Gaston Suisse (1896-1988), table basse en laque de Chine, vers 1926
Gaston Suisse (1896-1988), table basse en laque de Chine, vers 1926, plateau à décor géométrique en camaïeu d’or blanc, jaune et rose, fond en laque brun rougeâtre, signature manuscrite, 39,2 x 83,2 x 111 cm. Estimation : 80 000/120 000 €.
Rarissimes sous le marteau jusqu’à ces toutes dernières années, les oeuvres de Gaston Suisse sont quasi incontournables aujourd’hui dans les ventes d’arts décoratifs du siècle dernier. Et bénéficient la plupart du temps d’enchères soutenues. À commencer par les 190 000 € obtenus le 12 juin 2007 (même SVV) sur une table basse vers 1931, au plateau supérieur décoré d’une composition géométrique réalisée à la coquille d’oeuf. La cote du maître laqueur, passionné de recherches et d’expériences nouvelles, dont la production se caractérise par une exécution parfaite, bénéficiera-t-elle de cette même embellie ? Réponse dans quelques jours, avec cette table basse, une pièce unique des années 1926 offrant un séduisant décor en laque d’or jaune et rose, laque cuir brun rougeâtre jaspé (voir photo). Il serait tout aussi superflu de faire les présentations quant aux autres artistes de cette soirée. On retrouve là le spécialiste du fer forgé, Gilbert Poillerat, avec des appliques, mais aussi et surtout une imposante table basse en fer battu des années 1950, aux pieds fuseaux ajourés (50 000/80 000 €), et, plus connu sous le nom du décorateur des millionnaires, Paul Dupré-Lafon. Pas moins d’une dizaine de pièces portent sa marque, menées par un canapé néo-classique (et ses deux bouts) en chêne et lame de métal (80 000/100 000 €). On remarque aussi deux tables, l’une de milieu et à structure de fer battu à piétement à trois lames jumelées, qui offre un plateau de double dalle de marbre noir et marbre de Sienne (50 000/80 000 €) ; l’autre basse, néo-classique et à structure métallique laquée noire, accueille un plateau de marbre brocatelle jaune du Jura (60 000/80 000 €). Les travailleurs et autres studieux amateurs de bureaux auront le choix entre un modèle (unique) en placage de zebrano, à arche centrale et caissons latéraux suspendus, réalisé par Jean Royère pour le salon des artistes décorateurs de 1936 (60 000/80 000 €), et un élégant modèle moderniste, à structure de bois entièrement habillé de laque rouge de Domin et Genevrière (30 000/40 000 €). À moins que l’on ne préfère un spectaculaire buffet aux épis de blé de Louis Majorelle (25 000 €), une paire de lampadaires palmes en bronze formant de grands végétaux stylisés d’Armand-Albert Rateau (180 000/250 000 €), ou encore des meubles d’inspiration néo-classique de Maxime Old et Jean Pascaud. Tous les goûts sont dans la nature ! Jeudi 12 juin, 19 h. Espace Tajan. Tajan SVV. M. Wattel.