Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alain.R.Truong
Alain.R.Truong
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 50 893 475
Archives
Newsletter
Alain.R.Truong
15 juillet 2008

Kees Van Dongen, Le Casino

00160m

Kees Van Dongen, Le Casino, aquarelle et traits de crayon sur papier, 61 x 49 cm. Estimation : 40 000/60 000 €.

Depuis la disparition du peintre Kees Van Dongen, en 1968, la principauté de Monaco ne lui avait consacré aucune exposition. L’artiste avait pourtant choisi, après-guerre, de vivre sur le Rocher, près du jardin exotique, dans une villa baptisée Bateau-Lavoir, clin d’œil aux années montmartroises. Depuis le 25 juin, c’est chose faite… et bien faite. Le nouveau musée national de Monaco a organisé une rétrospective d’envergure, soit 200 œuvres balayant admirablement la carrière du "peintre des névroses élégantes". Heureuse coïncidence, c’est aussi sur les terres monégasques que cette maison de ventes parisienne a choisi de disperser une dizaine d’œuvres de l’artiste, dont des loups imaginés par Van Dongen pour masquer le regard de ses convives - qui étaient tout sauf anonymes ! - lors des bals costumés donnés dans son atelier parisien de la rue Denfert-Rochereau. L’artiste y réunissait alors le Tout-Paris. On y croisait madame Poiret en bacchante, tandis que le maître de cérémonie s’amusait à changer de visage, arabe ou diable à maillot rouge, se souvient Fernande Olivier. L’ensemble proposé le 30 juillet réunit également des gouaches de l’artiste, Bouquet de fleurs jaunes, Nu allongé, provenant de la collection de sa fille Dolly Van Dongen, ou encore Vase de chrysanthèmes devant une vue de Montmartre, un tableau de 1920. Notre aquarelle, elle aussi, date de ses fameuses "années cocktail", quand le peintre, introduit par la marquise Casati et Jasmy Jacob, sa nouvelle compagne, fréquente le gratin de la mode et de la finance. Deauville est incontestablement le lieu de villégiature de ces grandes fortunes venues s’étourdir sur les planches et au casino. Van Dongen représente ici l’une de ces scènes de genre mondaines dont il a le secret. Face au croupier, hors champ, un couple d’élégants s’accoude à la table de jeu. Lui, monocle et nez aquilin, se nomme Zadok de Moerkerque, alias "Monsieur Z de M", richissime homme d’affaires dont Van Dongen fera encore le portrait. Elle, beauté anonyme, est coiffée non sans humour d’un abat-jour. L’artiste n’a alors rien perdu de son mordant. Si son style a évolué vers les grâces faciles de l’élégance - oubliées les audaces chromatiques de sa jeunesse fauve - son regard reste acéré. Éternel observateur de son temps, l’artiste, devenu portraitiste à la mode, sait encore peindre au-delà des apparences…

Monte-Carlo. Mercredi 30 juillet. Tajan SVV.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité