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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
5 février 2011

"Cranach et son temps" @ Musée du Luxembourg

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Cranach, Autoportrait, 1531, Coblence, Château de Stolzenfels. Courtesy Musée du Luxembourg

Pour marquer l’ouverture sur l’Europe de la partie de sa programmation dédiée à la Renaissance, le musée du Luxembourg rouvrira ses portes avec une exposition consacrée à Lucas Cranach (1472- 1553), l’un des artistes majeurs de la Renaissance germanique. Ce peintre fécond et polyvalent, dont la carrière couvre toute la première moitié du XVJC siècle, est encore méconnu du public français qui n’a pas eu la chance de découvrir récemment l’étendue de son œuvre. L’exposition contribuera à faire comprendre la place de cet artiste dans l’histoire de l’art et son implication dans la société de son temps, touchée alors par de profonds bouleversements politiques et religieux.

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Frédéric le Sage, 1525, Schleswig, Stiftung Schleswig-Holsteinische Landesmuseen (Réunion des musées du Land de Schleswig-Holstein), Château de Gottorf. Courtesy Musée du Luxembourg

L’exposition montrera d’abord la dimension européenne de l’art de Lucas Cranach, qui est non seulement marqué par les œuvres de Dürer dont les gravures circulent, mais qui regarde aussi du côté des Flandres et de l’Italie. Pour faire apparaître ces influences, l’exposition mettra en regard une sélection de tableaux, dessins et gravures de Cranach avec la production d’autres artistes. Elle consacrera une place importante à ses voyagea qui ont été favorisés par sa position officielle à partir de 1505 au sein de la cour de Frédéric le Sage, prince électeur de Saxe, fixée à Wittenberg. Au-delà des commandes artistiques de son mécène, Cranach s’est vu en effet confier des missions diplomatiques qui ont joué un rôle fondateur dens la formation de sa personnalité.

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Cranach, Le Martyre de Sainte Catherine, vers 1508-09, Budapest, église réformée, collection Ráday. Courtesy Musée du Luxembourg

A la demande de Frédéric le Sage, Cranach se rend notamment en 1508 à Malines dans les Flandres auprès de Marguerite d’Autriche, gouvernante des Pays-Bas, dont la cour est peuplée d’artistes et d’humanistes originaires de contrées diverses. Au contact de cette brillante société, il perfectionne son art. Il introduit dans ses œuvres une élégance plus raffinée mais s’intéresse surtout à de nouvelles thématiques qui rencontrent alors un vif succès dans ce milieu aristocratique, comme celles des femmes fortes et vertueuses, représentées à mi-corps.

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Cranach, Tournoi de masse à l’épée, 1509, Paris, Bibliothèque nationale. Courtesy Musée du Luxembourg

Une section de l’exposition sera en outre consacrée à la représentation du nu qui occupe une place centrale au sein de l’œuvre de Cranach. Dans ses figures féminines d’une grande sensualité, empruntées tantôt au répertoire antique (Vénus, Diane…, tantôt à la culture chrétienne (Ève), il représente des corps à la beauté parfois inquiétante, dont le canon se distingue très nettement des proportions idéales prisées à la Renaissance. Ces images ambiguës, mêlant érotisme et morale, à la signification souvent complexe, ont rencontré en leur temps un énorme succès qui a incité l’artiste à les décliner sous des formes variées. Son sens consommé des affaires le pousse même à mieux organiser son atelier pour répondre le plus rapidement possible à la demande.

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Le Roi Ferdinand Ier, 1548, Schwerin, Staatliches Museum. Courtesy Musée du Luxembourg

L’exposition insistera surtout sur la richesse et l’originalité du parcours de Cranach, un parcours jalonné de rencontres déterminantes avec des représentants majeurs de la vie politique et religieuse de l’époque, alors agitée par le vent de la Réforme protestante. A Wittenberg, il côtoie notamment Martin Luther que protège Frédéric le Sage. Portraitiste de talent, il nous a transmis les effigies des principaux acteurs de ce moment fort dans l’histoire de le chrétienté. Cranach participe aussi pleinement à la diffusion de cette nouvelle doctrine, en mettant son art au service d’une propagande visuelle, largement diffusée par la gravure. Ainsi, il s contribué à élaborer une nouvelle iconographie protestante, sans pour autant renoncer aux commandes de l’Eglise catholique.

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La Madone à la grappe, vers 1520-25, Munich, Alte Pinakothek. Courtesy Musée du Luxembourg

Sa notoriété de peintre, sa position dans la société des puissants, sa proximité avec les cercles intellectuels, font de Lucas Cranach une des personnalités parmi les plus originales et les plus étonnantes du XVI siècle européen.

Musée du Luxembourg. 9 février - 23 mai 2011 www.museeduluxembourg.fr

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Cranach, Lucrèce, vers 1510-13, collection privée. Courtesy Musée du Luxembourg

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Cranach, Hercule et Antée, vers 1520-30, Compton Verney/Warwickshire. Courtesy Musée du Luxembourg

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Cranach, Adam et Eve, vers 1510, Varsovie, Muzeum Narodowe w Warszawie (Musée national de Varsovie). Courtesy Musée du Luxembourg

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Cranach, Nymphe à la source, après 1537, Washington, National Gallery. Courtesy Musée du Luxembourg

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Cranach, Allégorie de la Justice, 1537, collection privée. Courtesy Musée du Luxembourg

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Cranach, Martin Luther en moine augustin, 1520, Paris, Bibliothèque nationale. Courtesy Musée du Luxembourg

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Cranach, La Loi et la Grâce, 1529 (?), Prague, Národní Galerie v Praze. Courtesy Musée du Luxembourg

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Cranach, La Bouche de la Vérité, vers 1525-30, collection privée. Courtesy Musée du Luxembourg

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