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Alain.R.Truong
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31 mai 2010

Trésors de la Collection Veil-Picard @ Christie's Paris

Portail___2_pages

Jacques-André Portail (1695-1759) Deux pages, pierre noire et sanguine, 27 x 23,5 cm. Estimation €150.000-180.000. Photo: Christie's Images Ltd., 2010

Paris - Christie's a l'honneur d'annoncer la vente d’un ensemble de quinze oeuvres provenant de la Collection Veil-Picard. Cette collection est considérée comme l’une des références absolues en matière de peintures et de dessins français des XVIIIe et XIXe siècles. Cet ensemble exceptionnel porte le sceau de l’une des plus prestigieuses lignées de collectionneurs français qui, par l’acuité du regard, la sûreté du goût et le discernement, prend place au panthéon des grands amateurs. Ces œuvres seront proposées lors de la vente des Tableaux et Dessins Anciens et du XIXème siècle le 23 juin à Paris. Parmi les œuvres les plus prestigieuses de la collection, trois dessins par Jean-Auguste-Dominique Ingres dont le célèbre Portrait de l’architecte Alexandre Bénard, (estimation : €400-600.000). C’est l’une des rares figures agrémentée d'un paysage à l'arrière-plan, ce dessin est daté ‘’Rome 1818’’. Au milieu des ruines du Forum romain, Ingres nous présente un personnage élégant, posant avec un flegme naturel. La minutie avec laquelle Ingres s’applique à décrire ses riches vêtements nous apparaît nettement dans le détail de la breloque qu’il sublime par l’emploi de rehauts de bronze. Bénard, représenté en jeune homme, aux cheveux ramenés sur le front en coup de vent selon la mode du temps, exprime parfaitement l’élégance nonchalante des premières années de la Restauration. La longue redingote dite à la polonaise qui recouvre l’habit dégagé est d’un effet particulièrement recherché. Ses brandebourgs sont un écho aux uniformes militaires du Premier Empire et aux armées d’occupation positionnées en France en 1815.

Ingres___

Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780 –1867) Portrait de l’architecte Alexandre Bénard, mine de plomb, 45,5 x 34,5 cm. Estimation €400.000 – 600.000. Photo: Christie's Images Ltd., 2010

Un très beau Portrait de la Comtesse Amédée de Pastoret, épouse d’un des mécènes de l’artiste, la représente sous un chapeau aux bords ondulés, tout empanaché de plumes d’autruche (estimation €350.000-450.000). La comtesse de Pastoret était l’épouse d’un des grands mécènes de l’artiste, Le comte Amédée-David de Pastoret (dont le portrait par Ingres se trouve au Chicago Art Institute). En plus d’être un homme de pouvoir, Pastoret cultivait des ambitions artistiques, en 1823, il fut élu comme associé de l’Académie des Beaux-Arts de Paris, et c’est probablement grâce à ce poste qu’il réussit à faire élire Ingres à l’Académie quelques mois plus tard. Jacques-André Portail obtient en 1740 le poste de garde des tableaux du roi et bénéficie d’un logement à l’hôtel de la surintendance à Versailles. Il réalise plusieurs vues du château, de l’orangerie et des jardins de Versailles qui lui valent les honneurs de Sa Majesté.

Ingres___Comtesse_de_Pastoret

Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780 –1867) Portrait de Madame Jean-Jacques- Joseph Anfrye, née Louise-Jeanne-
Hyacinthe Dastros, mine de plomb, 36,5 x 27,5 cm. Estimation €350.000-450.000. Photo: Christie's Images Ltd., 2010

Malgré une carrière artistique qui l’éloigne des honneurs et de la notoriété de l’Académie de Peinture, les feuilles de Portail sauront attirer les amateurs de dessins éclairés, notamment ceux du siècle suivant, tels que Marius Paulme, Philippe de Chennevières ou encore les frères Goncourt, qui possédèrent plusieurs feuilles de l’artiste dont celle présentée ici et qui représente deux jeunes pages, (estimation : €150.000 -180.000). Cette oeuvre s’inscrit dans la lignée des études de têtes d’hommes noirs du XVIIème siècle, souvent préparatoires au personnage de Balthazar dans les Adorations des Mages.

Alors qu’il était connu pour être un peintre de nature morte Jean-Siméon Chardin commença, au début des années 1730, à peindre des scènes de genre. Celles-ci furent immédiatement appréciées et lui valurent de nouveaux commanditaires, aussi bien au sein de l’aristocratie française que parmi les amateurs étrangers les plus éclairés. Le Bénédicité présenté avec son pendant La Mère laborieuse au Salon de 1740 avant d’être offert au Roi Louis XV la même année, fut peut-être la plus illustre de ces scènes de genre. Gravé par Lépicié en 1744, le tableau donna lieu à plusieurs variantes peintes ou retouchées par Chardin lui-même durant plus de vingt ans. Ces versions se trouvent désormais dans les plus grands musées. Le Bénédicité (estimation €600.000-800.000), présenté ici est la seule esquisse connue du chef-d’oeuvre du Louvre, témoignage unique de la méthode de travail adoptée par Chardin à cette époque. Celle-ci montre une grande liberté, elle constitue plus à ce titre une première pensée qu’une esquisse, très différente de la composition finale. Ainsi, les personnages sont placés différemment, la mère est assise et non pas debout, la grande soeur à l’extrême gauche et non pas au centre de la composition.

Chardin

Jean-Baptiste Siméon Chardin (Paris 1699-1779) Le bénédicité (esquisse). Huile sur toile, 46,5 x 38 cm. Estimation €600.000 – 800.000. Photo: Christie's Images Ltd., 2010

Un ensemble de cinq miniatures sera également proposé à la vente, retenons tout particulièrement une rare miniature ovale sur ivoire, de Pierre-Adolphe Hall représentant le Portrait de Dominique Vivant Denon premier conservateur du Louvre (estimation : €70.000-80.000). Représenté assis de trois-quarts, sa main gauche touchant un vase étrusque rappelle qu’en 1786, année d’exécution de cette miniature, Denon vend au comte d’Angivillers, sa collection de 525 vases étrusques, constituée en Italie entre 1777 et 1779, pour la somme de 30 000 livres. Cette collection fut déposée à la manufacture de Sèvres afin de servir de modèle aux artistes et y est encore conservée aujourd’hui. Pierre-Adolphe Hall est quant à lui peintre du Cabinet du Roi pour les miniatures. Son talent est très vite reconnu et son atelier devient un centre artistique très fréquenté, notamment par Hubert Robert, Greuze ou encore Vigée-Le Brun. Bien que suédois, Hall fut considéré comme l’un des plus grands miniaturistes français de la seconde moitié du XVIIIème siècle.

Hall___Vivant_Denon

Pierre Adolphe Hall (1739-1793) Portrait de Dominique Vivant Denon (1747-1825), 1786, miniature ovale sur ivoire, 141 x 121 mm. Estimation €70.000 – 80.000. Photo: Christie's Images Ltd., 2010

Les autres chefs d’œuvres que propose cet ensemble, retenons également l'Apothéose d'Hadrien, esquisse inédite du peintre espagnol Mariano Salvador Maella pour le plafond du Palais Royal de Madrid (estimation : € 100.000-150.000), ainsi qu’une feuille de Jean-Antoine Watteau, représentant Deux têtes de femmes (estimation : € 100.000-150.000).

Vente : 23 juin 2010 - Exposition avant vente : 19, 21, 22 juin 2010 Christie’s – 9 avenue Matignon – 75008 Paris

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