Elégante bergère. Estampillée G JACOB. Époque Louis XV
Elégante bergère. Estampillée G JACOB. Époque Louis XV. Photo courtesy Europ Auction
à dossier en cabriolet, en bois laqué blanc sobrement mouluré d'une gorge soulignée de deux filets qui court le long de ses structures, avec un dossier incurvé arrondi et une traverse basse en arbalète, des éventails aux sommets des pieds galbés et un "coup de fouet" bien dessiné.
Estampillée G JACOB, Georges Jacob reçu maître à Paris en 1765. H 92, L 70, P 75 cm (Garnie d'un velours gaufré cramoisi) - Estimation 6 000/8 000 €.
Bibliographie: "Chanteloup, un moment de grâce autour du duc de Choiseul", 2007.
Comte de Salverte: "Les ébénistes du XVIII° siècle, leurs oeuvres et leurs marques", 1985.
Hector Lefuel: "Georges Jacob, ébéniste du XVIII° siècle", 1923
Une paire de fauteuils d'époque Louis XV, estampillée de Claude-Etienne Michard (reçu maître en 1757), en hêtre mouluré et sculpté, reposant sur des pieds cambrés surmontés d'un motif d'éventail, le dos muni d'arceaux, l'un estampillé E.MICHARD, les deux portant la marque du château de Chanteloup, garniture de velours gaufré vert ont été vendus chez Christie's à Monaco, le 17 juin 2000: lot n° 277. (Vendus: 399 500 F ($71,505) frais compris)
La bergère symbolise le meuble du XVIII° siècle, à la fois élégant et confortable: conçue pour s'adapter aux formes du corps, elle est la réponse au mobilier de pur apparat des époques antérieures. Son dossier incurvé, son assise basse qui appelle un "carreau" (un coussin), ses accotoirs en léger retrait, en font un archétype au raffinement discret.
Si Georges Jacob (1739-1814), qui exécute son stage de compagnon chez Delanois, l'un des précurseurs du néo-classicisme, est l'un des grands éditeurs des styles Louis XVI et Empire, sa production antérieure est plus rare. En effet dès avant la fin du règne de Louis XV, il produit des meubles de qualité "d'une exécution parfaite" pour une clientèle aristocratique exigeante. Outre la comtesse du Barry ou la famille royale, il travaille pour le duc de Choiseul à Chanteloup. Il lui fournit notamment des ensembles de sièges, mais compte tenu de l'importance de la commande, plusieurs menuisiers collaborent: le musée Carnavalet conserve des fauteuils estampillés de Claude-Etienne Michard, du même modèle que notre bergère, et qui portent la marque au feu du duc de Penthièvre, acquéreur du domaine et d'une partie du mobilier en 1785.
Choiseul et Chanteloup: Devenu gouverneur de Touraine en 1760, Etienne François de Choiseul-Stainville acheta la terre de Chanteloup en 1763. Le château, remanié en 1711 par l'architecte Robert de Cotte, se présentait alors comme un corps de logis simple en profondeur, encadré de deux courtes ailes. Le duc de Choiseul, aidé par l'architecte Lecamus, fi t considérablement agrandir et moderniser les bâtiments. En 1765, les travaux achevés, le duc et la duchesse s'installèrent dans leur nouvelle demeure. Décoré à la moderne, Chanteloup ne fut pas meublé comme une demeure de financier: la simplicité et le goût du confort y régnaient. L'ébéniste Simon Oeben fournit l'essentiel du mobilier d'ébénisterie. Après la mort du duc en 1785, le château fut vendu meublé au duc de Penthièvre, petit-fils de Louis XIV. Ce dernier fi t apposer la marque CP de chaque côté d'une ancre marine, symbole de sa fonction de grand Amiral de France.
Après le décès du duc de Penthièvre en 1793, la succession échut à sa fille la duchesse d'Orléans. La Terreur l'emprisonna et ses biens furent saisis puis vendus.
Paire de fauteuils vendus chez Christie's, Monaco, 17 juin 2000. Photo courtesy Europ Auction
Europ Auction. Jeudi 10 novembre à 15h00. Drouot Richelieu - Salle 4. info@europauction.com - Tél.: 01 42 46 43 94