Paris Fall 2009 Men : Number (N)ine
Absolument surprenant et tellement créatif! Mais terriblement difficile à porter si on a dépssé 20 ans... C'est là qu'on regrette de ne plus les avoir!
Photo: Marcio Madeira
Le dossier de presse insiste et pourtant pas si facile de déceler sur le podium une telle histoire : le créateur prétend avoir trouvé l'inspiration alors qu'il se trouvait complètement isolé dans une chambre en Alaska ; l'expérience de la solitude voilà le point de départ de ce défilé. La suite est encore plus étrange, il ferme les volets, se coupe du grand espace, et trouve comme seule fenêtre son âme. Quelques instants après, il se concentre sur les objets qu'il entoure : les animaux empaillés, la matière des rideaux et le dessin du tapis. Inspiré par ces matières, il décide de les incarner à travers sa nouvelle collection et d'exprimer ainsi « l'esthétique de la solitude ». Pas sûr que chacun pourrait reprendre à son compte ce concept de décoration « intérieure », mais il est sûr que Miyashita, le créateur de Number (N)ine détient une capacité d'imagination à l'abri du temps et de ses convenances. Sa poésie vestimentaire pourrait être incongrue en ces temps un peu durs, mais l'artisanat délicat dont il pare ses hommes couvert d'une résille de filaments en daims, une voilette sur le temps des autres, touche assez facilement le regard et flatte la rêverie. Il est aussi facile d'imaginer que dans cette chambre Miyashita n'a pas trouvé que des objets d'une banalité affligeante : ses hommes ont des allures de pages de l'époque de Cromwell, portent l'habit 17ième et ses draperies de couleurs délicates telles que lavande ou cognac, le tout réchauffé par des shorts, des jodhpurs en fourrure ou dans une laine bouillie. Les vestes ont de savoureux détails comme des brandebourgs sur des uniformes qui pourraient être aussi d'inspiration tyrolienne. Ces « tireurs » de solitude ont quelque chose d'assez unique parmi les propositions du moment. Enfin, dans la collection, des vestes en laine beige ou grise feutrée apportent une touche presque Chanellissante à l'ensemble de cette horde étrange et attirante. Fabrice Paineau www.menstyle.fr
The worn layers of brocade and lace looked Shakespearean to some in the audience. Others nursed images of exhausted conquistadores hauling themselves out of the surf on the shores of the Yucatán. Well, think again, you wild-eyed dreamers. The extraordinary detailing in Takahiro Miyashita's Fall 2009 offering was inspired by the curtains, carpets, and fixings of a hotel room in Alaska, where the designer found himself trapped during one of his road trips. (The collection was called "A Closed Feeling," so one assumes the room was on the small side.) The gold brocade? A sofa. The ornate buttons? Plucked off that sofa. The ruching? Curtains, obviously. The tassels? A riff on a curtain tieback. You could play this game on and on. Even the fur in the collection was a transmutation of the animals stuffed and mounted in Miyashita's hotel room. And does that mean the netting concealing the faces of the models could be construed as a metaphor for the anonymity of hotel life?
The immaculate, obsessive execution of Miyashita's clothes is always enthralling, and the designer's lifelong passion for punk and grunge balanced the fustiness of his inspiration (there was the odd tang of mosh pit). And it was great to see the models carrying books rather than bags. But why did the invitation feature a great big ice-cream sundae? "Ask my brain," whispered the designer. "I don't know."— Tim Blanks www.menstyle.com