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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
31 mai 2009

Paire de fauteuils à la reine et à carreau. Estampillée Jean-Baptiste II Tilliard. Paris, vers 1755-1760 – Epoque Louis XV

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Paire de fauteuils à la reine et à carreau. Estampillée Jean-Baptiste II Tilliard. Paris, vers 1755-1760 – Epoque Louis XV

Chaque fauteuil estampillé « Tilliard » sur la traverse postérieure du siège. Bois de hêtre laqué bleu, dans sa peinture d’origine. Dimensions: Hauteur 95 cm- 37½ in - Largeur  63 cm- 24¾ in - Profondeur 54 cm- 21¼ in

Note: Ces deux fauteuils possèdent des dossiers plats et doivent donc être qualifiés de sièges à la Reine. Ce type de siège pouvait tout aussi bien être placé contre un mur comme meuble meublant, ou au centre d’une pièce en meuble volant. La garniture des sièges munie d’un coussin était au XVIIIème siècle qualifiée d’à carreau.

Ces sièges sont très caractéristiques de l’ultime évolution du style Rocaille qu’il est convenu d’appeler Rocaille symétrisé classicisant (voir Pallot, B., L’art du siège au XVIIIème siècle, paris, 1987, p. 153). Ce goût est illustré par Jean-François Blondel, dans son article paru en 1762 dans l’Encyclopédie et qui reprend largement les réalisations de l’architecte Contant d’Ivry pour le palais Royal à Paris. Il le définit comme le juste milieu entre ces deux excès, celui de la pesanteur de nos anciens (à savoir le classicisme) et celui de cette frivolité (c’est-à-dire le Rocaille). Eut égard à l’importance accordée à Contant d’Ivry dans ce texte, il est probable que celui-ci ait été l’initiateur de ce nouveau goût.

Particulièrement chère au yeux de cet ornemaniste, on notera la présence de la coquille largement ouverte et accostée de deux guirlandes en corde à puits placée au centre de la traverse frontale de l’assise, ainsi que les forts enroulements des bouts de pieds et des consoles d’accotoirs. Tous ces éléments se retrouvent sur les planches illustrées de l’Encyclopédie (voir Pallot, 1987, p. 157, reprod.). Toutefois, Tilliard va ici plus loin dans l’évolution, en faisant reposer celle-ci sur des cubes ornés d’ombilics et de grecques sur les faces latérales. Leur section carrée tranche elle-même avec le reste du siège qui demeure encore Rocaille. On pourrait ainsi qualifié ces sièges de Tilliard de plus classicisant que l’œuvre de Contant d’Ivry.

Signalons que l’on connaît un canapé en bois doré qui appartint à la galerie Didier Aaron qui reprend entièrement le même vocabulaire stylistique et la même ligne de structure. La dorure de ce siège comme la laque bleue des sièges étudiés est d’époque. Il peut donc s’agir soit de deux commandes différentes, où le menuisier en siège aurait reprit exactement le même type de fut, soit d’un commande unique. Dans ce dernier cas, les fauteuils auraient été utilisés comme sièges volants et le canapé, nécessairement comme meuble meublant. Cette différence de finition sur ces deux catégories de sièges était parfois utilisée dans une même pièce comme le révèle le célèbre mobilier réalisé pour la marquise de Marboeuf.

Jacques-Jean-Baptiste TILLIARD : (1723-1798). Fils de Jean-Baptiste Tilliard chez qui il fit son apprentissage, il fut reçu maître en 1752. Il travailla avec son père jusqu’en 1766, date à laquelle il reprit la direction de l’atelier paternel rue de Cléry « Aux Armes de France », où il exerça jusqu’à la Révolution. Il devint rentier et se retira rue de Beauregard, où il mourut célibataire.

Didier Aaron & Cie.  Email : contact@didieraaron-cie.com - Site : http://www.didieraaron-cie.com

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Commentaires
S
de la part de jacqueline soulias/bib/mob nous n'avons pas de mono sur jb tilliard précisèment mais il est évoqué dans divers dicos/encyclopédies je vous en ferais une synthèsecopie mais sur internet vous pouvez trouver...
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