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Alain.R.Truong
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10 septembre 2008

"Jeff Koons Versailles" au Château de Versailles

Les oeuvres de Jeff Koons, véritable catalogue de la culture populaire, sont ici confrontées au faste et au luxueux des pièces du Château de Versailles.

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Le Château de Versailles accueillera l’exposition "Jeff Koons Versailles" dans les appartements royaux et les jardins du château du 10 septembre 2008 au 14 décembre 2008.

Cette manifestation exceptionnelle présentera dix-sept oeuvres de Jeff Koons, dont celles qu’il a réalisées des années 1980 à nos jours, et qui l’ont rendu célèbre.

L’exposition s’intéresse particulièrement aux rapports intimes entre l’oeuvre et le cadre dans lequel elle s’inscrit. Les oeuvres ont été spécialement choisies pour s’harmoniser avec le cadre dans lequel elles vont être présentées, en l’occurrence les Grands appartements de "l’étage noble", composés des appartements du Roi et des appartements de la Reine.

Ceux-ci forment une suite de plusieurs pièces "en enfilade." Ces Grands appartements figurent parmi les plus prestigieux et les plus importants du Château puisqu’ils constituaient les appartements officiels du Roi Soleil, véritables chefs d’oeuvre de l’art et de l’architecture.

Les oeuvres présentées dans cette exposition ont été sélectionnées in situ par Jeff Koons, afin de mettre en valeur une relation entre chaque oeuvre et le thème de la pièce, ou encore entre les caractéristiques de l’oeuvre et le décor intérieur et l’ameublement, comme le mobilier d’époque, les scultures ou les peintures qui ornent les murs et les plafonds. Le travail de Koons crée une mise en abîme avec ces somptueux appartements royaux, témoignages extraordinaires de l’époque baroque. Ces oeuvres sont symptomatiques du dialogue entre les recherches esthétiques de Jeff Koons et l’école baroque que l’artiste admire tout particulièrement.

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"Balloon Dog" (1999-2000) Photo: Ed Alcock for The New York Times

"Rabbit", l’un des chefs d’oeuvre de Koons, sera exposé dans le Salon de l’Abondance : il s’agit de l’antichambre de l’ancien cabinet des curiosités.

Cette oeuvre est l’une des plus célèbres et des plus emblématiques créations de l’artiste. Elle témoigne d’une sensualité et d’une lucidité glaciale, à laquelle se mêlent désinvolture et abstraction symboliques. Dans les appartements de la Reine, "Large Vase of Flowers" (Grand vase de fleurs) est un hommage chatoyant à la Reine de France et au thème de la maternité car l’oeuvre sera présentée dans la pièce où les dauphins - princes héritiers de la couronne - sont nés.

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"Lobster" (2003).  Photo: Ed Alcock for The New York Times

L’oeuvre s’inspire également du Rococo, et tout  particulièrement de Fragonard et de Boucher. "Lobster" (le Homard) trouvera sa place dans le Salon de Mars, dédié à la fois au dieu grec et à la planète. La forme colorée et le style de l’oeuvre sont inspirées des jouets gonflables pour piscine, mais le matériau utilisé par l’artiste - de l’aluminium polychrome - fait de cet objets du quotidien une oeuvre d’art inattendue. L’exposition se déroulera également dans les jardins du Château où une création majeure de l’artiste, "Split Rocker", sculpture réalisée avec plus de 100 000 fleurs, sera installée dans le Parterre de l’Orangerie.

Les fleurs sont un motif récurrent de l’oeuvre de Koons car elles symbolisent la vie et la grâce. L’oeuvre associe deux profils différents de jouet d’enfant - un cheval à bascule bleu et un dinosaure animé - et ces deux moitiés d’animaux sont articulées par une structure architecturale intérieure. A l’occasion de l’exposition, un catalogue illustré sera publié dans lequel les oeuvres seront reproduites in situ dans le cadre d’une installation exceptionnelle. Cette publication ouvrira plusieurs pistes de recherche et comprendra des essais critiques.

"C'est un honneur de présenter des oeuvres contemporaines au sein du Château de Versailles. Versailles a toujours su ouvrir ses portes au public afin d'établir un dialogue avec la culture contemporaine. J'espère que la juxtaposition entre les créations actuelles - dont mon travail est emblématique - et l'architecture et les objets d'art de Versailles créera un échange stimulant pour le visiteur. En tous les cas, c'est un immense honneur pour moi." Jeff Koons

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Photo: Ed Alcock for The New York Times

Né en 1955 à York en Pennsylvanie, Jeff Koons est sans conteste l’un des plus importants artistes vivants. Il est l’un des rares à avoir su dégager l’essentiel des courants avant-gardistes du siècle, notamment le Pop Art.

