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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
29 décembre 2011

Saint André en bronze doré et patiné. Italie du Nord, vers 1580

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Saint André en bronze doré et patiné. Italie du Nord, vers 1580. Photo Marc-Arthur Kohn

Bronze doré et patiné, granit rose, marbre H. 24,5 cm, L. 10 cm, P. 8 cm Socle: H. 10 cm, diam. 12 cm. Dorure d'origine. Socle du XVIIe siècle. Estimation : 25 000 - 35 000 €. Invendu

Cette superbe oeuvre en bronze doré et patiné sculptée en ronde bosse représente Saint André, debout, tenant une croix en X, symbole de son martyr. Cette sculpture, rarissime du fait de sa dorure et de la qualité de sa fonte, peut se rattacher à l'Ecole padouane-vénitienne de la seconde moitié du XVIe siècle. Saint André est vêtu d'une longue toge, rythmée par de nombreux plissés, lui retombant sur les chevilles et laissant apparaître ses pieds nus. Son visage, barbu et chevelu, est légèrement incliné sur la gauche. Il regarde vers le sol en signe d'humilité.

Sur le côté droit, le long de son corps, André tient avec fermeté une croix aux branches obliques, instrument de son supplice. Cet attribut, que les Latins appelaient crux decussata (dix en chiffre romain - X),  prit le nom de Croix de Saint André. On l'appela aussi Croix de Bourgogne car,  en 1433, Philippe le Bon reçut un fragment de cette croix et en fit l'insigne de son Ordre de la Toison d'Or. Son port de tête, le traitement de sa barbe et de sa chevelure, ainsi que la position de ses doigts recroquevillés renvoient au grand art des bronziers italiens du XVIe siècle et peut se rapprocher des oeuvres de Girolamo Campagna (1549 - 1626).

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Dans le Méléagre attribué à cet artiste appartenant à la fondation Bemberg (fig. 1), on retrouve une position des mains similaires, un faciès exagérément allongé à la barbe et la chevelure fournies, tourné sur le côté. Il repose sur une base de forme tronconique en granit rose bordé d'une moulure de marbre cipolin du XVIIe siècle.

 André était le frère de Saint Pierre et, comme lui, un simple pêcheur. Il fut le premier à suivre le Christ. Mentionné seulement deux fois dans le Nouveau Testament, sa légende a surtout pour fondement les Actes Apocryphes. A la mort de Jésus, il aurait été désigné pour évangéliser la Russie actuelle où il est encore beaucoup vénéré. Après avoir accompli cette mission et échappé aux fauves, il se rendit en Grèce, à Patras. Bien qu'il ait guéri la femme du gouverneur Egéas, ce dernier lui reprocha de prêcher la désobéissance à l'Empereur. Après l'avoir fait fouetté, il décida de le faire attacher à une croix en X sans le clouer, pour que sa mort soit plus lente.

 Ce n'est qu'à partir du XVe siècle que cette croix en X devint le véritable attribut du Saint. Aux siècles précédents, on le représentait avec une croix latine.

Cette sculpture, par sa dorure, fait de la lumière le véritable sujet de notre oeuvre. En multipliant les points de vue et en exagérant les proportions et la position des membres du corps de Saint André, notre bronzier a eu soin d'interpréter à sa manière le grand style maniériste qui passionna l'Europe entière dans cette seconde moitié du XVIe siècle.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES: Collectif, Von allen seiten schön - Bronzen der Renaissance und des Barock, éd. Braus, Heidelberg, 1995

Philippe Cros, Bronzes de la Renaissance italienne-Fondation Bemberg, éd. Somogy, Paris, 1996

Collectif, Renaissance and later sculpture - The Thyssen-Bornemisza Collection, éd. Philip Wilson Publishers, Londres, 1992

Charles Avery, Studies in European Sculpture II, éd. Christie's, Londres, 1988

Marc-Arthur Kohn. Mercredi 16 novembre à 14h00. DROUOT-RICHELIEU SALLE 1. EMail : auction@kohn.fr - Tél. : +33 1 44 18 73 00

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