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Alain.R.Truong
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16 mai 2011

Important miroir en bois doré. Attribué à Pierre Rabel de Corneville. Epoque Louis XIV, vers 1700

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Important miroir en bois doré. Attribué à Pierre Rabel de Corneville, Marchand miroitier à Paris rue Grenetat dans la première moitié du XVIIIe siècle. Epoque Louis XIV, vers 1700. Photo Kohn - Paris

Bois doré, hêtre, sapin, noyer, tilleul, et miroir. Hauteur totale. 184 cm. L. 97,5 cm. Signé à l'intérieur du châssis sous les glaces d'une marque au feu "PR " Estimation : 120 000 / 150 000 €

Provenance: Ancienne collection Paul Wagner, Nice

RESTAURATION
Se reporter au rapport de restauration établi par Monsieur Dominique Lucas qui s'est chargé de démonter et remonter la glace, restaurer le châssis en liaison avec le sculpteur ornemaniste pour les reprises de sculptures, le doreur pour la restauration de la dorure (nettoyage et reprise des éclats). Certaines glaces du fronton changées au XIXe siècle ont été remplacées par des glaces à reflet vert du XVIIIe siècle. La plupart des glaces ont été réétamées à l'exception du miroir central selon l'ancien procédé d'étamage au mercure réalisé par Monsieur Jean Hugo à Château Thierry. Le double du rapport de restauration a été inséré sous la glace à l'intérieur du châssis, pour la mémoire de l'histoire de l'objet.

Important et rare miroir à parecloses souligné de baguettes à la "Berain" en bois doré orné d'un fronton présentant un riche décor de feuilles d'acanthe en spirale finissant par une queue de cochon et au centre deux tourterelles se bécotant, de part et d'autre d'un double oculus décoré de deux guirlandes de feuilles de laurier coiffé d'un important mascaron de tête d'indien sur un cartouche quadrillé à gland de chêne de part et d'autre deux puissants dauphins. Le corps de la glace à parecloses est agencé aux angles d'écoinçons ajourés sculptés de feuilles d'acanthe et de culots avec au centre, un chérubin emplumé et coiffé d'un bandeau de perles et d'agrafes.
Bâti de sapin et baguette latérale en hêtre et en noyer. La partie sculptée est en tilleul et en noyer.

L'intérêt de cette glace tient non seulement à son riche et original décor sculpté, encore emprunté de l'art des sculpteurs de la seconde moitié du XVIIe siècle (feuilles de laurier, larges feuilles d'acanthe, mascarons au regard solennel) et à sa remarquable reparure illustrant toutes les techniques de l'époque (grain d'orge, quadrillés, rayés…), mais aussi à la conservation de la plupart de ses glaces à reflet vert typique de la production de l'Atelier de Saint-Gobain pendant la première moitié du XVIIIe siècle.

Il faut rappeler que la valeur d'un miroir au XVIIIe siècle n'était non pas fonction des travaux de sculpture liés à son ornementation, mais au prix des glaces coulées dont la Manufacture de Saint-Gobain avait le secret de fabrication et qui étaient acheminées jusqu'à Paris par bateau. La fragilité des glaces et les aléas inhérents au transport expliquent le coût élevé de ces dernières, mais aussi la récupération de tous les bris de verre dans la fabrication d'un miroir ancien.

Les glaces étaient fabriquées par la corporation des marchands miroitiers. Elles ont été rarement étudiées jusqu'à présent car peu souvent démontées. La marque "PR " atteste de la signature d'un marchand miroitier par le caractère à l'envers du "C" qui fait allusion au refl et de la glace et peut être identifiée comme étant la marque du célèbre marchand miroitier Pierre Rabel de Corneville qui exerçait son commerce rue Greneta dans la première moitié du XVIIIe siècle à Paris.

L'inventaire après décès de son épouse dressé le 1er août 1764, atteste de la présence de 57 glaces avec leurs bordures de bois doré dans son atelier, ce qui confirme l'importance de son commerce.

On notera qu'il existe une glace similaire ayant fait partie de la collection Mikaeloff et actuellement dans la collection de la galerie Kugel passée en vente chez Christie's à New York le 23 mai 1995 sous le lot 165, également signée du même marchand miroitier à l'intérieur de la glace. Cette dernière glace présente l'intérêt d'avoir des miroirs latéraux à décor de cannelures. Enfin, l'analyse du filigrane du papier au revers des glaces pour protéger l'étamage au mercure du frottement avec le châssis du miroir, dans le recueil des Moulins conservé à la Bibliothèque Nationale, a confirmé l'utilisation d'un papier employé à Paris entre 1680 et 1710, ce qui corrobore l'attribution au marchand miroitier parisien Pierre Rabel de Corneville.

Kohn - Paris. Vente du Vendredi 20 mai 2011. Drouot Richelieu - Salle 7 - 9, rue Drouot - 75009 Paris. Tel. +33 (0) 1 48 00 20 07

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