Jeff Koons, est un artiste complet dont la création englobe toutes les techniques artistiques : l’installation, la photographie, la peinture, la sculpture sur tous matériaux (bois, marbre, verre, inox), jusqu’à la création assistée par ordinateur. Loin d’être élitiste, Jeff Koons essaie de faire de l’art pour le plus grand nombre.

Koons travaille toujours avec le souci de "traiter de choses avec lesquelles tout le monde peut créer un lien".

Il s’approprie des objets et essaie de "comprendre pourquoi et comment des produits de consommation peuvent être glorifiés". Tout au long de sa carrière, il a utilisé toutes sortes d’articles populaires, d’abord des aspirateurs et des ustensiles électroménagers enfermés dans des caisses de plexiglas et éclairés très cliniquement de néons, puis des ballons de basket en suspension dans des aquariums (grâce à l’aide du Dr. Richard Feynman, Prix Nobel de Physique), puis des bibelots rococo, des souvenirs de bazar (lapins gonflables, bergères ou petits cochons en sucre, Michael Jackson en porcelaine...), enfin et surtout des jouets et des objets intimement liés à l’enfance.

Entre ses mains, les objets les plus courants dépassent le stade de la sérialité et du commun pour devenir de véritables icônes. Son "Inflatable Rabbit", ce lapin gonflable réalisé en inox en 1986, est aujourd’hui reconnu comme une oeuvre emblématique de la fin du XXe siècle. Jeff Koons symbolise une spectaculaire rencontre entre les concepts de Marcel Duchamp, l’aura médiatique de Andy Warhol, l’artisanat d’art et l’imagerie populaire.

L’iconographie qu’il utilise est un véritable catalogue de la culture populaire, non seulement américaine mais aussi mondiale. En modélisant des archétypes de cette culture, il nous confronte avec ce flux d’images dans lequel nous avons baigné depuis l’enfance.

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"Split-Rocker" (2000). Photo: Ed Alcock for The New York Times

Il cherche ainsi à provoquer chez le spectateur un sentiment d’unité et de synthèse et il y parvient formidablement bien. Son "Split-Rocker" en est à ce titre l’exacte illustration - une moitié Dino, une moitié Pony, tous deux issus de l’imagerie de l’enfance - et parle ainsi au subconscient de chacun.

"Jeff Koons Versailles" est un moment exceptionnel qui voit le château de Versailles renouer avec les artistes de son temps au cours d’une promenade qui fait (re)découvrir des lieux connus et méconnus du domaine.

S’il existe un lieu où il faut se risquer à créer une manifestation de notre époque et non un pastiche facile, tentation souvent préférée, c’est Versailles.

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"Louis XIV" (1986) Photo: Ed Alcock for The New York Times

La création artistique contemporaine permet une autre perception de ce monument vivant, réalité toujours changeante, qui n’est pas un modèle figé d’une époque unique, d’ailleurs bien difficile à définir, mais, comme tout élément de notre patrimoine, le fruit d’une stratification complexe de regards et d’interventions, y compris contemporaines.

Elle contribue à briser un peu les clichés afférents à cet endroit qui se matérialisent par une pratique du lieu, parfois convenue et très concentrée.

Il s’agit d’offrir des points de vue nouveaux sur un site que tout le monde pense connaître en révélant ainsi sa complexité contemporaine, sa substance, son épaisseur enfouie sous l’habitude.

"Jeff Koons Versailles" est une promenade, un itinéraire, un parcours dans le "paysage-territoire" de Versailles.

Ce n’est pas une rétrospective exhaustive de l’oeuvre de l’artiste qui n’a étrangement jamais fait l’objet d’une exposition monographique dans un musée français.

Ses oeuvres partout reproduites vont enfin pouvoir être vues et appréciées comme oeuvres d’art qui sont d’ailleurs souvent des tours de force techniques, des chefs-d’oeuvre au sens propre du temps de la monarchie.

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Photo: Ed Alcock for The New York Times

Les pièces choisies témoignent de l’ensemble de la carrière de l’artiste des années 80 à aujourd’hui. Chaque sculpture, le medium de cette exposition, a été choisie avec l’artiste en rapport avec le décor, l’architecture et la fonction de cette enfilade la plus prestigieuse du patrimoine national, chef-d’oeuvre de l’art français.

