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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
9 décembre 2011

Important cabinet à pans obliques en huanghuali, mianjiao gui. Chine, début de la dynastie Qing, XVIIe siècle.

armoire

Important cabinet à pans obliques en huanghuali, mianjiao gui. Chine, début de la dynastie Qing, XVIIe siècle..Photo Sotheby's

ouvrant à deux portes pivotant sur des axes en bois logés dans une corniche supérieure et une traverse inférieure saillante découvrant deux tiroirs alignés à l'horizontale sous deux étagères, fermeture en laiton jaune (huangtong), le grain du bois rappellent les paysages fantastiques de la grande peinture lettrée chinoise, les panneaux simplement encadrés de moulures minimalistes d'une grande rigueur, un dragon stylisé à la gueule ouverte délicatement sculpté dans chaque angle du tablier de façade, les panneaux intérieurs soulignés de moulures; 187,5 x 104 x 63,5 cm, 73 3/4 x 41 x 25 in. Estimate 180,000-250,000 EUR

A huanghuali sloping-stile wood-hinged cabinet, mianjiao gui, China, early Qing Dynasty, 17th century

Note: Le nom chinois « mianjiao gui » peut se traduire par cabinet « nouille ». Il fait référence au montant rond qui évoque pour les pékinois cet aliment très apprécié. Le nom « yuanjiao gui » se rencontre également soulignant simplement les coins arrondis du plateau supérieur. Les cabinets « fangjiao gui » ont des angles carrés saillants.

Construction

A l'exception des planches centrales des étagères, de l'intérieur des tiroirs et des planches constituant le panneau du plafond, tout le cabinet est en bois de Huanghuali de grain et de couleur identique confirmant la belle intégrité de cette pièce.

Le cabinet est construit sur des principes classiques hérités de l'architecture. Les quatre montants qui forment son ossature, fonctionnent comme des colonnes qui soutiennent le toit du cabinet. Il avance au dessus des faces en corniche où viennent se glisser les tenons taillés à l'extrémité des montants. A la base, ces derniers sont maintenus par les traverses qui composent le cadre du fond du meuble. Les traverses sont fixées aux montants par des tenons coincés dans les mortaises par des clefs insérées en bout. Sur les flancs, le joint s'affiche comme une double coupe d'onglet pratiquée à mi-bois. En façade la traverse inférieure est saillante et répond à la corniche supérieure pour accueillir les orifices où se logent les pivots des portes. Le fond repose sur des tabliers échancrés sur les quatre faces du cabinet. Seul le tablier avant est décoré de dragons, aux angles et souligné par une moulure en lanière de cuir.

Le cabinet a été conçu pour être facilement démonté et transporté. En plus des portes indépendantes qui sont construites classiquement à panneau flottant, le toit, les flancs et les deux panneaux arrière suivent le même procédé. Les portes s'escamotent de façon standard. Le pivot inférieur se dégage en ouvrant totalement le battant et en le soulevant. Puis en le basculant, c'est le tour du pivot supérieur. Les étagères et le bloc tiroir peuvent alors être sortis. Original pour ce type de meuble et plus fréquent pour les très grandes armoires à vêtements en 4 parties (dingxianggui), le reste peut également être démonté. Le toit est dégagé vers le haut et libère les flancs et les panneaux du fond, devenant indépendants tout en conservant leur intégrité. Le cabinet peut ainsi être « aplati » sur une surface de la dimension d'un coté. L'assemblage du toit est intéressant. L'élément long du cadre glisse entre deux coupes d'onglet de l'élément court et est traversé par un tenon exposé en façade. L'ensemble est verrouillé par le tenon qui monte du poteau sous-jacent. Ce système a put être préféré au joint plus commun pour faciliter l'utilisation nomade du meuble. Le système de fermeture en laiton jaune (huangtong) semble bien d'origine. Les plaques qui protègent le bois des éléments mobiles sont découpées suivant un modèle rare qui répond au profil des tirettes des portes mais aussi de celles des tiroirs.

Usage

Cette exigence de commodité pour le transport s'explique sans doute par la nature du propriétaire. Il devait appartenir à l'administration impériale qui obligeait ses plus hauts fonctionnaires à changer souvent de poste et contenir le clientélisme.

Ces cabinets étaient souvent conçu en paires et disposés classiquement l'un à côté de l'autre en se touchant. Par soucis esthétique la corniche supérieure devait être à l'aplomb exact de l'extrémité extérieure du pied, pour permettre le contact aussi bien en haut qu'en bas.

Ces cabinets étaient destinés aux studios de lettré. Ils conservaient le matériel à calligraphie (pinceaux, encre, pierre à encre,...) mais aussi le papier et des rouleaux. La barre verticale au centre des portes assurant leur fermeture s'escamote pour laisser passer les rouleaux, les objets, boites, feuilles de papier, de dimensions importantes.

Mianjiao gui, or "noodle" cabinet, refers to the tubular structure of the frame, recalling the much appreciated dish in China. This type of cupboard is sometimes called "yuanjiao gui", for its rounded corners on the top tray, contrarily to the "fangjiao gui" which has sharp corners. 

With the exception of the shelves, the inside of the drawers and the plank under the top panel, the entire cabinet is made of huanghuali, of which the matching grain and colour confirm that the piece is complete and not reassembled. 

This piece was constructed following classical rules derived from Chinese architecture. The four rounded posts, forming the frame, function as supporting pillars for the top of the cabinet. From the latter overhangs a cornice with tenons carved at the extremities of the posts.

The crosspieces inside are fixed to the corner pillars by mortise-and-tenon joints. The lower crosspiece is squareedged and is similar to the superior cornice so as to contain the orifices for the running door pivots. The back rests on carved aprons on the four edges of the cabinet. Only the front apron is decorated with carved dragons and scrolls towards the edges

The closing system of the yellow brass (huangtong) appears to be original. The metal plates protect the wood from mobile elements and are cut following a rare model, similar to the pullbacks of the doors and drawers.

The cabinet was conceived to be easily deconstructed and transported. The doors can be dismantled in a standard way, while the lower pivot is removed by completely opening and lifting the hinged panel. Then, by toppling it over, it is the top pivot which comes apart. The shelves and set of drawers can then be removed. This is rare for this type of furniture, being more typical for very large clothing cabinets in four sections, otherwise known as diangxianggui. Also, the rest can equally be dismantled. The top panel can be removed from above, thus freeing the side and back panels, all becoming simultaneously autonomous yet remaining authentic. The huanghuali cabinet can therefore be flattened into compact surfaces.

This need for convenience in transport can be explained by the lifestyle of the owner. The cabinet must have belonged to the imperial administration, which expected its highest officials to often transfer posts.

Such furniture was often fashioned in pairs and placed side by side, according to classical convention. Aesthetics also expected the superior cornice to be exactly above the exterior of the feet, allowing the top and bottom to balance each other out.

These cabinets were destined to be used in the typical studio of the Chinese scholar. In them would be stored calligraphy materials, such as brushes, ink and ink stones, but also paper and rolls. The vertical beam, assuring the proper closing of the doors, can also be removed allowing more space for rolls, boxes and paper of bigger dimensions.

We would like to thank Mr. Laurent Colson for his research on this piece.

Sotheby's. Arts D'Asie. Paris | 15 Dec 2011 www.sothebys.com

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