Pietro Tacca (Carrare, 1577-Florence, 1640), Le Christ crucifié
Pietro Tacca (Carrare, 1577-Florence, 1640), Le Christ crucifié. photo Marc-Arthur Kohn
Matériaux Bronze doré, placage d'ébène et lapis-lazuli. H. 35, 4 cm, L. 31 cm, P. 25 cm - Estimation : 60 000 - 80 000 €
Ce crucifix en bronze doré portant sa patine d'origine est caractéristique de Pietro Tacca, il s'inscrit dans une tradition de représentation du Christ en croix dans la Toscane de la Renaissance. On peut trouver la source de ce type de crucifixion chez Michel-Ange, mais Tacca a su faire sien ce modèle avec un christ barbu, la tête ceinte d'une couronne d'épines, revêtu d'un léger drapé, la tête penchée vers l'épaule droite, qui apparaît souffrant dans toute son humanité. Ce modèle très proche de ceux des églises de San Vigilio à Sienne ou Santa Barbara à Mantoue, datables de 1621, est quant à lui, monté sur un autel portatif en placage d'ébène, lapis-lazuli et volutes de bronzes dorés, d'un modèle typiquement florentin.
À ses quinze ans, en 1592, Pietro Tacca entre dans l'atelier de Giambologna le sculpteur le plus important de l'époque à Florence et devient son premier assistant en 1601. À la mort de celui-ci en 1608, il reçoit en usufruit l'atelier et la maison du bourg Pinti. Un an plus tard, il devient sculpteur attitré du Grand Duc de Toscane, menant à terme les travaux inachevés de son maître, comme la statue équestre de Ferdinand ler de Médicis pour la Piazza della Santissima Annunziata, celle du Roi de France Henri IV, commandée par Marie de Médicis pour le Pont-Neuf de Paris (détruite pendant la Révolution en 1793). Travaillant aussi bien le bronze que le marbre entre 1626 et 1640, il réalise également les statues en bronze doré des Grands Ducs Ferdinand Ier et Cosme II, qui surmontent leurs sarcophages respectifs dans la chapelle des Princes de Florence, La Cappella dei Principi de San Lorenzo. Entre 1620 et 1623, il exécute ce qui est considéré comme son chef-d'oeuvre : les Quattro mori incatenati (les quatre esclaves enchaînés) sur la base du monument à Ferdinand de Médicis sur la piazzetta della darsena à Livourne. Le sculpteur aurait choisi comme modèle quelques esclaves des prisons voisines pour réaliser ces statues de pirates sarrasins capturés par l'Ordre des Chevaliers de Saint-Stéphane, créé par Cosme Ier, le père de Ferdinand. Toujours à Florence, vers 1620 il supervise la fonte, d'après le marbre hellénistique aujourd'hui conservé à la Galerie des Offices de Florence, du Porcellino (petit sanglier) pour la fontaine del Mercato Nuovo . Entre 1626 et 1642, il réalise les statues des Grands Ducs Ferdinand Ier et Cosme II pour leurs cénotaphes respectifs dans la chapelle des Princes. Devenu très célèbre pour ses oeuvres en bronze, il exécute de nombreuses statues et une série de crucifix pour diverses églises, en collaboration avec son fils Ferdinando, qui a choisi également la carrière de sculpteur.
Marc-Arthur Kohn. Vendredi 18 mars à 14h00. Drouot - Richelieu - Salle 1. EMail : auction@kohn.fr - Tél. : +33 1 44 18 73 00