Garniture de trois vases bleus de Chine et monture en bronze doré. Porcelaine bleue, dynastie des Qing, période Qianlong (1736-1795). Monture en bronze doré d'époque Louis XVI, vers 1780. Photo Europ Auction - Paris

Elle se compose d'une part de deux vases à bec (gu), reposant chacun sur une base hexagonale en bronze décorée de motifs d'entrelacs.
Ils sont ornés d'un couvercle en bronze à décor de feuilles d'acanthes, de feuilles de chêne, et de glands, d'ou se déploient deux anses formées de rubans entremêlés.
D'autre part d'un vase balustre également sur une base hexagonale dont la partie médiane est finement brettée.
Le col du vase est orné de feuilles d'acanthe, de chaque côté deux anses au décor de feuilles de laurier entrelacées viennent rejoindre la base en bronze.
Le couvercle de ce vase est également orné de feuilles de chêne et de glands.

H 36, L 18, P 12 cm (vases à bec). H 35, L 18, P 12 cm (vase balustre)  - Estimation : 180 000 / 200 000 €

Provenance : Ancienne collection Giuseppe Rossi, vente Sotheby's, Londres, 1999, n°1317

Bibliographie : P. Kjellberg, Objets montés, du Moyen-Age à nos jours, Les éditions de l'amateur, Paris, 2000.

C'est à partir du XIV° siècle que les occidentaux commencèrent à découvrir, avec d'autres curiosités de même provenance, les porcelaines de Chine, matière vitrifiée, translucide, brillante et résistante mais dont ils ignoraient les secrets de fabrication. Ces objets mystérieux sont alors présentés dans des montures d'argent ou d'or.

Les premières porcelaines ont été montées en différent pays, principalement en Angleterre, en Allemagne, en Hollande, au Danemark.
à partir du XVI° siècle les importations s'intensifient grace à l'ouverture des comptoirs dans les ports de Canton et de Macao.
Les céladons puis les “bleu et blanc” sous couverte sont les premières porcelaines à être montées.
Vers le milieu du XVII° siècle, une profonde mutation s'opère dans l'art de monter les objets.
Les porcelaines d'Extrême-Orient, de plus en plus nombreuses provoquent désormais davantage d'admiration que de fascination. L'insolite fait place au décoratif et le bronze se substitue à l'argent et à l'or pour présenter et mettre en valeur des objets qui ne sont plus accumulés dans les trésors mais dispersés dans les différentes pièces de la demeure.
Autre changement d'orientation : les objets du Moyen-Age et de la Renaissance étaient pris en charge par des orfèvres en majorité allemands : ceux des XVII° et XVIII° siècles le seront par des bronziers en majorité français qui recevront des commandes de l'Europe entière.
Le rôle des marchands-merciers est primordial dans l'explosion de l'art du bronze et ainsi les objets montés connaissent une vogue sans précédent au XVIII° siècle.
Cette manière de faire était courante au XVIII° siècle et fut mise au point par les marchands merciers parisiens.
En effet, ils achetaient en ventes aux enchères ou faisaient venir par la Compagnie des Indes des porcelaines de Chine, qu'ils mettaient en valeur en les faisant monter de bronze doré par les grands “bronziers” de la capitale. Très souvent ces porcelaines étaient modifiées, coupées, rognées ou aboutées afin de pouvoir être adaptées à leur monture de bronze doré, qui en faisait alors des objets de forme complètement nouvelle.

Europ Auction - Paris. Mercredi 18 janvier 2012. Drouot Richelieu - Salles 5 & 6. Tel.  +33 (0) 1 42 46 43 94