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Alain.R.Truong
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7 décembre 2010

Tapisserie "La Dispute de Méléagre et de ses Oncles", Bruxelles, fin XVIIeme siecle (vers 1673)

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Tapisserie, laine, soie, fils d'argent et d'or, Bruxelles, fin XVIIème siècle (vers 1673), La Dispute de Méléagre et de ses Oncles

tirée de la tenture de Méléagre, d'apres les cartons de Charles Le Brun (1619- 1690) et Francois Bellin ("- 1661) pour les paysages, avec sa bordure à décor de hure de sanglier, chiens, vase de fleurs, carquois et rinceaux, galon bleu avec la marque tissée BB (bel état général, petites usures,, restaurations, retissage dans les soies du ciel). Estimation : 60 000 - 80 000 €

Cette tenture de huit pieces a été tissée dans diverses manufactures : Maincy, Bruxelles et Les Gobelins, avec des variantes. C'est une des toutes premières tentures proposées par Charles Le Brun, futur peintre du roi Louis XIV. A l'origine, elle a été tissée à Maincy puis aux Gobelins à l'initiative du graveur liégeois Jean Valdor (1616- apres 1673), propriétaire des cartons originaux de Le Brun et fit partie de la collection du roi Louis XIV. Il y eut plusieurs tissages en Flandres, notamment par Jean Leyniers, Gérard Peemans, Guillaume van Leefdael et probablement G. van der Strecken. Il est vraissemblable que Valdor, propriétaire des tableaux, les ait amenés à Bruxelles, notamment pour le duc d'Orleans qui faisait tisser chez Leyniers.

Méléagre tua le sanglier de Calydon envoyé par Diane et en offrit les dépouilles à la chasseresse Atalante, fille du roi d'Arcadie. Il se disputa avec ses oncles qui avaient participé à la chasse.

Le sujet de la Dispute de Meleagre avec ses Oncles fait précisement partie de la tenture du duc d'Orléans (1640-1701), frère du roi, où il remplace le Couronnement, ainsi qu'il apparaît dans une description de 1714. Il existe sept modèles de bordure. En l'occurrence, nous sommes en présence de la bordure dit à carquois et hure débordante, pour laquelle nous connaissons une tapisserie de la dispute qui est conservée au château de Chambord, une autre de l'ancienne collection F. Foulke porte la marque de Bruxelles.

Jean Valdor (né a Liège en 1616-aprés 1673) s'est fait portraituré par Bertholet Flemal (1614-1675), vers 1660. Ce tableau fait partie de l'exposition du musée Jacquemart-André: Rubens, Poussin et les Peintres du XVIIe siècle. Il est élève de Wierx, et revenant d'Italie, il s'arrête à Nancy en 1630 puis habite Paris en 1642, où il a le titre de calchographe du roi.

Dans les collections de peinture francaise du Musée du Louvre, figurent deux tableaux de Le Brun (inv 2899 et 2900), d'une série de huit, ayant appartenu a Jean Valdor et qui a servi de carton pour tisser la tenture de la Chasse de Meleagre. Acquisition du musée en 1817. Le Louvre possède egalement un dessin de Le Brun représentant Méléagre offrant la dépouille du sanglier qui est conservé au departement des Arts Graphiques inv 30187.

Guy Delmarcel, La Tapisserie Flamande, pp. 253 & 254 : "Leyniers s'était apparemment fait aussi le spécialiste de l'emprunt d'autres modèles francais, notamment ceux de Charles Le Brun (1619-1690), en vue du tissage de quelques suites célèbres lors de la mise en route, à l'Hotel des Gobelins, de la Manufacture Royale des Meubles de la Couronne dont ce peintre renommé fut le directeur artistique de 1663 a 1683. Il est possible que les adaptations bruxelloises se firent via des gravures des oeuvres de Le Brun, mais il n'est pas exclu que les cartons aient été expédiés directement dans les Pays-Bas. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé pour l'Histoire de Méléagre. A l'origine, les modèles de Le Brun etaient destinés aux ateliers de Maincy, établis par Nicolas Fouquet, ministre des finances du jeune Louis XIV, ateliers dont les activités s'étendirent de 1658 à 1662, donc avant la fondation des Gobelins comme manufacture d'Etat. Jean Valdor deja cité (liégeois... graveur et marchand d'objets d'art habitant Paris), qui était sans doute le commanditaire de l'Histoire de Méléagre et certainement le propriétaire des cartons, fournit ces derniersàa l'atelier de Jean Leyniers à Bruxelles en 1673. Cet atelier exécuta plusieurs séries d'apres ces modèles (Stockholm, Saint-Petersbourg), et ceci du vivant de Lebrun, puisqu'on en signale une édition en 1680, a l'occasion du mariage du roi Charles IX de Suède. On constate non sans ironie que même le marquis de Louvois (1641-1691), directeur des Gobelins et protecteur de Mignard, rival de Le Brun, possédait une telle série dans son château de Meudon. Il l'avait achetée chez Leyniers en 1676. Guillaume van Leefdael et Gérard Peemans mirent eux aussi ces cartons sur le métier".

Caisse Nationale des Monuments Historiques, Chefs d'oeuvres de la Tapisserie, 1996, pp. 266 à 272

Jean Vittet, Arnaud Brejon de Lavergnee, La Collection de Tapisserie de Louis XIV, 2010, p. 148, n° 61 : "il n'est pas toujours possible de distinguer les tissages parisiens de ceux faits à Bruxelles". 3, 45 x 3, 21 m

Aponem - Deburaux - Enchères MSA. Mercredi 08 décembre à 11h00. Drouot Richelieu - Salle 10 - 9 rue Drouot - 75009 Paris. Tél. : 01 42 24 80 76. EMail : deburaux@aponem.com

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Charles LE BRUN (Paris, 1619 - Paris, 1690), La chasse de Méléagre et d'Atalante, Vers 1658, H. : 3,10 m. ; L. : 5,11 m. INV. 2899 © Musée du Louvre/A. Dequier - M. Bard

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Charles LE BRUN (Paris, 1619 - Paris, 1690), La Mort de Méléagre. Vers 1658. H. : 3,10 m. ; L. : 4,85 m. INV. 2900 © Musée du Louvre/A. Dequier - M. Bard

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D'après Charles Le Brun, Méléagre présente à Atalante la dépouille du sanglier de Calydon. INV  30187, Recto. Fonds des dessins et miniatures © Musée du Louvre, Département des Arts graphiques

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