Harumi Klossowka a fêté les 150 ans de Boucheron
Boucheron a continué de fêter son 150ème anniversaire en faisant appel à une créatrice de bijoux extérieure, jeune et talentueuse, afin de réinterpréter les codes maison dans un esprit moderne, autour de l'un de ses animaux emblématiques, le serpent.
Née à Genève (Suisse), fille du célèbre artiste Balthazar Klossowski de Rola, connu dans le milieu artistique comme le peintre français Balthus (cf. mon précédent post), et de la comtesse japonaise Setsuko, Harumi Klossowska a passé toute sa vie entourée d'artistes et en quête de beauté. Elle a grandi à Rome où son père dirigeait la prestigieuse Villa Médicis. Elle passait des heures à dénicher des pierres intéressantes de toutes formeset de toutes tailles, dispersées dans les jardins romains. Elle aime particulièrement tous les tons de bleu et voulait réaliser des collages et des objets d'art avec ses trésors abandonnés, pour le plus grand plaisir de son père.
La passion de Harumi pour les pierres bleues transparaît dans le choix des émeraudes, des saphirs bleus et verts et de la turquoise qui ornent le bracelet Vesper et le collier Kubndalini. L'or gratté donne aux bijoux un aspect ancien et les formes elles-même ont quelque chose de la Rome antique.
Le bracelet a été baptisée Vesper par la créatrice et représente le serpent emblématique Boucheron enroulé autour de lui-même au dessus d'une bande centrale d'or ondoyant qui me rappelle également le bambou, plante symbolique de l'Asie. Le serpent rappelle également celui avec lequel la grande reine Cléopâtre s'était suicidée, iconographie que l'on retrouve dans la plupart des toiles la représentant. Il est dénué de crocs, mais il n'en est pas moins destiné à une créature dangereuse...
La mort de Cléopâtre (Peinture Reginald Arthur, 1892) Licence
Harumi a donné le nom de Kundalini à l'impressionnant collier qu'elle a créé pour être porté avec le bracelet Vesper. Je n'ai malheureusement pas pu le voir, lors de ma visite chez Boucheron... Deux serpents se font face, côte à cote, reliés par leurs corps enlacés. Au centre, reposent les deux serpents incrustés incrustés de joyaux, maintenus en l'air par sept rangées d'or regorgeant d'émeraudes et de saphirs, tels les sept chakras contrôlant l'énergie du corps humain.
C'est un bijou imprégné de symboles puissants. En Inde, le symbole du serpent accorderait fertilité et protection. Ci-dessous, deux bijoux en or de la collection Barbier-Mueller à Genève.
© photo Studio Ferrazzini-Boucher
© photo Studio Ferrazzini-Boucher
Le serpent a été également présent dans les collections des créateurs, en particulier sur ce modèle d'Andrew GN pour le printemps-été 2007, lui-même ayant un quart de sang japonais.
photo Marcio Madeira