Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alain.R.Truong
Alain.R.Truong
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 50 862 150
Archives
Newsletter
Alain.R.Truong
1 mars 2012

"La Kasbah d’Anemiter" datée 1952 de Jacques Majorelle en vente à Casablanca le 24 mars


Eldon & Choukri Auctioneers organise une vente aux enchères d’œuvres d’art le samedi 24 mars 2012 à partir de 17h00 au 100 Avenue Moulay Rachid, Anfa, Casablanca, Maroc. L’exposition publique se tiendra du mercredi 21 au vendredi 23 mars de 10h à 12h et de 15h à 19h30 et le samedi 24 mars de 10h00 à 12h00. 

Cette vente dispersera 170 œuvres dont la première partie d’une importante collection privée provenant de l’intérieur d’un esthète, comprenant un bel ensemble de bronze par Didier Debut, Louis Hottot, Pierre Jules Mène, Pinédo et Delabrierre. Une belle sélection d’émaux cloisonnés de Chine et du Japon, de tapis Kazak et Persan et d’un riche éventail d’argenterie et cristallerie dont un beau service en argent et de superbes et rares coffrets en cristal témoignant de l’élégance et du raffinement du XIXe siècle. Les amateurs d’Arts Traditionnels Marocains découvriront une belle sélection de bijoux en argent et une exceptionnelle tenture murale ou « haïti » en velours de soie entièrement brodé d’or.  Concernant l’Art Pictural, les amateurs pourront apprécier les œuvres de grands noms de la Peinture Orientaliste et Marocaine Contemporaine avec en vedette une monumentale huile sur panneau de Jacques Majorelle figurant la Kasbah d’Anemiter datée 1952. C’est la première fois que sur le marché de l’art international sera proposé aux enchères une œuvre aussi impressionnante de par l’excellence de sa facture, sa composition et son format (251 x 151 cm). La belle facture de cette fresque et le fait que depuis sa réalisation, elle n’ait jamais quitté la collection pour laquelle elle a été exécutée en 1952, en font la pièce phare de la vacation. La mise en vente de cette œuvre maitresse représente un véritable évènement. A noter également : les belles œuvres de Mantel, Edy-Legrand, Kacimi, Drissi, El Glaoui, Hamri, Rabi’, Mao Bennani, Fatima Hassan, Ouazzani, Hassani, Amparo et José Cruz Herrera, Mattéo Brondy, Pontoy, Odette Bruneau, Bendahman, Megara, entre-autres. Spécial hommage aux deux artistes décédés à quelques jours d’intervalle en février 2012 pendant la préparation du catalogue Antoni Tapies et Mohamed Nabili.

Jacques_Majorelle_La_Kasbah_d_Anemiter

Jacques Majorelle, la Kasbah d’Anemiter datée 1952. 

Fils unique de Louis Majorelle, célèbre ébéniste et chef de file de l’Ecole de Nancy, Jacques Majorelle voit le jour le 7 mars 1886 dans une famille où la théorie et la pratique de l’art occupe une place capitale. Il grandit à Nancy, ville en pleine renaissance créatrice et environnement propice à l’éveil de sa vocation artistique. Après trois années d’études d’architecture à l’Ecole des Beaux-Arts de Nancy, Jacques Majorelle décide qu’il ne sera pas architecte. Il met un terme à son inscription au grand regret de ses parents pour se consacrer à la peinture qu’il affectionnait particulièrement. C’est en partie à cette formation d’architecte que Jacques Majorelle devra son sens de la rigueur et, des années plus tard, certains aspects de ses compositions architecturées que l’on retrouve brillamment exprimés dans ses représentations de Kasbahs. En 1906, il s’inscrit à l’Académie Julian à Paris pour suivre les cours de dessins avec Scommer et Henry Royer mais n’y reste qu’un an, ne supportant pas d’être soumis à la discipline académique et assoiffé de liberté. Il décide alors d’entreprendre ses premiers voyages séjournant en Espagne, en Italie et en Egypte, découvrant une lumière jusqu’alors inconnue qui allait grandement affecter son œuvre. En 1917, il séjourne à Marrakech pour des raisons de santé mais dès son arrivée, le charme de la ville opère sur lui. Jacques Majorelle décide alors de s’y installer définitivement en 1923. A partir de 1921, il obtient l’autorisation d’aller dans l’Atlas à la découverte des prestigieuses Kasbahs. Fasciné par ses paysages, il y renouvela ses séjours. Entre 1945 et 1952, Jacques Majorelle entreprit une série de voyages dans plusieurs pays d’Afrique Sub-saharienne.

Œuvre d’excellente facture et d’une grande sincérité devant laquelle on ne peut rester indifférent, « la Kasbah d’Anemiter » a été exécutée après cette dernière série de voyages, probablement peu de temps après son retour. De part son format, il est quasi certain que cette œuvre imposante a été réalisée en atelier à Marrakech d’après des documents rapportés de ses nombreux séjours à Anemiter, Kasbah qu’il affectionnait. Lorsque Majorelle découvre l’Atlas, il est ébloui par cette nouvelle lumière aux milles éclats, par ces paysages d’où jaillissent de gigantesques citadelles, chef-lieu des seigneurs de l’Atlas et par ses habitants et leur vie quotidienne. Même si l’œuvre de l’artiste est le fruit d’émotions profondes et sincères, la qualité plastique de cette harmonieuse composition monumentale démontre de manière époustouflante l’immense talent de Jacques Majorelle. Le traitement de la perspective, la superposition savante de plans rythmés par la géométrie et le traitement des surfaces dénotent d’un réel souci d’équilibre et de la quête d’une œuvre architecturée emprunte d’une grande sensibilité. Baigné de lumière, le relief des formes est intensifié par l’emploi d’une palette chromatique contrastée à la fois vibrante et douce. La pureté et la transparence de l’atmosphère sont presque palpables. La savante composition pyramidale du premier plan de cette vue panoramique contraste grandement avec le traitement horizontal des montagnes. L’impressionnant paysage est fait de murailles, gigantesques tours aux murs épais, aux lucarnes étroites, le tout flanqué par de merveilleuses montagnes. Majorelle a parfaitement réussi à synthétiser toutes ses impressions dans une œuvre puissante et expressive.

Jacques Majorelle développa un style très personnel ; Il marqua l’art pictural au Maroc par l’authenticité de sa démarche et l’architecture de ses compositions. Amoureux du Maroc, Jacques Majorelle au travers de sa peinture lui a rendu un hommage sans pareil.  

Provenance : Collection Particulière. A noter que depuis sa réalisation, ce chef d’œuvre n’a jamais quitté la collection pour laquelle il a été exécuté et apparait donc pour la première fois sur le marché de l’art. C’est également la première qu’une vue de la Kasbah d’Anemiter aux dimensions aussi exceptionnelles est présentée aux enchères. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité