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Alain.R.Truong
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9 décembre 2010

Anticomania @ Galerie J. Kugel

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La nouvelle exposition de la Galerie J. Kugel, intitulée ANTICOMANIA, est mise en scène par Pier Luigi Pizzi. Elle illustre la passion pour l’art grec et romain qui, à partir de la Renaissance, devient la référence de beauté idéale et insurpassable. Tous les styles successifs de l’histoire de l’art ne sont qu’une alternance entre les périodes d’attractions (Renaissance, Classicisme du Grand Siècle, Néoclassicisme, Empire, Art Déco) et les périodes de rejet ou de défi (Maniérisme, Baroque, Rococo, Art Nouveau) envers l’Antiquité. Ainsi, pendant près de cinq siècles, chaque objet, sculpture ou tableau se définit par sa mesure à l’art antique. Ces références, évidentes aux yeux des amateurs de leur temps, sont aujourd’hui relativement oubliées.

Regardez autour de vous : la moulure au plafond, le cadre du tableau, la poignée de porte…La plupart des objets de notre quotidien sont un reflet des 2000 ans de culture classique qui ont forgé notre art, notre littérature, notre mode de gouvernement, en somme notre goût.

La mise en perspective de notre exposition propose une vision fraîche, ludique et régénératrice de l’art. Nous nous adressons à la nouvelle génération de collectionneurs qui s’affranchit des préjugés et lieux-communs attachés à telle époque ou tel style. L’Antiquité, source de l’art occidental, leur permet de découvrir la richesse et la beauté contenues dans chaque objet qui forment notre héritage commun.

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Un des projets les plus ambitieux de la Renaissance, que l’on peut définir comme la naissance de l’ « ANTICOMANIA », est la volonté de François Ier de faire de son château de Fontainebleau une « Nouvelle Rome ». En 1540, il envoie à Rome son peintre préféré, Francesco Primaticcio dit le Primatice, afin de réaliser des moulages des plus grands chefs-d’œuvre connus de l’Antiquité et de les rapporter à Fontainebleau pour les faire couler en bronze. Cet épisode est illustré dans l’exposition par une pièce insigne : la Double tête provenant de la collection Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé, seul bronze réalisé par le Primatice encore en main privée. Par ironie du sort, après avoir quitté Fontainebleau, la tête fut admirée au XVIIIe siècle comme un chef-d’œuvre de l’art antique.

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L’exposition présente un ensemble exceptionnel de pièces archéologiques, inédites pour la plupart, ayant des provenances des XVIIe, XVIIIe ou XIXe siècles, souvent prestigieuses, comme l’Hercule Barberini ou les mosaïques Kinnaird.

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En effet, la Galerie J. Kugel est convaincue que la provenance historique, signe de distinction, jouera dans l’avenir proche un rôle prépondérant dans la valeur de ces antiques. Celles-ci se distingueront alors des objets moins documentés.

L’exposition offre également un ensemble de bustes d’empereurs ou de dignitaires, datant des XVIIe et XVIIIe siècles, souvent agrémentés de draperies en marbres polychromes.

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A partir du XVIe siècle, ils ornent les galeries des palais italiens, puis du château de Versailles et des châteaux anglais, tel le buste monumental de l’empereur Commode provenant de Hagley Hall.

A défaut d’œuvres originales, les amateurs d’alors appréciaient les répliques ou réductions en bronze des plus célèbres chefs-d’œuvre de l’Antiquité : l’Apollon du Belvédère, la Vénus Médicis, le Gladiateur Borghèse, la Flore Farnèse ou encore le célèbre Laocoon.

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Le Laocoon présenté dans l’exposition provient des collections de Louis XIV. A la Révolution, il fut réservé pour le musée Central des Arts, au Louvre, avant d’être transféré en 1802 au château de Saint-Cloud.

Les aristocrates, en particulier anglais, qui au XVIIIe siècle complétaient leur éducation par le « Grand Tour » d’Italie, à l’origine du mot « touriste », devenaient souvent victimes de l’ « ANTICOMANIA » et rapportaient de leur séjour des sculptures, mais aussi des camées, des intailles, des vases antiques ou à l’antique, ou des tableaux du peintre le plus « anticomane » de tous, Giovanni Paolo Pannini.

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L’exposition présente de nombreux exemples de cette passion pour l’art antique, comme le précieux « Vase Dashkov » en sardoine, acheté à Rome en 1780 par la princesse Dashkov, meilleure amie de l’impératrice Catherine II, ou le buste miniature en or, améthyste, prime d’émeraude et cristal de roche, sorti de l’atelier de Valadier à Rome vers 1780.

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L’exposition « ANTICOMANIA » rend hommage au commanditaire et premier habitant de l’Hôtel Collot, « anticomane » émérite. En effet, Jean-Pierre Collot (1764-1852) était l’un des meilleurs amis d’Ennio Quirino Visconti, le plus célèbre archéologue de son temps qui, après avoir contribué à la réalisation du musée Pio Clementino, au Vatican, suivit Bonaparte à Paris et devint le premier conservateur des antiques du Louvre. En 1840, Collot fait construire par Louis Visconti, le fils d’Ennio Quirino, ce somptueux palais dont la façade est en soi un manifeste néoclassique avec sa double colonnade d’ordres dorique et ionique superposés, encadrée par des répliques anciennes de l’Apollon du Belvédère et de la Minerve Giustiniani. Le financier possédait une collection d’antiques comprenant le célèbre Vase de Pallas en porphyre provenant de la Villa Albani, puis de l’Impératrice Joséphine, ainsi que des vases grecs et des bustes antiques, qui seront dispersés aux enchères à sa mort en 1852.

Alexis et Nicolas Kugel ont fait appel à Pier Luigi Pizzi, le célèbre metteur en scène d’opéra et muséographe italien. Celui-ci a conçu un écrin digne des chefs-d’œuvre présentés. Puisant son inspiration chez les plus grands « anticomanes » : Giovanni Battista Piranèse, Thomas Hope, les frères Adam, les Borghèse, Pier Luigi Pizzi a conçu une succession de pièces et cabinets encadrant une monumentale rotonde mesurant plus de 10 mètres de diamètre et presque autant de haut.

Anticomania. Galerie J. Kugel , du 14 septembre au 18 décembre 2010, du lundi au samedi de 10h30 à 19h00. 25 quai Anatole France – 75007 Paris. galerie@galeriekugel.com - www.galeriekugel.com

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