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Alain.R.Truong
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13 décembre 2008

Matthias Stom (1600-après 1650), Mucius Scaevolla devant Porsenna

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Matthias Stom (1600-après 1650), Mucius Scaevolla devant Porsenna, huile sur toile, 102 x 118,5 cm. Estimation : 150 000/200 000 €.

Autrefois connu sous le nom de "Maître de la mort de Caton", Matthias Stom s’est probablement formé à Utrecht dans l’atelier de Bloemart, qui lui transmit l’héritage caravagesque de Honthorst. On possède aujourd’hui encore peu de renseignements biographiques. Sa présence est mentionnée à Rome, de 1630 à 1632, puis en Sicile en 1641, où il serait mort quelques années après. On peut penser qu’il séjourna à Naples assez longtemps, comme semble l’attester le nombre de peintures conservées dans cette ville et sa région. On connaît deux autres versions de notre sujet peintes par Stom. L’une, en mauvais état, est conservée au musée de Messine, l’autre, à l’Art Gallery of South Wales à Sydney, présente de grandes dimensions et un éclairage plus contrasté, des effets caravagesques typiques de la période sicilienne. Notre peinture, brossée dans une plus grande unité de tons ocres et bruns, présente un cadrage serré sur les deux protagonistes. La scène est tirée de l’Histoire romaine de Tite-Live, livre II, chapitre XII, dans l’édition Budé. Caius Mucius, jeune patricien romain, décide de mettre fin au siège de Rome par Porsenna, roi étrusque. Il s’introduit déguisé dans le camp ennemi, pour poignarder le roi. En fait, il tue son secrétaire, dont le corps gît à gauche de notre tableau. Aussitôt arrêté par les gardes de Porsenna, il le défie de ces paroles rapportées par Tite-Live : "Je suis citoyen romain, on m’appelle Caius Mucius. Ennemi, j’ai voulu tuer un ennemi et je ne suis pas moins prêt à recevoir la mort que je ne l’étais à la donner. Agir et souffrir en homme de cœur est le propre d’un Romain, et je ne suis pas le seul que ses sentiments animent. De nombreux autres après moi aspirent au même honneur. Apprête-toi donc, si tu crois devoir le faire, à combattre un ennemi à chaque heure du jour. Tu rencontreras un poignard et un ennemi jusque sous le vestibule de ton palais." Le roi étrusque décide de le faire torturer pour livrer les secrets du complot. Notre héros pose alors sa main droite - celle qui a failli en se trompant de personne - sur un brasier tout proche en prononçant cette phrase héroïque : "Vois combien le corps est peu de chose pour ceux qui n’ont en vue que la gloire." Ce courage impressionne tant Porsenna qu’il le libère. Mucius, désormais gaucher, ce qui lui vaut le surnom de Scaevola, rentre en héros à Rome, où le Sénat lui accorde des terres sur la rive droite du Tibre, les "prés muciens". Cette légende romaine a encore inspiré un tableau à Charles Le Brun dans les années 1640, ainsi qu’à Boucher et à Tiepolo au siècle suivant.

Mardi 16 décembre, Espace Tajan, à 18 h. Tajan SVV. Cabinet Turquin. www.tajan.com

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