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Alain.R.Truong
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21 octobre 2008

Jean-Pierre Raynaud (Ne En 1939). Pot Rouge, 2004

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Jean-Pierre Raynaud (Ne En 1939). Pot Rouge, 2004

Résine peinte. Cachet de la signature sous la base. Edition à 8 exemplaires. 90 x 100 x 100 cm (353/4 x 391/4 x 391/4 in.) - Estimation : 50 000 / 60 000 €

Inaugural, cathartique, salvateur, fécond… rouge : le pot de Jean-Pierre Raynaud lui est intime : « C'est le geste dont je suis le plus sûr de ma vie. Ce geste conjugue tout, il conjugue mon destin, les passions, sans doute mon désespoir, les plaisirs de la vie. Geste de maturité et d'enfance, geste initial et d'accomplissement, qui n'évolue pas et se perpétue, il est hors d'âge. » dévoile l'artiste.
Originel et singulier, il est un référent mental nécessaire… et indissociable de la création de Raynaud tant est si bien que l'on se surprend à regarder les balcons différemment depuis son apparition dans l'art contemporain.
Véritable emprunt à la vie, il hérite du Nouveau Réalisme quant à une nouvelle approche perceptive du réel plus que de Duchamp dont il s'éloigne quant à la théorie : Raynaud ne détourne pas l'objet de son sens, mais le sens de celui qui l'observe. L'artiste n'induit pas une nouvelle forme d'art ais un tout nouveau regard.
Dialectique substantielle entre l'inertie que figure un simple pot et le vivant terreau qu'un tel réceptacle symbolise, l'oeuvre de Jean-Pierre Raynaud condamne l'organique : « A l'école, on m'avait appris à soigner les fleurs mais pas à les empêcher de mourir. Je décidais d'éviter de nouvelles victimes en remplissant les pots avec du ciment » dit-il. Dans un acte manqué lourd de sens, il ligature la vie… avant que celle ci ne soit avortée.
Dans une pulsion primitive qui, lui, le rendra à la vie, il condamne à jamais l'accès de son pot en oblitérant ce dernier de ciment ou d'un couvercle dont il est seul le gardien. Son oeuvre à cet égard semble tout entière fondée sur l'univers mental de l'espace clos. D'une lourdeur hermétique que confère l'objet sculpté, il évolue quant au traitement esthétique en faisant les mêmes en plastique dès 1971… Dévoilant ainsi leur fragilité, ceux-ci offrent à notre regard l'absence de contenu dans l'épure de son art.
Teintés d'une couleur qui révèle l'émotion inhérente à la puissance psychologique des oeuvres de Jean-Pierre Raynaud, dans un travail sériel la couleur-devenue prédatrice dans l'univers végétal- s'avèrera rituelle. Vide, il porte en lui le totem de l'horror vacui, emplissant pourtant l'espace de sa présence frontale. Nomade, il observe en secret de son pari pascalien (incarnant structurellement l'infiniment grand (6 m) et l'infiniment petit (3 cm) nos regards étonnés et de sa présence devenue familière habite chacun de nos jours…comme un veilleur amoureux.

Vente du Samedi 25 octobre 2008. Art Contemporain - Partie I (lots 1 à 80). Cornette de Saint Cyr - Paris. Tel 01 47 27 11 24

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