Louise Moillon (Paris 1610-1696), Nature morte à la coupe de prunes sur un entablement. Vers 1634.
Louise Moillon (Paris 1610-1696), Nature morte à la coupe de prunes sur un entablement, Vers 1634. Huile sur panneau de chêne de forme ovale H. 38 cm, L. 48,5 cm. Estimation : 160 000 - 180 000 €. photo Marc-Arthur Kohn
Notre oeuvre est reproduite dans le catalogue raisonné par Dominique Alsina, Louyse Moillon, la Nature Morte au Grand Siècle, éd. Faton, Paris, 2009, p.159, fi g. XXX
Rapport d'expertise de Dominique Alsina, Expert près la Fédération Nationale des Experts Professionnels Spécialisés en Art en date du 2 mars 2006 Rapport de Condition par Michel Lefèbvre, Expert et restaurateur de tableaux en date du 30 juillet 2006
Ce tableau inédit est caractéristique des productions des grands représentants de la nature morte française au XVIIe siècle. On y voit disposé sur une table de bois, un plat en faïence blanche à godrons contenant des prunes aux feuillages débordant. Au premier plan, deux prunes dont une ouverte, et une mouche près d'une feuille, captent le regard et rappellent le côté éphémère des fruits dont la fraîcheur ne dure qu'un temps, à l'image de la vie. Les insectes sont assez rares dans la peinture de Louise Moillon et il n'existe avec ce tableau que trois autres témoignages connus d'une telle représentation, pourtant répandue chez les peintres flamands ou néerlandais de natures mortes. Cette composition semble s'offrir en pendant au panneau titré « Coupe aux prunes et aux pêches » du Musée de Louvre, exécuté par Louise Moillon dans les mêmes années. Cette oeuvre peinte sur des panneaux de chêne était à l'origine rectangulaire, et sensiblement plus grande et comparable à celle du Musée du Louvre. C'est d'ailleurs un format « classique » pour l'artiste et les tableaux de chevalet. Le cadrage serré permet à la coupe chargée de prunes de remplir presque tout l'espace et sublime le sujet au-delà du simple fruit. La coupe à godrons, très caractéristique de la faïence française du XVIIe siècle, apparaît dans plusieurs compositions de l'artiste, telle que cette « Coupe de cerises » datée de 1663, également conservée au Louvre. Par ailleurs, un autre exemplaire de « Coupe aux prunes », peint sur panneau est conservé dans une collection privée. Une des rares femmes peintres du XVIIe siècle, Louise Moillon grandit dans le milieu bourgeois protestant parisien. Sa vie est très peu documentée et sa formation est mal connue. Son père François Moillon, portraitiste et marchand de tableaux sur le Pont Notre-Dame, lui procure sans doute un premier apprentissage qui lui permet de se familiariser avec les natures mortes exécutées à l'étranger. Après le décès de celui-ci, sa mère épouse François Garnier, lui-même peintre en natures mortes. Il complète sa formation en soutenant son orientation vers la représentation de corbeilles et plats remplis de fruits, centres lumineux de compositions simples et dépouillées. L'Oeuvre de Louise Moillon ne comprend qu'une quarantaine de pièces exécutées dans les années précédant son mariage en 1640, après lequel elle cesse presque totalement de peindre.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Michel Faré, La Nature Morte en France, son Histoire et son évolution du XVIIe au XVIIIe siècle, éd. Pierre Cailler, Genève, 1962, 2t.II, p. 379, II, pl.500; Christopher Wright, The French Painters of the seventeenth century, éd. Orbis, Brown & company, Londres, Boston, 1985, p.288; Dominique Alsina, Louyse Moillon, La Nature Morte au Grand Siècle, Catalogue raisonné, éd. Faton, Paris, 2009, p. 154, fig. XXX
Marc-Arthur Kohn. Vendredi 18 mars à 14h00. Drouot - Richelieu - Salle 1. EMail : auction@kohn.fr - Tél. : +33 1 44 18 73 00
Louise Moillon (Paris 1610-1696), Coupe de cerises, prunes et melons, 163(3 ?). H. : 0,48 m. ; L. : 0,65 m. Acquis par dation en 1982. Département des Peintures. Musée du Louvre, Paris © Musée du Louvre/A. Dequier - M. Bard
Louise Moillon (Paris 1610-1696), Coupe de prunes. Collection privée. photo Marc-Arthur Kohn