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Alain.R.Truong
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28 janvier 2009

Pieter de Hooch (Rotterdam 1629-1684 Amsterdam), Jeune femme nourrissant son perroquet

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Pieter de Hooch (Rotterdam 1629-1684 Amsterdam), Jeune femme nourrissant son perroquet

signé 'PD Hooghe' (sur la fenêtre à gauche). huile sur toile. 52 x 44,5 cm. (20½ x 17½ in.) Estimate €200,000 - €300,000

Provenance: Vente Constantin, Paris, 18-19 mars 1816, lot 44, où acquis (380 francs) par
A. Pérignon; sa vente, Paris, 10 décembre 1817, lot 25 (300 francs).
Collection T.Ward, d'où acquis le 4 février 1904 par la Galerie Sedelmeyer, Paris, d'où acquis le 7 février 1905 par Vischer Boetger.
Collection H.B. Jacobs, Baltimore, avant 1927; vente Clark et autres (H.B. Jacobs), New York, 23 octobre 1941, lot 54, ill.
Collection Baron Cassel; sa vente, Paris, Galerie Charpentier, 9 mars 1954, lot 37.
Galerie Pardo en 1954.
Vente anonyme, Paris, Hôtel Drouot, 21 février 1997, lot 25.

Literature: C. Hofstede de Groot, A catalogue raisonné of the works of the most eminent Dutch painters of the seventeenth century, vol. I, Londres, 1907, no. 115.
C. Brière-Misme, 'Tableaux inédits ou peu connus de Pieter de Hooch', in Gazette des Beaux-Arts, 1927, 5ème période, p. 273, no. 16.
W. R. Valentiner, 'Pieter de Hooch. Des Meisters Gemälde in 180 Abbildungen mit einem Anhang über die Genremaler um Pieter de Hooch und die Kunst Hendrick van der Buchs', Klassiker der Kunst, Berlin-Leipzig, 1929, vol. 35, p. 166 (décrit comme "sur panneau").
P. C. Sutton, Pieter de Hooch, Oxford, 1980, no. 48, fig. 149 ('localisation actuelle inconnue').
P.C. Sutton, cat. exp., Pieter de Hooch 1629-1684 (Dulwich, G.-B., sept.-nov. 1998 puis Hartford, E.-U., déc. 1998-fév. 1999), p. 178, fig. 2.

Exhibited: Paris, Galerie Sedelmeyer, 1905, no. 16 (catalogue The Nine Hundred Paintings by Old Masters belonging to the Sedelmeyer Gallery, p. 24).
Grand Rapids, Art Gallery, Masters of Dutch Art, 1940, no. 16.

Notes: Jeune femme nourrissant son perroquet est daté par Peter Sutton (op. cit.) vers 1680, c'est-à-dire à la fin de la vie de Pieter de Hooch. L'artiste résidait alors à Amsterdam depuis une vingtaine d'années. Il avait quitté Delft vers 1660 et son art, qui au milieu du siècle pouvait être comparé à celui de Johannes Vermeer, était désormais plus proche de l'élégance aristocratique de Gerard Terborch: aux arrières-cours delftoises avaient succédé de patriciens intérieurs, à l'intérêt pour l'espace et la lumière un goût des détails virtuoses et des étoffes éblouissantes. Cette évolution fut parallèle à celles d'autres artistes importants et correspondait sans doute aux attentes de la riche clientèle amstellodamoise. Il ne faut d'ailleurs pas voir dans Jeune femme nourrissant son perroquet la représentation fidèle de bourgeois hollandais pris 'sur le vif' chez eux. Dans toutes ses scènes d'intérieur, de Hooch réemploie les mêmes accessoires, les mêmes habits, mais aussi les mêmes archétypes; ainsi Sutton rapproche-t-il les personnages de ceux du Couple assis jouant de la musique en présence d'une servante (Saint Petersbourg, Musée de l'Ermitage) et de la Femme et sa servante (Lille, Musée des Beaux-Arts).

La cage ouverte de l'oiseau est pour les contemporains de l'artiste une allusion transparente à la virginité perdue; de même, le petit chien, parfois symbole de luxure, peut au contraire apparaître ici comme une évocation de la fidélité conjugale. La sérénité joyeuse de la scène fait néanmoins passer au second plan cette symbolique: le couple, assisté d'une servante souriante, est pourvu de ses attributs, signes extérieurs de richesse, et le petit épagneul ainsi que le perroquet, animal exotique et donc luxueux, sont tout simplement les principaux d'entre eux. On retrouve ce perroquet sur plusieurs autres scènes d'intérieur de de Hooch. Présent dès le milieu du siècle dans les portraits de la Cour de Louis XIV, il témoignerait de l'influence des manières et de l'art français aux Pays-Bas, que les armées de Turenne avaient envahis en 1672. En ces temps difficiles, faut-il alors voir les tableaux de la dernière période du peintre comme un rêve, témoignage d'une prospérité fictive? Il est émouvant de penser que malgré le raffinement et l'opulence d'une oeuvre telle que Jeune femme nourrissant son perroquet, Pieter de Hooch terminerait sa vie quelques années plus tard à l'asile, dans le plus total dénuement.

A young woman feeding a parrot.

signed 'PD Hooghe'. oil on canvas. Estimate $265,605 - $398,407

A young woman feeding a parrot has been dated by Peter Sutton (op. cit.) to around 1680, close to end of Pieter de Hooch's life. At that time, the artist had been living in Amsterdam for approximately twenty years. He had left Delft circa 1660 and his art, which in the middle of the century could be compared to that of Johannes Vermeer, was much closer to the aristocratic elegance of Gerard Terboch, the rear courtyards of Delft having given way to sumptuous interiors and his interest in space and light having been succeded by a taste for elaborate detail and luxurious fabrics. These changes were similar to those displayed by other major artists, no doubt in order to suit the taste of a wealthy Amsterdam clientele. A young woman feeding a parrot should not be seen as a faithful representation of the Dutch middle-classes captured in 'real life' in their homes. De Hooch reuses the same props, the same costumes and the same archetypes in all his interior scenes, as compared by Sutton to the characters in A couple making music at a table, with a serving girl (Saint Petersburg, Hermitage Museum) and A woman with a serving girl (Lille, Palais des Beaux-Arts).

The open bird cage would have been recognised by the artist's contemporaries as an unambiguous allusion to lost virginity; in the same manner, the small dog, occasionnally a symbol of lust, may be seen in this painting as a reference to marital fidelity. The cheerful serenity of the scene nevertheless pushes these symbolic references in the background. The couple, attended by a smiling servant, is surrounded by its everyday possessions, and the little spaniel like the parrot -an exotic animal and therefore an expensive pet- are simply the main symbols of their wealth. The parrot reappears in several other interior scenes by de Hooch. Used since the middle of the century in portraits from the Court of Louis XIV, it could reveal the influence of French manners and art in the Netherlands, invaded by Turenne's armies in 1672. In these difficult times, should these works from the painter's last period be seen as a dream, an image of fictional prosperity? It is poignant to think that, despite the refinement and opulence of a painting such as A young woman feeding a parrot, Pieter de Hooch would end his life only a few years later in an asylum, in a state of complete destitution.

Christie's. collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. 23 - 25 February 2009. Paris www.christies.com Image Christie's Ltd 2009

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