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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
23 juillet 2011

Le Triomphe de la Mort. Allemagne, XVIIe siècle

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Le Triomphe de la Mort.  Allemagne, XVIIe siècle. photo Kohn

Bois polychrome. H. 31 cm, L. 12 cm - Estimation : 25 000 - 30 000 €

Cette sculpture en ronde bosse en bois peint dans un camaïeu de brun et de gris représente une allégorie du Triomphe de la Mort. Un squelette décharné se tient debout, vêtu d'une longue guenille en lambeau que l'on pourrait confondre avec sa chair en cours de décomposition. Il tient dans sa main un sablier, légèrement dissimulé sous le reste du linge et arbore fièrement une longue faux à la lame courbe, puissante et destructrice. La terreur qu'inspire cette représentation est accentuée par la polychromie sombre qui recouvre l'ensemble de notre sculpture.

Depuis le milieu du XVIe siècle, il est courant de montrer cette inévitable Triomphe de la Mort, qui, quelque soient nos actes ou notre condition sociale, fauche tout sur son passage. Décrit par Pétrarque dans ses Triomphes, ce personnage a pour ambition de faire prendre conscience au contemporain de l'instantanéité de la vie. Cette oeuvre nous renvoie au thème du Memento Mori ou « Souviens toi que tu es mortel » et à l'Ars Moriendi correspondant à l'art de mourir. Depuis le Moyen-âge, la finalité de la vie n'était pas la vie elle-même, la mort n'était pas une fin en soi mais bien au contraire un nouveau commencement. Toute la symbolique de notre oeuvre repose sur cette vision de la mort qui frappe au hasard, sans distinction et sans délais malgré le sablier tenu dans sa main et qui laisse défiler le temps jusqu'à un certain moment. Notre oeuvre, macabre au regard de son aspect, n'en demeure pas moins riche de sens pour son spectateur qui se doit de rester sur ses gardes en permanence afin d'adopter un comportement vertueux qui, si la mort le frappe, lui donnera accès au Paradis.

Stylistiquement et iconographiquement, notre oeuvre se rapproche d'un bronze conservé à Strasbourg au Musée de l'OEuvre de Notre-Dame datant des années 1550, dû à un artiste anonyme probablement de la région de Strasbourg. On y retrouve la même allure décharnée, voir squelettique, tel un mort-vivant tenant dans ses mains un grand sablier. Bien que la matière diffère, le modelé de notre sculpture est proche de celui de Strasbourg et permet une attribution à un atelier allemand du XVIIe siècle. A partir de cette date, les représentations macabres vont de plus en plus s'espacer notamment en matière de sculpture pour presque disparaître au XVIIIe siècle.

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RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE - Collectif, Entre Enfer et Paradis - Mourir au Moyen-âge, catalogue d'exposition du 2 décembre 2010 au 24 avril 2011 aux Musées royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles, éd. Mercator, 2010. - Philippe Ariès, Image de l'Homme devant la Mort, éd. Seuil, Paris, 1983. - Collectif, Mélancolie-Génie et Folie en Occident, catalogue d'exposition du 10 octobre 2005 au 16 janvier 2006, Paris, Galeries Nationales du Grand Palais, éd. RMN, Paris, 2005.

Kohn - 98000 Monaco.  Mercredi 27 juillet 2011. Salon des Arts et Salon François Blanc - Place du Casino - 98000 Monaco. EMail : auction@kohn.fr - Tél. : +33 1 44 18 73 00

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