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Alain.R.Truong
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21 octobre 2008

Jean-Michel Basquiat (1960-1988) - Andy Warhol (1928-1987). GE, 1986

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Jean-Michel Basquiat (1960-1988) - Andy Warhol (1928-1987). GE, 1986

Huile, acrylique et sérigraphie sur toile. Signée par les deux artistes au dos. Cachet de « The Estate of Andy Warhol » et « The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. ». Numérotée PA 99.022 au dos. 214 x 195,6 cm (84 x 77 in.)

Provenance
- Galerie Bruno Bischofberger, Zürich
- Collection Gianni Versace, New-York

L'affiche, historique, fit le tour du monde : Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat dans leur costume Everlast nous annonçant leurs toutes premières collaborations. Combat placé sous l'égide de Bischofberger qui eût l'idée de faire s'affronter leur génie. « Leur collaboration semblait aller de soi, sans effort. C'était une sorte de conversation corporelle, qui se matérialisait par des couleurs plutôt que par des mots. Leur sens de l'humour, leurs remarques pointues, tout passait par la peinture » commentera Keith Haring.
Dialogue-symbole de deux générations, deux origines qui se sont construites sur un même référent commun : l'Amérique dont la toute puissance se retrouve au sein de cette oeuvre. A cette époque en effet, la General Electric Company est l'entreprise haute technologie la plus importante du monde qui fut ainsi qualifiée par le journal Wall Street dans les années quatre-vingts : « Une des plus importantes et fascinantes institutions de la société américaine du XXème siècle ». Née d'une fusion en 1892, GE est la seule survivante des dix-huit compagnies qui composent l'indice Dow Jones créé l'année suivante. Entre 1981 et 1990, le prix de son action est considéré comme le nouveau mètre étalon.
Une telle puissance ne pouvait que séduire Warhol, cette entreprise dont le porte-parole n'est autre que le Président Reagan lui même scandant fièrement à la télévision son slogan : «Imagination at work ».
Sous la main agile de l'ancien publicitaire, pour la première fois depuis 1962, le pinceau reprend vie sous ses doigts et c'est alors qu'apparaissent les caractères GE…à la limite de l'écriture manuelle et mécanique. En lettres d'or s'illuminent dans cette oeuvre le symbole de la Generous Electric, ainsi que l'on surnommée des millions d'employés.
A l'efficacité du Pape du Pop, Basquiat ajoute une foule de visages foisonnante, véritable empreinte humaine de cette oeuvre.
Identifiés par des lettres qui voltigent, comme autant de vies dispersées, tous se rassemblent sous le seul mot lisible de l'oeuvre : ALERT. Multilinguiste, Basquiat par ses êtres multicolores induit le danger que corrobore le sigle trop parfait de cette multinationale… quant à l'exploitation mondiale.
Dans une gestuelle caractéristique de son art, Basquiat inscrit la présence humaine dans cette oeuvre lui qui un jour vendit à Warhol, alors qu'ils ne se connaissaient pas, une carte postale sur laquelle était écrite au dos « Man Made ». De ce dialogue entre deux artistes naît une rencontre entre l'idiome et le sigle, entre le balbutiement et le produit fini, entre deux êtres dont les rencontres sont griffonnées sur le journal de Warhol : « Lundi 4 octobre 1982 : Rencontré Bruno Bischofberger (taxi $7,50). Il est venu me voir avec Jean-Michel Basquiat. C'est le gosse qui signait SAMO quand il était sur le trottoir de Greenwich Village à peindre des t-shirts. C'est un de ces gosses qui me rend fou. Il est noir mais certains disent qu'il est Portoricain, alors je ne sais pas (…). Un jour il a essayé d'être peintre à Greenwich Village.
Mardi 4 octobre 1984 :Jean-Michel est passé au bureau pour peindre. Mais il s'est endormi par terre. Il avait l'air d'un clochard allongé là. Je l'ai réveillé.
Il a fait deux chefs-d'oeuvre qui étaient formidables.
Jeudi 9 mai 1985 : Suis passé prendre Jean-Michel (taxi $6). Il s'est remis au travail et ce qu'il a fait est formidable, c'est vraiment emballant, je pense que ça restera.
Jeudi 27 novembre 1986 : Il (Basquiat) a raconté que son père écrivait un livre. Il a ajouté (rires) : Il n'est même pas drogué, comment put-il écrire un livre ? C'est la première fois que j'entends Jean-Michel dire quelque chose de drôle. Je me demande si c'est son sens de l'humour
»
Au coeur de cette rencontre il est cette collaboration, qui affirme pour chacun d'eux la définition même de leur oeuvre : l'Absence (Warhol jamais ne laisse percevoir ses sentiments, son empreinte) et la Présence (Basquiat inscrit son âme dans chacun de ses traits) qui à elles deux caractérisent notre identité humaine…

Vente du Samedi 25 octobre 2008. Art Contemporain - Partie I (lots 1 à 80). Cornette de Saint Cyr - Paris. Tel 01 47 27 11 24

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Commentaires
K
c trow bo
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