Les allégories et autres mythes dialoguent avec les recherches pop de Jeff Koons dont les rapports avec le monde baroque ont été maintes fois soulignés.

Belle mise en abîme que l’installation temporaire des oeuvres d’un des artistes les plus populaires dans un des monuments les plus fréquentés du monde. C’est la question de l’in situ qui est sous-jacente à cette proposition. De nombreuses institutions culturelles ont tenté ces dernières années des confrontations entre le patrimoine historique et l’oeuvre contemporaine. La radicalité de cette exposition nous semble différente tant par le lieu choisi que par la systématisation du parcours. Echo, dialectique, opposition, contrepoint… Il ne nous appartient pas de trancher. Ce moment unique veut avant tout susciter la réflexion sur la contemporanéité de nos monuments et l’indispensable nécessité de la création de notre temps.

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"Michael Jackson and Bubbles" (1998) Photo: Ed Alcock for The New York Times

Notre-Dame de Paris, les Invalides, le Panthéon, le Louvre, Versailles, pour ne citer que quelques-uns des plus connus, sont de véritables mille-feuilles d’interventions, en leur temps contemporaines, à côté desquelles "Jeff Koons Versailles" est d’une échelle plus modeste. Pourtant à chaque fois les mêmes objectifs : ne jamais réduire à néant le caractère singulier de tout geste artistique et ne jamais patrimonialiser l’irréductible imaginaire du créateur.

Quelques principes qui nous ont guidé pour cette expérience unique qui ne dure que trois mois : éviter le piège de l’art contemporain "intégré" au monument historique ; (re)découvrir un lieu ; faire appel au savoir-faire des acteurs du domaine, notamment les jardiniers ; se réjouir de travailler avec un artiste vivant et des émotions, des échecs et des surprises qui en résultent ; donner du plaisir.

Faire confiance à l’un des meilleurs artistes de notre temps pour révéler un autre Versailles, un Versailles d’aujourd’hui, monument vivant sous l’angle de sa valeur d’usage, tel est le propos de cet événement.

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"Pink Panther" (1988) Photo: Ed Alcock for The New York Times

Plaisirs des sens, au cours d’une marche, nouveau labyrinthe versaillais dont la seule finalité est de divertir, aux deux sens du terme, le promeneur, au delà des clichés. Une folie éphémère, un risque à prendre, car Versailles, autrefois "terrain d’expériences et laboratoire" multidisciplinaire des créations les plus audacieuses, notamment lors des fêtes, mérite ce regard artistique contemporain. Elena Geuna et Laurent Le Bon, commissaires de l’exposition

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Jeff Koons, Inflatable Rabbit, vue de l'exposition "Jeff Koons Versailles", 2008; Courtesy Château de Versailles © Jeff Koons

PARIS.- The Château de Versailles will present the exhibition Jeff Koons Versailles, which will be held from September 10th 2008, to December 14th, 2008 in the Royal Apartments and in the gardens of the Castle. This unique event will present seventeen Jeff Koons’ works, including his most signifi cant works from the Eighties to these days.

The project focuses on the close relationship between each work and the space surrounding it. The works have been selected specifi cally for Les grands appartements at the piano nobile, composed by Les appartements du Roi (The King’s apartments) and Les appartements de la Reine (The Queen’s apartments), which formed a suite of several rooms “en enfi lade”. These large apartments are the most prestigious and important spaces of the Castle, since they were the offi-cial halls of the Sun King, composed as one of the richest expression of art and architecture.

The works presented in the exhibition have been selected in situ by Jeff Koons, highlighting an inner relationship between each artwork and the theme of the room, or the specifi c features of the work and the decorative details and the furnishings of the location, such as the original ancient furniture, the stucco elements and paintings on the walls and the ceilings. Koons’ works create a relation with these sumptuous royal apartments, extraordinary expression of the Baroque period and visual representation of the grandeur of the Roi Soleil. The artworks are the icons of the dialogue between Jeff Koons artistic research and the Baroque art, particularly admired by the artist.

Rabbit, one of Koons’ masterpieces, will be located in Le salon de l’Abondance, the antechamber of the ancient cabinet des curiosités ou des raretés. The work is one of the most well-known and emblematic Koons’ creation. It has a glacial sensuality and lucidity, combined with symbolic levity and abstraction.

