"Le Balcon du Cercle de la rue Royale" de James Tissot enfin à Orsay
Jacques-Joseph Tissot, dit James Tissot (1836-1902) - Le Balcon du Cercle de la rue Royale, intitulé aussi Le Cercle de la rue Royale - 1868 - c. 300 x 200 cm - Musée d'Orsay - Paris - Source Wikipedia
PARIS – Le Balcon du Cercle de la rue Royale de James Tissot vient d’être acquis par le Musée d’Orsay pour 4 millions d’euros. Après des années de convoitise et de procédures judiciaires
Le Figaro a révélé l’acquisition par le musée d’Orsay du tableau de James Tissot intitulé Le Balcon du Cercle de la rue Royale. Ce chef-d’œuvre du peintre français a été acheté pour 4 millions d’euros. Cette acquisition a été financée par les fonds propres du musée grâce aux bénéfices générés par l’exposition Monet. Les musées de France espéraient depuis longtemps intégrer cette toile dans leurs collections.
L’histoire du tableau et ses déboires en justice mérite d’être racontée. Par héritage familial, Le Balcon du Cercle de la rue Royale a été mis en la possession de Monsieur Hottinger. Pendant plusieurs années, ce particulier suisse conserve le tableau en France. Puis, désireux de retourner s’installer dans son pays d’origine, ce dernier adresse à l’Etat français une demande de certificat de libre circulation pour ladite œuvre. Mais, l’Etat refuse d’y consentir.
Quelques années plus tard, le propriétaire réitère sa demande. Un nouveau refus de l’administration lui est alors opposé, celle-ci procédant même à l’ouverture d’une instance de classement afin que le bien concerné soit soumis à une interdiction provisoire de sortie du territoire. Classé monument historique, Le Balcon du Cercle de la rue Royale est ensuite déclaré trésor national. Ces qualifications ayant pour effet de conserver définitivement l’œuvre sur le sol français, le tableau ne pouvant être ni cédé ni exporté.
Par la suite, Monsieur Hottinger a réclamé une indemnisation de son préjudice. Cependant, cette demande a été rejetée par les cours d’appel et de cassation. Car, le propriétaire du tableau avait par deux fois refusé l’offre d’achat de l’administration, qui s’élevait à 20 millions de francs et correspondait au prix de ladite œuvre sur le marché international.
Cinq ans après la dernière instance en 2005, Le Balcon du Cercle de la rue Royale entre finalement dans les collections publiques de l’Etat français. Mais, la famille Hottinger est à jamais liée à ce tableau : Rodolphe Hottinger, l’un de ses aïeuls, y est représenté. www.arclair.com