Boris Israilovich Anisfeld (1879-1973), Cerisier en fleur
Boris Israilovich Anisfeld (1879-1973), Cerisier en fleur, huile sur toile, vers 1907, 99,5 x 108,5 cm.
Estimation : 40 000/50 000 €.
La peinture russe n’est pas toujours là où on l’attend et peut changer d’apparence à volonté. Au gré de ses voyages, Boris Israilovich Anisfeld a élaboré un art très personnel. Né à Balti, dans l’actuelle Moldavie, il étudie le dessin à Odessa avant d’entrer à l’Académie royale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg en 1901, à l’âge de 22 ans. Découvert par le peintre Igor Grabar, il commence à travailler avec Diaghilev vers 1905. À cette époque, le célèbre imprésario organise à Saint-Pétersbourg une exposition de peinture russe qu’il transportera à Paris l’année suivante. Anisfeld le suivra dans ce voyage comme dans bien d’autres ensuite. Il participe en effet à l’exposition du Mir Iskustva («Le Monde des arts»), puis à celle pour les Ballets russes. À l’instar de nombreux autres artistes, tel Léon Bakst, il collabore à la réalisation des décors de la troupe et l’accompagne à travers toute l’Europe. D’un point de vue plus personnel, Anisfeld expose en 1906 au Salon d’automne aux côtés de Kuznetsov, Larionov, Gontcharova et Kandinsky. Ses toiles se classent désormais parmi les oeuvres fauvistes. Bien que la couleur acquière alors une importance majeure dans sa peinture, celle-ci reste influencée par le naturalisme et le travail en plein air, qu’il pratiqua notamment dans le sud de la France. Par ailleurs, ces toiles conservent une harmonie picturale, tendant parfois à l’abstraction, à l’image de notre Cerisier en fleur. Après la révolution russe, en 1918, le peintre émigre aux États-Unis, où il s’éteindra. Il a également marqué ce pays de son empreinte, notamment en tant que professeur à l’Institute of Art de Chicago. Parmi ses élèves figurait Robert Indiana.
Tourville-sur-Arques, dimanche 20 juillet. Wemaëre - de Beaupuis Enchères SVV. M. Willer