Pendant que nombre d'espè-ces animales rares continuent d'être chassées par les braconniers pour garnir les plats des restaurants, au milieu du Parc national de Cuc Phuong, district de Nho Quan, province de Ninh Binh (Nord), un groupe de cadres et d'ouvriers se vouent à la recherche et aux soins des tortues rares figurant dans le Livre Rouge afin de les sauver de l'extinction. Ils sont surnommés "génies protecteurs des tortues".

En effet, ces dernières années, la tortue est l'espèce la plus chassée en Asie du Sud-Est, soit pour sa viande, soit pour la fabrication d'objets d'art ou, plus traditionnellement, pour en faire un remède contre le cancer. Déjà rares, elles le deviennent davantage encore, et plusieurs espèces sont gravement menacées d'extinction. Devant cette situation, le Centre de préservation des tortues a été créé en 1998 au Parc national de Cuc Phuong avec l'assistance du Fonds international de la faune et de la flore (FFI).

Actuellement, ce centre se divisé en 2 secteurs, le premier spécialisé dans le sauvetage d'une superficie de 4.000 m² avec 10 abris, et le second, de 1.000 m², pour le soin des tortues malades. Il dispose en outre d'une salle de 20m² avec des bassins de verre pour la plupart des tortues qui sont nées sur place grâce aux couveuses fabriquées par le centre lui-même.

Ici, les bébés-tortues sont élevés selon un régime spécial pendant 2 ou 3 ans. Parvenu à l'âge de 3 ans, les "adolescents" passent un examen de santé qui, s'il est positif, leur permet de retrouver le chemin de la forêt.

Les travaux de recherche ainsi que les soins sont assumés pour l'heure par 9 cadres et ouvriers. La plupart d'entre eux sont jeunes et originaires de la province de Ninh Binh. Parmi eux, 2 cadres scientifiques étrangers. Hoàng Van Thai, cadre scientifique du centre, a indiqué que la situation du trafic et du braconnage de ces bêtes s'aggrave de plus en plus tout en évoluant de façon très complexe. Il rappelle que si de 8 à 15 années sont nécessaires pour qu'une tortue terrestre atteigne un poids de 1,5 à 1,7 kg, elles sont vendues de 100.000 à 200.000 dôngs seulement le kilo. Actuellement, seules 10 tortues Sa Nhân, une espèce précieuse figurant au Livre Rouge du Vietnam, portent un équipement de localisation, les autres étant élevées et protégées dans des terrariums. Quant à Pham Trung Lâp, cadre du centre, il affirme que les meilleurs soins sont donnés à ces animaux, en ayant même été jusqu'à reconstituer un environnement naturel afin que ces placides reptiles soient à leur aise.

Malgré des infrastructures limitées et un équipement obsolète, mais avec leur amour des tortues comme de la nature, les cadres de ce centre sont tous dévoués à la protection de ces tortues rares. Depuis sa création il y a 10 ans, le Centre de préservation des tortues du Parce national de Cuc Phuong a sauvegardé et protégé des centaines d'individus et conserve en outre les gènes des espèces rares des tortues vietnamiennes. (Hoàng long/CVN)