Seine. Vêtu de son ciré, le peintre est dans son élément. Cet attrait pour la mer lui vient de son père, Léonard Sébastien Boudin, capitaine d’équipage d’un steamer naviguant entre Honfleur et Le Havre. Âgé de dix ans, Boudin servira sur son navire, comme simple mousse. Cette passion pour les bateaux, Boudin l’a depuis sa tendre enfance. Il habite d’ailleurs l’un des plus vieux ports de France, Honfleur, qui prit son essor au XVIe siècle avec le départ de plusieurs expéditions vers le Nouveau Monde. Le jeune Boudin sait donc naviguer ; il connaît et admire tous les modèles de voiliers, de la goélette à la corvette, en passant par la frégate et autres bricks auxquels notre voilier peut être d’ailleurs rapproché avec ses deux mâts et ses voiles carrées. En 1858, Boudin s’est installé dans la mythique ferme de Saint-Siméon, où il donnera naissance à l’école de Honfleur, fréquentée notamment par Jongkind, Courbet, Cals, Corot, Dubourg et Monet. Boudin réalise alors des paysages d’une grande liberté, inspirés par la tradition hollandaise, et dont les variations de couleurs et de touches annoncent déjà l’impressionnisme. Éprouvé par le décès de son épouse, en 1889, Boudin regagne sa villa de Deauville. Le peintre se lance à corps perdu dans le travail. En moins d’une année, il aura peint les côtes du Nord, du côté de Berck et d’Étaples, mais aussi celles de Deauville et du Havre. (www.gazette-drouot.com)