L'Écomusée du bambou et des plantes de Phu An a officiellement vu le jour à la commune du même nom, district de Bên Cat, province de Binh Duong (Sud). Il s'agit du premier du genre au Vietnam mais aussi en Asie du Sud-Est.

L'Écomusée du bambou de Phu An recense 300 variétés de bambous originaires de tout le territoire, auxquelles s'ajoutent des espèces végétales rares et précieuses du Nam Bô oriental. Fruit d'une coopération entre la province de Binh Duong, la Région Rhône Alpes, le parc naturel Pilat en France et l'Université des sciences naturelles de Hô Chi Minh-Ville, son investissement s'élève à plus de 600.000 euros.

L'initiative de ce projet vient du Dr Diêp Thi My Hanh, enseignante en chimie à l'Université des sciences naturelles de Hô Chi Minh-Ville. Originaire de Phu An, elle ambitionnait de créer une réserve de bambous et végétaux rares au service de leur protection et des recherches scientifiques. Elle recevait alors le soutien de différentes parties : la Région Rhône-Alpes lui accordait 600.000 euros, la province de Binh Duong 10 ha de terrains pour l'installation du site et enfin, elle se voyait assister par des aides techniques d'experts nationaux et étrangers.

À présent, l'Écomusée de Phu An, aussi appelé "Village de bambous de Phu An", compte 1.500 touffes de bambous d'environ 300 variétés différentes. Elles sont divisées selon leur origine : delta du Mékong, Tây Nguyên, Nam Bô oriental, Nam Bô occidental, Nord, Centre. Sur chaque tige se trouve le nom de la localité et l'appellation scientifique, la date de reconnaissance, le nom de chercheur, etc.
Le travail étant long et méticuleux, le Dr My Hanh et ses collègues y consacraient beaucoup de peine et de temps. Il fallait d'abord trouver et recenser le plus d'espèces possibles, puis les trier, les nommer et les présenter avec le plus de soins possible. À ses yeux, ce fut la nomination l'étape la plus difficile. Normalement, les bambous n'ont que le nom de leur localité mais pas d'appellation scientifique. Pour cela, elle eut la chance de compter sur le Dr Soejatmi Dransfield, un spécialiste de ce végétal qui officie pour le parc végétal britannique Royal Botanic Gardens of Kew et du professeur Lê Công Kiêt de l'Université des sciences naturelles. À présent, seules 60 variétés sur les 300 ont reçu une désignation. Les soins, c'est-à-dire faire en sorte que les bambous se développent en harmonie avec leur environnement, furent réalisés avec l'ingénieur français Jacques Gurgand.

Outre les bambous, l'Écomusée présente une zone destinée à la recherche et un centre de protection de végétaux du Sud oriental. Mme Hanh réfléchit à présent à des projets portant sur l'application des bambous dans la vie quotidienne. D'autre part, elle mène des campagnes de sensibilisation en faveur de l'environnement. Elle assure souvent des conférences ouvertes à tous où elle présente des moyens de protéger l'environnement, des applications de technologies pour l'élevage et des techniques pour développer le tourisme écologique.

Cette année, l'Écomusée de Phu An a accueilli une cinquantaine de délégations de visiteurs étrangers et domestiques.

Les premiers travaux semblent aller dans la bonne voie même s'il reste encore beaucoup à faire pour Mme Hanh et ses collègues. Un travail difficile et pénible pour que "l'harmonie entre l'environnement naturel et le milieu des hommes trouvent un équilibre", selon Mme Hanh. (CVN)