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Alain.R.Truong
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11 novembre 2011

Paravent en laque de Coromandel. Chine, Epoque Kangxi (1662-1722), Dynastie Qing (1644-1911).

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Paravent en laque de Coromandel. Chine, Epoque Kangxi (1662-1722), Dynastie Qing (1644-1911). Photo Marc-Arthur Kohn

Laques de Coromandel, douze feuilles Signé Liang P'ei Lan et daté 1693. H. 286 cm, L. 600 cm. Craquelures.  Estimation : 80 000 - 100 000 €

La signature nous révèle le nom du calligraphe, Liang P'ei Lan, personnage hautement qualifié, ayant étudié à la très renommée Académie de Hanlin, l'une des institutions fondamentales de la Chine impériale, qui exerça un rôle historique essentiel dans la formation des élites depuis l'époque des Tang. La face principale présente sur le fond sombre et brillant, une vue plongeante sur un palais présentant des scènes dans des parties différentes de l'enceinte. La lecture se fait de droite à gauche comme en peinture, et les scènes très détaillées se succèdent, animées d'une multitude de personnages aux costumes colorés regroupés en diverses saynètes. A droite, à l'entrée du Palais un groupe d'émissaires à cheval arrivant est salué par un orchestre; au centre, la réception d'audience où des personnages richement vêtus admirent des danseuses alors que des daims folâtrent non-loin; sur la gauche, les jardins aquatiques et appartements des femmes sont animés de dames arrangeant des fleurs ou s'appliquant à la calligraphie dans le pavillon flottant. Des nuages stylisés peuplent le ciel et les abords du palais alors que des arbres, pins et arbres à feuilles caduques, des rochers, en habillent les pourtours. Cette grande scène de palais déployée sur dix feuilles est entourée d'une large bordure qui constitue la 1ère et la 12ème feuille et qui se déroule en haut et en bas des dix autres feuilles; elle est constituée elle-même de trois registres, avec de l'intérieur vers l'extérieur, un fin galon rouge enserrant une petite frise de dragons stylisés affrontés, puis des cartouches à paysages ou animaux mythiques de bon augure , les ch'i-lin et sur le bord, une frise d'oeillets et entrelacs. Enfin sous chaque panneau, entre leurs pieds, une bordure chantournée présente une signature sur fond rouge. Au revers, sur le fond sombre, se détachent de grands caractères dorés, indiquant le nom et les titre des personnages représentés, le commanditaire et le destinataire qui a reçu ce magnifique paravent en cadeau à l'occasion de sa retraite.

Un paravent similaire à douze feuilles fait partie des collections du Musée Cernuschi, à Paris (ci-dessous).

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Paravent douze feuilles. Bois laqué. Technique dite de Coromandel. H : 282 cm, L. feuille : 46 cm, développement : 552 cm. Epoque : Kangxi, fin XVIIIème. Musée Cernuschi

 « Le type des laques dits « de Coromandel » a été créé en Chine vers le milieu du XVIIe siècle. Leur nom, celui de la côte orientale de l'Inde, a été donné par les Anglais du fait que c'était dans les ports de cette côte que ces laques, exportés de Chine vers l'Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles, étaient transbordés des jonques chinoises sur les navires des compagnies des Indes. Ce sont des cabinets et surtout de vastes paravents de douze feuilles pouvant atteindre 3 mètres de hauteur et 60 centimètres de largeur pour chaque feuille. À l'origine, ils constituaient des présents offerts en Chine à de hauts dignitaires. Devenus articles d'exportation à partir du règne de Kangxi, ils connurent une grande vogue en Europe. Beaucoup d'entre eux étaient d'ailleurs démembrés à leur arrivée et découpés en panneaux pour orner des commodes. La technique inaugure un nouveau mode de décoration. Le bois est recouvert d'un tissu fin, maintenu par un enduit de colle végétale et de schiste pulvérisé, soigneusement aplani. Le laque uni, presque toujours noir, parfois brun et plus rarement rouge, est ensuite posé en couches successives atteignant environ 3 millimètres d'épaisseur. Le décor, cerné d'incisions profondes et modelé en creux, est alors peint au moyen de pigments colorés mats, verts, rouges, bleus et blancs, souvent accompagnés d'or, qui contrastent avec le brillant du laque. Les plus beaux paravents, parfois datés, comportent de vastes scènes animées de personnages ou des paysages à grande échelle. Ils occupent toute la surface, à l'exception de larges bordures ornées, en général, de symboles de bon augure. La fabrication a continué au XIXe siècle, mais avec des motifs plus secs et plus encombrés »,  Daisy Lion-Goldschmidt, Chargée de Mission au Musée national des Arts asiatiques-Guimet

Marc-Arthur Kohn. Mercredi 16 novembre à 14h00. DROUOT-RICHELIEU SALLE 1. EMail : auction@kohn.fr - Tél. : +33 1 44 18 73 00

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