Martin Bruneau, "Mirabilis",
La peinture de Martin Bruneau prend sa source dans une, voire plusieurs oeuvres des maîtres tels que Rembrandt, Vélasquez, Courbet ou Poussin. Ici, il s'inspire de "l'Ex-voto" de Philippe de Champaigne, pour ré-interroger la notion de miracle.
Martin Bruneau, Petit Mirabilis. Huile sur toile. 25 x 20 cm. Courtesy Galerie Isabelle Gounod © Martin Bruneau
En collaboration avec la Galerie Isabelle Gounod, l'abbaye de Maubuisson présente "Mirabilis", une exposition de Martin Bruneau: peintures à l'abbaye du 1er octobre au 5 novembre 2008 ; la Galerie Isabelle Gounod présente, parallèlement, du 19 septembre au 25 octobre, dans son nouvel espace parisien, une série de peintures accompagnant les deux pièces monumentales présentées à Maubuisson.
Depuis une quinzaine d'années, la peinture de Martin Bruneau, né en 1960 au Canada, revisite celle des grands maîtres: Rembrandt, Vélasquez, Courbet, Poussin et aujourd'hui Philippe de Champaigne.
A l'invitation de l'abbaye de Maubuisson et en écho à la vie religieuse du site, l'artiste réalise deux peintures monumentales (3,12 x 7 mètres) qui prennent place dans l'ancienne salle du Chapitre.
Une toile mystique d'action de grâce, "l'Ex-voto" peint par Philippe de Champaigne en 1662 en a été le point de départ. Aux côtés de sa fille Catherine dont il célèbre la guérison miraculeuse, le peintre classique représente Agnès Arnauld, soeur d'Angélique Arnauld, abbesse de Maubuisson et grande figure du Jansénisme.
Confirmant qu'une oeuvre peut être faite d'une, voire de plusieurs autres oeuvres, la peinture de Martin Bruneau prend à bras-le-corps les icônes du passé et tire son ressort de ces emprunts.
Le geste du "remploi" traverse les deux vastes compositions imaginées pour l'abbaye. Elles dialoguent entre elles, avec le lieu et avec le présent.
Perturbés par des effets de trame, les motifs hérités des maîtres du passé ou issus d'images d'actualités basculent dans le registre complexe de la réécriture.
C'est dans la perspective d'une actualité environnementale annonciatrice de catastrophes imminentes que Martin Bruneau ré-interroge l'horizon du miracle. Sur un mode qui n'est ni celui de la citation, ni celui du détournement, la reprise des images devient alors destitution et constitution de l'art du peintre.
Entre hommage et interprétation, l'oeuvre met en jeu des phénomènes de contextualisation des signes, questionne les processus de rupture et de continuité et ouvre un espace de lecture critique, laissé au libre "regard" du spectateur.
01 oct. - 05 nov. 2008. Saint-Ouen l'Aumône. Abbaye de Maubuisson. Rue Richard de Tour 95310 Saint-Ouen l'Aumône - T. 33 1 34 64 36 10 - abbaye.maubuisson@valdoise.fr - http://www.valdoise.fr