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Jeff Koons, Rabbit (1986), exposé dans le Salon de l’Abondance. Collection privée, Studio Jeff Koons. Stainless steel, 104,1 x 48,3 x 30,5 centimètres. Edition of 3 plus AP

The exhibition will also include the gardens of the Castle, in which one important work Split Rocker, a sculpture created by ten of thousand fl owers, will be installed in the Parterre de l’Orangerie. Flowers are a recurring elements throughout Koons’ work: they are a symbol of life and grace. The work combined two different profi les of rockers – a blue rocking horse and an animated dinosaur – and these split parts are sustained by an interior architectural structure.

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Split-Rocker – installé dans les Jardins de l’Orangerie (2000) Jeff Koons. Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont, Paris

The King’s state apartment
The King’s State Apartment, which was remodelled several times, received its fi nal décor between 1671 and 1681 as a result of the work supervised by Charles le Brun who designed a suite of rooms dedicated to the planets gravitating around Apollo, the god symbolising the sun (Louis XIV’s emblem) in Greek and Roman mythology. It consists of a series of seven drawing-rooms overlooking the North Parterre, each romm having a specifi c purpose, buffets, games, dancing, and billiards, during the reception given by the the King for the Court. From 1684, it was exclusively use for audiences and Court entertainement since the King lived in the rooms overlooking the Marble Courtyard.

The Hall of Mirrors
The War Drawing-Romm, the Hall of Mirrores (73 metres long, 10.50 metres wide and 12.30 metres high) and the Peace Drawing-Room form a magnifi cient series of rooms extending along the western façade of the Château looking out onto the Grand Perspective of the gardens. The project was carried out by the architect Jules Hardouin-Mansart and the painter Charles le Brun between 1678 and 1686. The paintings on the vaulted ceiling illustrate events in the lige of Louis XIV, from the time he began to reign in his right in 1661, until the Peace of Nijmegen in 1678. The King would pas through the Hall of Mirrors every day on his way to the Chapel. It was also a passageway between the King’s and Queen’s apartments Finally, the Hall of Mirrors was used for large receptions, royal weddings, and ambassadorial presentations (the throne woud be stup there for latter occasions).

The Queen’s apartment
The Queen’s Apartment, installed at the same tima as the King’s State Apartment, consists of four rooms. This apartment was occupied by each queen in succession (the last being Queen Marie-Antoinette) and several dauphines, and also underwent many changes, which explains the variety of decoratives styles in contrast with the unity of the King’s State apartment. This apartment, where the Queen lived out her public life (all of the royal children were born in the large bedchamber), was supplemented by private rooms overlooking the courtyards, allowing a greater degree of privacy.

In the Queen’s apartments, Large Vase of Flowers is a colourful homage to the French Queen and to theme of maternity, since it will be presented in the room in which the “dolphins” – the princes designated to the crown - were born. The work also refers to Rococo, especially to Fragonard and Boucher.

Lobster is installed at Le salon de Mars, dedicated to the Greek god and, in the same time, to the planet. The colourful shape and design of the work derive from the inflatable children’s pool toys, but the material used by the artist – polychromatic aluminium - transforms this everyday objects into an unexpected works of art.

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"Lobster", le homard géant en aluminium polychrome créé par Jeff Koons (2003), est accroché dans le salon de Mars du château de Versailles. coll. michael et B.Z. schwartz, studio Jeff koons

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Photo: Ed Alcock for The New York Times

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Commentaires
W
Ah si seulement mes gonflages pouvaient prendre la même valeur, j'en financerai des films rigolos.<br /> <br /> Pour ma part je ne demande aucune interdiction, l'idéal étant peut-être une distinction nette entre le patrimoine public et les musées privés.
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A
Merci à Arthur Wneir. Excellent, j'ai bien ri. La dérision de la dérision... Je suis d'accord que JK bénéficie d'un énorme coup de pub, ce qui va faire grimper la valeur de ses oeuvres, au bénéfice de l'un de ses plus grands collectionneurs français, François Pinault, dont le conseiller artistique fut Jean jacques Aillagon, actuel Président de Versailles... Le monde est petit, quand même! Mais de là, à interdire l'art contemporain de pénétrer au Château de Versailles, il y a un abîme...
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A
Fut celle des disciples de Koons :<br /> http://labaf.blogspot.com/2008/09/gonflage-lexposition-koons-du-chateau.html
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